Une publicité pour un évènement organisé par le magazine
« Elle » porte la mention « Musée de l’homme » remplacée par « Musée de la
femme » auquel ne manque pas le point d’exclamation. Depuis longtemps le mot « homme » même accompagné
par « les droits de… », a perdu de son universalité pour être ramené à
sa condition de mâle.
L'orthographe se délite, le vocabulaire s'appauvrit au moment où de pointilleuses ponctuations
criblent quelques cultureux écrits.
Le magazine « Lui » a disparu bien avant que les proclamations inclusives soient devenues à ce point exclusives.
La mise en cause de tout homme à propos du procès de
Mazan peut susciter un rejet automatique : nous ne sommes pas tous des
violeurs de femmes chimiquement endormies.
Le refus de se voir essentialiser peut évidemment servir, comme
il est admis que chaque musulman n’a pas à s’excuser des agissements de
n’importe quel allumé.
Cette affaire nous concerne pourtant. Sans être obligés de se mettre
dans la situation de ces tristes individus présentés comme un échantillon significatif
de la masculinité, il est possible de se sentir troublés par un débat qui se
poursuit.
Le boomer, que je suis, n’a plus à pousser mémé dans les orties, ni
même dans les myosotis. J'éviterai donc de revendiquer une quelconque sagesse de
circonstance, faisant valoir de surcroit le délai de prescription pour avoir punaisé une
photographie de Claudia Cardinale au mur de ma chambre d’adolescent.
A l’heure où l’expression « je m’en bats les
couilles » devient la ponctuation de la conversation de bien des
adolescents, nous aimerions passer à d’autres expositions, que la mise en
vitrine qui s’éternise, de nos bijoux de famille.
Pour avoir passé ma vie dans des milieux essentiellement féminins, je n'ai pas eu à mettre mon identité particulièrement en avant, ni à me diminuer. Les affres en tous genres : agenre, pangenre, queer, genre fluide ou genre non conforme me sont étrangères.
Les semelles compensées en transe battent le pavé, tandis que c'est la débandade chez les escarpins.
Je réserve mon côté non binaire à des approches intellectuelles éloignant le manichéisme.
A tellement cliver, les femmes se retrouvent plutôt seules à affronter l'avortement, alors que la contraception, une affaire plus commune me semble-t-il, apparait moins sur les écrans.
L'autre jour, j'ai aperçu le titre d'une brochure: « Entrer
en pédagogie féministe ».
D’autres
urgences sont prioritaires dans les apprentissages scolaires, bien que le goût des filles pour les filières scientifiques reste toujours en dessous des attentes que leur plus grand appétit scolaire autoriserait.
Pour être dans le registre des redresseur de destins, ne faudrait-il pas des quotas pour que des hommes puissent accéder
à la profession d’enseignant ? Tant d’enfants qui souvent vivent
exclusivement avec maman peuvent n’avoir connu que des femmes au cours de leur
scolarité. Où sont les hommes ? Les quelques rescapés que je connaissais
quand j’exerçais encore travaillaient surtout en maternelle.
Les valeurs de bienveillance qui dominent les discours sont
plutôt l’apanage de nos sœurs, alors que triomphent tous les Trump dont les chevaux de
bataille ont la tête tournée de l’autre côté.
Peut être que les excès woke ont accéléré la venue du diable blond et de ses épigones.
Les femmes disait-on étaient les gardiennes de la mémoire,
des traditions, je ne sais si cela est encore vrai, tant se délitent les
fresques anciennes sous les tags contemporains.
Les mots se dévaluent quand le terme « sublimer »
se trouve au dos d’une tablette de chocolat aux « saveurs intenses,
élégantes et racées »; que
restera-t-il pour Claudia C. ?
J'avais retenu la citation ci-dessous qui semblait bien s'articuler, mais à remplacer «femme» par «homme», rien de neuf n'apparait dans nos incompréhensions... alors disons «humains.
« Ceux qui disent
toujours du bien des femmes ne les connaissent pas assez ;
ceux qui en disent toujours du mal ne les
connaissent pas du tout. »
Pigault- Lebrun