jeudi 27 novembre 2025

Dunkerque # 2

Nous nous orientons ensuite vers le musée maritime et portuaire situé au bord du bassin du commerce. Il occupe un ancien entrepôt à tabac du XIXème siècle.
Deux voiliers à plusieurs mâts en marquent l’entrée. Il s’agit de « La duchesse Anne » parfaitement restauré qui  impressionne avec ses nombreux  cordages savamment installés
et du bateau-feu « Sandettié »,
véritable phare flottant d’un rouge rutilant. 
Ils se visitent, malheureusement les horaires ne nous permettent pas d’y accéder.
Nous nous contenterons du musée à la fermeture plus tardive.
D’entrée, il nous parait bien fait, clair et, bien sûr, à la gloire de Jean Bart.
Nous y apprenons que  Louis XIV racheta Dunkerque aux Anglais en 1662. Ceux-ci  trouvaient  que la ville qui leur avait été cédée en 1658  pour prix de leur alliance contre l’Espagne leur coutait trop cher à entretenir ; Louis XIV l’arma, la fortifia grâce à Vauban, l’architecte militaire en fit une place imprenable entre le port difficile d’accès à cause des bancs de sable et les bastions bien  répartis équipés fortement de canons,  ne laissant aucun angle mort. Le musée s’organise autour de trois thèmes principaux :
Le Capitaine Jean Bart  corsaire émérite du Roi, 
La pêche à la baleine et à la morue (d’Islande au cap Horn),

 La 2ème guerre mondiale,  destruction et reconstructions, les compagnies maritimes.
Beaucoup de maquettes de goélettes, de frégates, de méthaniers, de grues, de  porte- containers, des  objets de pêche, d’époques différentes s’emploient à  illustrer ces thèmes concrètement.
Nous quittons les lieux à l’heure de la fermeture pour  regagner tranquillement l’emplacement où nous avons laissé Gédéon, prénom de notre Clio.
Pour cela, nous longeons  les quais de la citadelle, flânons devant les bateaux de plaisance amarrés, changeons de rive au niveau de la tour du Leughenaer sur la place du Mink, 
et continuons jusqu’au beffroi municipal  bordé de massifs de fleurs où
des indices rappelant le passage du tour de France subsistent.
Puis nous récupérons Gédéon, à 2 pas à pied du Airb&b, avec parking gratuit dans la rue. 
Nous prenons possession d’un mini, très  mini studio pourvu d’un lit  coulissant rangé sous la cuisine surélevée, d’une douche s’ouvrant  sur la cuisine, mais offrant un petit balcon équipé d’une table et deux chaises pour profiter du soleil présent.
Niveau son, des mouettes concurrencées par des goélands hurlent à qui mieux mieux.
Ces insolentes effrontées se posent sur le toit des voitures, se délestent de leur fiente, s’approchent des terrasses des restaus, elles bouffent les serviettes en papier à carreaux blancs et rouges volées ou abandonnées par terre.
Nous tentons d’aller à l’épicerie générale proche de la maison d’arrêt indiquée dans notre logement, étant soi-disant ouverte tout le temps, mais la trouvons fermée.Alors nous  marchons jusqu’à la place du beffroi puis place Jean Bart aménagée avec des attractions estivales et un portique avec maillots du tour de France, comme celui déjà repéré devant l’hôtel de ville.
Nous dinons dans un Pitaya, pour digérer, nous nous promenons dans le quartier commerçant plutôt coquet, jusqu’aux quais colorés par le soleil couchant. 
Retour au bercail,  pas de TV ce soir.
Quelques remarques sur Dunkerque :
Dunkerque veut dire : église de la dune
Le drapeau de la ville  avec ses bandes rayées blanches et bleues marine ressemble au drapeau breton sans l’hermine.
Les transports urbains sont gratuits. 

mercredi 26 novembre 2025

William Hogarth. Serge Legat.

Dans le cadre du cycle « Rien que la peinture anglaise » en son premier chapitre devant les Amis du musée de Grenoble, le conférencier situe le contexte avant Hogarth avec lequel l’école  de peinture anglaise débutera. 
L’auteur du remarquable tableau peint vers 1600  « Les Dames Cholmondeley », lui, demeure anonyme.
Au temps
de François premier, Charles Quint et Souleymane le magnifique, Henry VIII, un Tudor, a fait appel au flamand Joos van Cleve 
et à Holbein le germanique pour ses portraits.
Rubens, l’Anversois, réalise le  « 
Plafond de la Banqueting House » pour Jacques 1°,
un Stuart
Van Dick
, né à Anvers, mort à Londres, devient le peintre attitré de Charles 1°.
« Le Roi à la chasse » appartient au Louvre après qu’il fut acheté par madame Du Barry 
qui se cherchait une généalogie prestigieuse.
Sir Peter Lely
, en réalité Pieter Van der Faes,  était lui aussi d’origine néerlandaise. « Henriette-Marie de France ».
William Hogarth
ne se séparera pas de son « Autoportrait à la palette ».
Né en 1687 à Londres, fils d’un maître d’école emprisonné pour dette, il apprend le métier de graveur sur argenterie et fonde son propre atelier de gravure sur cuivre. 
Ses portraits modernes et moraux lui assurent une certaine reconnaissance.
« L’opéra des gueux »
satire de la société parodie l’opéra classique: deux femmes s’adressent à leurs pères un avocat véreux et à un gardien de prison vénal, pour la libération du bandit au centre de la scène qui leur a promis le mariage à toutes deux.
Hogarth peint ses « Domestiques » en touches légères,
« Miss Edwards »  une riche héritière,
ou le philanthrope « Thomas Coram ».
Le charmant portrait très vivant des  « Les enfants Graham » fera beaucoup pour sa gloire.
Le destin d’un libertin se termine à l’asile à l’issue d’une série de huit tableaux
« La Maison des fous » où se retrouve à chaque étape de sa déchéance une promise, fidèle, pathétique et ridicule.
«  Le lever du roué »
 au milieu d'une cohorte de flatteurs, se moquait de l’apparat français.
Sa série la plus célèbre « Le mariage à la mode » dénonce l’union arrangée entre un noble désargentée et la fille d'un riche bourgeois.
Le portrait de la « Famille Strode »  offre un aperçu de la vie d’un riche marchand d'alors.
En peignant l’acteur « David Garrick dans le rôle de Richard III » de Shakespeare,
il rejoint par le théâtre la prestigieuse peinture d’histoire comme avec  
« Ghismonde pleurant Guiscardo en serrant son coeur contre elle ».
L'épouse de Hogarth aurait dit à des visiteurs à propos de l’’étude :
«  La marchande de crevettes »
   
« Voici de la chair et du sang rien que pour vous ».
Dans son autoportrait « The Painter and His Pug », sa palette au dessus de laquelle s’inscrit une ligne serpentine , en équilibre entre la droite et la courbe, 
est celle de l’élégance comme ses gravures ont été celles de l’humour.  
Le chien, un carlin s’appelle Trump. 
Les ouvrages de Shakespeare, Milton les classiques et Swift le satiriste mis en évidence, l’inscrivent comme un intellectuel, le premier des peintres anglais s’affranchissant du continent. Il donne le ton à une anglomanie concernant les tissus, les céramiques, les jardins, les habits, les idées, le punch et le thé… 
« Mon tableau est mon théâtre, et les hommes et les femmes sont mes acteurs qui, grâce à certaines actions et expressions, doivent exécuter une sorte de pantomime. »  
La loi instituant le copyright, protégeant les artistes porte son nom.  Le surintendant des œuvres de sa Majesté George II meurt en1764.
David Hockney lui rend hommage avec  « Kerby » du nom de l’éditeur d’un traité
où il avait accumulé les aberrations dans les perspectives.

mardi 25 novembre 2025

Le Dieu vagabond. Fabrizio Dori.

Alors qu’en ce moment, les dieux antiques ne sont guère vénérés, un ancien satyre de la bande à Dionysos, se met en route pour retrouver ses attributs perdus pour avoir contrarié Artémis.  
«- Tu ne te lasses jamais de raconter les histoires ?
- Les mythes sont faits pour être racontés. Sans ça, le monde s'appauvrit et meurt. » 
Les beaux dessins ne sont pas encombrés de trop de paroles gardant ainsi toute leur force, leur poésie. 
« Si vous ne voyez pas les choses clairement, 
c’est parce que vous les recouvrez constamment d’une couche de paroles,
Nous les satyres gardons la tête claire, solidement attachées au corps, 
et le corps bien ancré dans la terre. Le monde s’offre à nous spontanément. » 
La mythologie peut enseigner à notre société moderne désenchantée quand une rencontre avec Van Gogh nous entraine aussi vers les étoiles. Les silhouettes des vases grecs ont eu le temps de s’animer en 156 pages au graphisme soigné.  
Cependant cette joliesse, où l’onirisme est revêtu des codes élégants de l’art nouveau revu par le pop art, m’a parue un peu figée. Les personnages ayant volontiers la bouteille à la main m’ont laissé au régime sans alcool. J’aurai préféré des Dieux plus incarnés, moins lisses.

lundi 24 novembre 2025

L’étranger. François Ozon.

Le film donnera sans doute envie de lire le livre indispensable de Camus et celui de Daoud  « Meursault, contre-enquête ». Le mérite n’est pas mince. 
L’élégance et l’habileté du réalisateur, son originalité, son audace, se manifestent d’emblée dans l’attente du célèbre incipit qui arrive après une évocation des années 40 dans Alger la blanche : « Aujourd'hui, maman est morte ». 
Il joue aussi avec le cinéma où dans une salle un panneau notifie : « Interdit aux indigènes ».
Le choix d’une pellicule en noir et blanc comme le soleil et de toutes les nuances du gris, éloigne de l’anecdotique et des diagnostics psychiatriques concernant un condamné à mort qui dans la dernière phrase du livre de Camus souhaite :  
« qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine.» 
Nous sommes dans le théâtre de l’absurde dont l’expression ramène - pourquoi pas - à des exercices scolaires, donc à des interrogations, qui au-delà d’un idéal adolescent de sincérité concernent aussi notre rapport à la vérité à l’heure des bilans quand la déraison continue à aveugler le monde.
La sensualité des jeunes corps magnifiquement filmés accompagne la sobriété de passages oniriques allant vers la fable philosophique, alors que les silences, la lenteur, la routine font monter la tension dramatique jusqu’au procès et l’entrevue avec l’aumonier qui constitue pour moi un grand moment.

dimanche 23 novembre 2025

Lacrima. Caroline Guiela Nguyen.

Ces trois heures de spectacle nous ont fait atteindre un sommet d’émotions tout en proposant une multitude de pistes de réflexion au risque de faire apparaître bien fades d’autres propositions théâtrales. 
Quelle créativité autour d’un chiffon fut-il de haute couture !
La réalisatrice comme ses personnages aime le travail bien fait et livre un chef-d’œuvre de clarté abordant les problématiques de l’époque au moment où il est question ponctuellement de Shein, sans tomber dans l’anecdotique à l’obsolescence précoce, nous renvoyant plutôt aux enjeux éternels de notre condition humaine.
Pour la confection pendant des mois d’une sublime robe de princesse, nous partageons l’exigence du créateur soumis aux prescriptions de celle qui portera pendant 27 minutes la robe dont la symbolique dépasse les caprices. Nous admirons l’ardeur des ouvriers de la maison de couture, des dentelières d’Alençon et d’un brodeur de Mumbaï, en Inde, apportant chacun leur part à la beauté du monde.
Leur engagement percute leurs vies intimes et nous pouvons comprendre les burn-out tant la tension est pressante. Une passionnante documentation apparaît habilement à travers des témoignages destinés à une émission de radio quand les ouvrières du siècle précédent obligées au silence s’arrêtaient de respirer tant leur concentration était intense pendant des heures pour un centimètre carré d’or blanc.
La confrontation entre l’Occident et le Sud et notre hypocrisie saillante sont relevées: 
« Vous voulez les plus belles réalisations au prix les plus bas, et l'éthique en plus… 
Vous vous dites garants de la santé des employés, sans que l'exigence d'éthique ne vous coûte un centime … » 
Les urgences de notre univers toujours impérieuses, les échéances affolantes parfaitement rappelées, sont allégées par des sourires avec quelques facéties tempérant les tensions, éloignant le pathos. 
La mise en scène efficace, sans esbroufe, nous fait même subir sans broncher des paroles pas toujours audibles de certains acteurs, comme cela arrive quand une sirène d'alarme se superpose à des cris longtemps retenus. Dans la richesse de cette soirée, j’aime retenir les dialogues où se révèlent les difficultés de dire entre mères et filles, entre la doctoresse et la première d’atelier.
La précision de la description des personnages aux passions violentes ramène au format des séries devenu l’aune de nos addictions, alors que Boby Solo nous aurait susurré « Una lacrima sul viso ». 
Pour souligner la force de cette pièce de théâtre, j’aurai eu envie de la résumer dans une formule du genre : «  la beauté advient au prix des larmes et du silence » mais ce serait faire peu de cas de la subtilité de l’écriture humaniste de madame Nguyen. 

samedi 22 novembre 2025

Les derniers jours de l’apesanteur. Fabrice Caro.

Cette chronique de la vie d’un lycéen juste avant de passer son bac dans les années 80 est moins originale que le précédent roman de l’auteur multicarte
 mais tout aussi plaisante à lire. 
« Et je passais un temps infini, les yeux béants devant des fiches bristol où tout était surligné en jaune fluo, la moindre formule, le moindre mot, de sorte que le fluo en perdait de fait sa fonction.» 
La nostalgie des années Sting, « Cercle des poètes disparus » et « Jonathan Livingstone le goéland » s’illumine dans la douce lumière d’un humour léger.
« Maman il s’est passé du temps depuis mes bons points et mes vingt en orthographe, j’ai grandi, les filles sont passées par là, les fêtes et les copains aussi, […] j’ai lâchement abandonné mon 103 sport et mes goûters au Nutella, Cathy Mourier m’a quitté… »
 Pendant 216 pages lues d’un trait, la banalité prend des couleurs quand l’imagination des adolescents s’enflamme. 
« Elle était lascivement allongée sur la courbe de la fonction exponentielle, sautait à la corde avec la double hélice d’ADN … » 
Les passions théâtralisées sont mises à distance, bien qu’une réussite au Bac représentât alors un passage vers l’âge adulte plus tranché que maintenant. 
« Guillaume Marchand était allongé par terre, sur le bitume, le visage entre les mains, comme un joueur de Roland-Garros à la fin d'un match, et, sans l'expression du visage, il était difficile de déterminer s'il s'agissait d'une marque de joie ou de désespoir infini ». 
Les postures de la jeunesse, les maladresses, constituent pourtant un éternel recommencement. 
« Nous prônions la liberté à tout-va mais nous empressions à la moindre occasion de tout codifier à l'extrême : nos groupes, nos habitudes, notre façon de nous habiller, nos places dans chaque cours, immuables, alors que nous avions le loisir de nous asseoir où nous voulions. Nous ne valions pas mieux que nos parents dont nous aimions moquer la rigidité. »

vendredi 21 novembre 2025

Modifié.

Les manières des réseaux Internet ont envahi tout l’espace.
Il n’y a pas un article dans la presse qui ne précise lorsque la parole est donnée à un témoin : « le prénom a été modifié » comme si mentionner son identité recelait un danger.
Avatars, pseudos et anonymes rejoignent les cagoulés, les voilées d’une société qui prône par ailleurs la transparence et l’expression sans filtre des individualités.
Tellement de gens craignent que Big Brother les surveille tout en rêvant d’être l’objet d’attentions particulières à fort potentiel de followers. 
Parmi les maladies mentales dont nous nous affublons dès les cours de récréation où le mot psychopathe est courant, paranoïa et grosse tête se portent bien, quand montent sur leurs égos les angoissés d’eux-mêmes.
La modestie est une qualité unanimement louée, alors que chacun réclame une place éminente dans le récit des existences sans que cette promotion doive forcément à des qualités remarquables. La proclamation submerge la reconnaissance et pendant ce temps la notion de responsabilité a du mal à être réhabilitée. Je fais ce que je veux mais ne réponds de rien : il doit bien y avoir dans le coin un paillasson en poil de bouc émissaire pour m’essuyer les pieds.
L’I.A. qui décidément me préoccupe, occupe bien des conversations au moment où l’E.I. qui n’est pas seulement mentionné lors des commémorations pointe à nouveau le bout de la kalachnikov en Syrie et place ses pions en Afrique.
Depuis les déserts passés et à venir, et « c’est pas pour dire », on rêverait que des paroles comme celles du premier ministre éthiopien, avant la COP 30, soient performatives : 
« Nous demandons à nos partenaires globaux de ne pas nous financer parce que nous sommes impactés, mais d’investir avec nous parce que nous sommes visionnaires.»
Parmi quelques expressions dont on abuse, « je ne sais pas » ne fait pas partie de la ronde, alors que ce serait l’occasion d’habiller la sincérité avec élégance. 
Par contre « On va voir ce qu’on va voir » montre ses muscles à tous propos tandis qu’il pourrait se contenter de s'annoncer avant quelque mâle combat de MMA (Mixed Martial Arts).
Marine (Tondelier), verte ou marron, (Le Pen) sont dans ce registre de la puissance bravache. Ces permanentes du spectacle aiment dramatiser et toute nuance apparaissant comme une faiblesse est bânie. Les fortes couleurs crépusculaires de l’apocalypse écologique ou migratoire découragent les modestes, les petits joueurs que nous sommes. Elles chérissent leurs victimes spécifiques. Leurs suiveurs minés par le complotisme qui va bien au-delà du cercle des shootés à l'hydroxychloroquine se perdent en interprétations, se bouffent la vie dans la méfiance systématique plutôt que de, choisir, inventer, aimer, faire confiance.
Si le « Rassemblement » ramasse tant de suffrages et C News tant de spectateurs, les excès woke n’y sont pas pour rien.
La radicalité de la gauche nourrit la radicalité de la droite.
La radicalité de la droite nourrit la radicalité de la gauche.
Pour l’instant, en superficiel scripteur, je ne fais pas appel à d’artificielles phrases venues des machines chauffantes, je livre mon jus depuis quelques arbres déchiquetés en recopiant les mots d’Eric Sadin qui regrette que des milliards d’individus trouvent dans les technologies : « l’occasion de ne plus exercer leurs facultés fondamentales, au premier rang desquelles celles de parler et d’écrire à la première personne. […]
Saisit-on qu’une vie privée de l’expression de nos facultés et de liens actifs avec nos semblables ne peut faire que le lit de la tristesse, de la rancœur et de la folie. »
Que soit interdit l'anonymat sur les réseaux sociaux !