La publication annuelle réceptacle du temps passé a toujours
été hors du temps, elle ne peut être démodée. Les abeilles
apprécieront toujours en janvier que « Lors
d’une journée ensoleillée et calme » soient alimentées « en candi les compagnies nécessiteuses ».
La remarque de bon sens « Seuls les riches se vantent d’avoir été pauvres » reste vraie, ainsi que le dicton : « C’est la dose qui fait le poison. »
Même vendus au cœur des villes, les conseils concernent
surtout jardiniers, paysans,
cueilleurs de champignons et ceux qui font attention à la lune :
« épicéa :
abattu et débité les jours suivant la pleine lune, la sève se fige et le bois
se conserve mieux. »
L’humour de Fafois
délicieusement obsolète perdure:
« 5 enfants avec le même prénom !
Comment faites-vous pour vous adresser à l’un d’eux ? demande madame
Fafois.
- Je l’appelle par son
nom. »
La liste des événements de l'année dernière en Isère s’étend d’un juillet à
l’autre: de la visite d’Emmanuel Macron à ST Microélectronique aux émeutes
urbaines.
Pour la météo il s’agit du
second été le plus chaud après celui de 2003:
2,4 degrés supérieurs aux
normales de la période 1991-2020.
Le reportage à Buis-Les-Baronnies
où « l’on se sait dauphinois mais où
on se sent provençal » se souvient qu’au XIV° siècle il y avait 1000
habitants de plus que les 3500 d’aujourd’hui. L’employeur le plus important est
l’hôpital-EHPAD et l’escalade constitue l’attrait touristique principal.
L’abricot, les olives (« La tanche » variété unique au monde), le
tilleul ont fait la renommée de la bourgade traversée par l’Ouvèze. Les fils Ducros y avaient installé une usine qui
employait 200 personnes dans les années 60-70 alors que l‘équipe de football
féminin, les « Albertines » connaissait se heures de gloire.
L’expression de chez nous « Faire beau »
signifie « se mettre en colère ».
« Elle a fait beau quand elle a vu arriver les gamins dans le
couloir avec les souliers tout pleins de boue »
Nous apprenons tout sur « l’amer à boire », la chicorée sauvage
et le campagnol « dont la femelle peut avoir six ou sept portées par an de quatre
ou cinq petits ».
Nous n’en sommes pas rendus à revenir au gazogène auquel certains conducteurs
s’étaient convertis très rapidement pendant l’occupation, pas plus qu’à
« la brèle », la Peugeot 103,
qui éveille des nostalgies.
Les talents du sourcier
sont de plus en plus sollicités avec le réchauffement climatique.
L’huile
de foie de morue n’éveille pas de mélancolie alors que perdure le temps des vogues, des fêtes de village dont un
invitation fin du XIX° siècle dans le Champsaur était charmante.
« nené péréu,
béus amourious… »
« Venez ici beaux
amoureux
Qui cherchez une femme
aimable
Nous avons des filles
qui ont belle chevelure »
« un bèun plumaje ».
Le patois varie, par
exemple à Tullins on dit : « acheu de né »
et dans le
Valgaudemar : « à tseil néo »
pour « il a neigé ».
L’histoire du petit violoniste, sous forme de conte, est
celle de Lully
alors qu’un lecteur raconte ses vacances au bord de la mer en 1964 chez un dame
qui guérissait les brûlures et les piqures de vives.
La dimension régionale est toujours affirmée avec la
personnalité découverte cette année: l’affichiste Achille Mauzan né dans les Hautes- Alpes, il connut la célébrité
surtout en Italie et en Argentine.
Les caractéristiques sont replacées dans un contexte plus
général :
le département de l’Isère compte deux fois plus de communes (512)
que la Suède huit fois plus peuplée.
Parmi les biographies des centenaires, quelques anecdotes peuvent alimenter des
réflexions :
« Le brave
Louis, redoutable joueur de coinche se rend toujours chez des amis pour
« taper le carton » tous les vendredis après midi.
« Comment j’y vais ? En voiture pardi ! Je conduis
toujours. Je dois être l’un des automobilistes les plus vieux de France. Mais
je ne vais pas loin. J’ai promis à mes filles de ne pas sortir de la
commune. »