jeudi 5 décembre 2024

L’art institut de Chicago. Benoît Dusart.

Le conférencier devant les amis du musée de Grenoble a choisi d’organiser son exposé autour  de la chronologie des donations, tels ces lions offerts par Fields pour le deuxième musée des Etats-Unis après le Metropolitan Museum newyorkais.
Une école d’art avait précédé le musée fondé en 1879,
installé dans le Grant Park depuis l’exposition Universelle de 1893 où se tint pendant une dizaine de jours le « Parlement des religions du monde ».
Bibliothèque et auditorium à la verrière (
30 000 panneaux de verre) de chez Tiffany sont construits de part et d’autre d’un axe de symétrie
fidèle à la typologie de Nicolas Durand pour un premier bâtiment
d’un ensemble 
qui atteindra 70 000 m2.
« Le chant de l’alouette »
de Jules Breton,  « Image la plus aimée d'Amérique » après un concours organisé par le « Chicago Daily News » fut décroché par les responsables du musée qui durent le réinstaller cependant devant la ferveur populaire qu’ils avaient méprisée.
Le collectionneur Durand Ruel eut un rôle important pour l’enrichissement du musée en lien avec Mary Cassatt 
Ainsi l
es quatre panneaux d’Hubert Robert « Les Fontaines, Le Vieux Temple, L’obélisque, Le Débarcadère » destinés au château de Méréville, en accord avec les jardins qu’il avait conçu, sont installés désormais dans cette région des grands lacs. 
Le coût très important de  « L’assomption de la vierge » du Gréco nécessita plusieurs années avant de réunir l'argent nécessaire pour une acquisition définitive.
Anders Leonard Zorn
a peint « Bertha Palmer », dirigeante du Conseil de direction des dames qui a fait construire « Le Woman's Building ».
Elle avait accueilli Sarah Bernard comme une reine alors que celle-ci avait visité les abattoirs :  « Ah ! L’horrible et magnifique spectacle ! »
D’origine française, la femme d'affaires et philanthrope américaine revient de Paris avec 29 Monet et 11 Renoir dont «  Acrobates au cirque Fernando » . Les jeunes filles ne sont pas de jongleuses, elles recueillent des oranges lancées en hommage à leur performance.
« Au cirque Fernando. L'Écuyère »
par Toulouse Lautrec appartient à la collection Winterbottom qui comporte 35 œuvres où une nouvelle peinture se substitue une autre :
ainsi « L'Ombre de la Mort » de William Holman Hunt 
remplace place de « Matinée ensoleillée – Huit Jambes » de Julian Freud.
Souvent des veuves confient au musée des œuvres collectionnées par leur défunt mari : « Lady Sarah Bunbury, sacrifiant aux Trois Grâces » de Joshua Reynold  de la part de Mrs. W. W. Kimball
ou « Old Man with a Gold Chain » de Rembrandt.
Les parapluies de la solitude dans un « Dimanche après-midi à la grande Jatte » de Seurat s'ouvrent sous le soleil,
et de l’autre côté de la cloison dans  la «  Rue de Paris » de Caillebotte, 
on peut compter les pavés.
Autre donatrice, la très riche Anny Swan avait rempli de tableaux sa suite de l’Hôtel Blackstone et remisé sous le lit « Midi ensoleillé, Arles » de Van Gogh qui éteignait, il est vrai, les autres.
Elle a légué aussi « Les deux sœurs » de Renoir, un bouquet.
Par ailleurs, le « Cupidon châtié » de Bartolomeo Manfredi compte parmi les tableaux les plus célèbres
comme l’iconique « American Gothic » de Grant Wood 
qui a fait poser sa sœur et son dentiste.
Les « Miniature Rooms » de Narcissa Niblack Thorne reconstituant différentes époques sont aussi très courues.
Pour illustrer les rapports parfois houleux entre artistes et sponsors : les « Collectionneurs américains » n’avaient pas apprécié leur portrait commandé à  David Hockney.
Georgia O'Keeffe, « Sky Above Clouds »,  la régionale de l’étape, avait étudié à l’école de l’Art institut de Chicago, près du bâtiment initial néo classique, agrandi récemment par Renzo Piano  de l’autre côté des voies ferrées apportant une lumière du jour parfois plus intense que celle du dehors.

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