Heureusement la fermeture le dimanche ne concerne pas les musées. Le
musée des beaux- arts et de la dentelle loge dans un ancien collège des
Jésuites et ouvre ses portes gratuitement tous les premiers dimanches du
mois.
Il présente deux expositions temporaires :La première porte sur l’Egypte, nous
la survolons.La deuxième s’intitule « le dialogue de fibres ». Elle propose des
œuvres de Julien Feller. Cet artiste travaille le bois, le cisèle et arrive à
imiter les fines dentelles d’Alençon de façon très réaliste. Elle trouve donc
pleinement sa place dans ce lieu.Les collections permanentes s’articulent autour de 3 domaines
différents :- Le Cambodge d’Adhémard Leclère correspond à une donation d’un natif
d’Alençon à sa ville. Parti travailler en Indochine dans l’administration
française entre 1886 et 1911, il se passionne pour les traditions autochtones
et collecte des statues de bouddha, des coiffes de danseuses ou actrices, des
instruments de musique, des outils, des objets tels des flèches et des carquois.
Il ramène des photographies, des témoignages d’ordre ethnologiques sur les
rituels, les modes de vie reconnus par les spécialistes.- Une grande partie du musée consacre bien évidemment une place importante
à la dentelle qui fait la réputation de
la ville. La dentelle à l’aiguille d’Alençon se distingue de la dentelle aux
fuseaux. Une vidéo en explique les différentes étapes : le dessin et le
piquetage sur le parchemin, la trace, le réseau, le rempli, les modes, le
levage, l’éboutage, l’assemblage, le régalage et le luchage pour les finitions.
Réaliser 1cm2 de dentelle nécessite 7
heures de travail ! De 8000 dentelières auxquelles on confiait seulement
une ou deux étapes pour optimiser la production au début de la production (sous
Colbert), il n’en reste plus qu’une demi-douzaine aujourd’hui, et leur
réalisations atteignent des prix très élevés.Les salles relatent l’histoire de ce savoir-faire inscrit au patrimoine
culturel de l’Unesco, et exposent des dentelles précieuses et délicates dans
des vitrines sous des lumières tamisées.- Qui dit musée des beaux-arts dit peintures. Beaucoup de celles qui
occupent les galeries de ce musée proviennent
des œuvres confisquées par les nazis, récupérées depuis mais dont on ignore le nom des propriétaires
et que l’état a confié à différents musées en attendant de pouvoir les
restituer.
Il s’y glisse un Fantin Latour, un Courbet, ou encore un Eugène
Boudin, mais rien qui nous retienne longtemps.
Ah, la dentelle... Vraiment du anti-SMS par excellence. Je ne pratique pas la dentelle, mais j'espère qu'elle trouvera plus de résonance dans notre monde fou qui carbure à l'urgence. Pour avoir du temps, il nous faudra pouvoir.. PRENDRE DU TEMPS, à mon avis. Et quelle meilleure manière de prendre le temps que de faire de la dentelle ?
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