Un ami enthousiasmé par le spectacle vu à Avignon, où la
pièce jouée au boulodrome de l’île Piot a connu un beau succès, m’a donné
l’occasion d'un aperçu des dialogues.
J’ai mieux compris à la lecture de ces 70
pages, la place que ne cessait de prendre l’Algérie dans sa vie, lui qui est né
là bas, et le bien qu’a pu lui faire cette œuvre au langage fleuri permettant
d’envisager les contradictions, d’exprimer regrets et chagrins, tout en
continuant à jouer ensemble, à vivre ensemble.
Depuis longtemps je n’avais pas lu de théâtre et bien que je
ne goûte guère l’exercice, j’ai cru voir et entendre les quatre boulistes, sans leur truculence appréciée par ceux qui ont assisté à la représentation.
Le mot
pétanque vient du provençal quand les pieds doivent être ancrés au sol, bien
« tanqués ».
J’ai mis du temps à identifier les personnages, ce qui m’a
évité de tomber dans la caricature pittoresque pour approcher la complexité et
l’intensité d’un sujet toujours d’actualité, traité ici avec bonhomie.
Les péripéties du jeu permettent le dialogue, les
confidences.
Le fils d’un combattant pour l’indépendance de son pays avait un
oncle harki,
le pied-noir aime l’Algérie de son enfance,
alors que le père
communiste du « Provençal de souche » portait les valises du FLN.
Le
parisien, dernier étranger à rentrer dans la partie, a sa part aussi dans ce
passé douloureux qui le lie aux autres protagonistes.
« Parce qu’avec
lui, les conversations, on n’a pas fini. »
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