mardi 6 juin 2017

Géricault. F. Giroud & G. Mezzomo.

Depuis le naufrage causé par l’incompétence du capitaine de la frégate « La Méduse »  dont la mémoire est conservée grâce au tableau de Théodore Géricault, nous mesurons les enjeux politiques de cette période où les royalistes revenaient au pouvoir après Napoléon. Nous sommes en 1815. Pour laisser plus de place au capitaine dans les chaloupes, un radeau de fortune avait été confectionné pour 150 personnes dont il ne restera que 15 survivants.
L’horreur de cette tragédie fit beaucoup de bruits à l’époque, et le tableau de 7m sur 5 fut  bien mieux accueilli à Londres qu’à Paris.
Afin de réaliser cette œuvre immense, en plus de l’observation des agonisants, le peintre avait entassé des cadavres dans son atelier. Avec le temps les pigments ont noirci sur la toile imprégnée de bitume.
Le peintre au caractère entier eut une vie romanesque achevée dans la douleur, à 34 ans.
Si le personnage féminin qui sert de fil conducteur au récit est imaginaire, la belle espionne permet d’évoquer le romantisme de celui qui peignait aussi magnifiquement les chevaux.
La mélancolie, le spleen, « mal du siècle » l’avaient conduit à fréquenter les hôpitaux, « La hyène de la Salpêtrière ou La Monomane de l’envie » en est un témoignage frappant, détaillé dans un dossier bienvenu après une quarantaine de planches menées de main de maître.
« On ne grandit pas impunément dans la tourmente révolutionnaire, ni dans la France de Napoléon. Surtout lorsque derrière chaque bulletin de victoire, on voit des cadavres et des corps mutilés. »

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