Dans la série des artistes maudits, le conférencier devant
les amis du musée de Grenoble nous présente Hugo Van Der Goes dont Erwin
Panovsky auteur de l’ouvrage « Les primitifs flamands » écrivait
qu’il « est peut-être le premier
artiste qui incarne un concept inconnu au Moyen Âge, mais en haute faveur
depuis lors dans l’esprit des Européens, celui de l’homme de génie à la fois
béni et maudit par le destin, parce qu’il est différent du commun des mortels». « Portrait
d'un jeune homme ».Cet artiste du XV° siècle dont seulement nous sont
parvenus 13 peintures et 2 dessins a été reconnu à la cour de Bourgogne. Plus
tard sombrant dans la mélancolie, il est entré comme novice au prieuré du Rouge-Cloître où il continue à
peindre. « L'adoration des Mages »Le goût du détail,
la personnalité de chaque personnage bien distinguée, les couleurs vives
constituent sa signature.
Le chagrin des
apôtres est expressif autour de la mère pétrifiée « La Mort de la
Vierge ».En 1872, Emile Wauters retiendra : « The Madness of Hugo van
der Goes ».Le Greco (Domínikos Theotokópoulos), né en
Crète en 1541, d’abord peintre d’icônes puis formé près du Titien, se révèle à
Tolède où il meurt en 1614, avant d’être
remis au goût du jour au XIX° siècle.
« Le Martyre de saint Maurice » aux lignes étirées
dont les plans se télescopent, ne laisse pas de vide. Sa peinture étrange a nourri des légendes
concernant l’homme.
à l’éclairage fulgurant.L’« Enterrement de Casagenas » de Picasso dialoguera avec « L’enterrement
du comte d’Orgaz » du Gréco.Pontormo dont l’« Autoportrait »
apparaît un peu fané appartient lui à l’école
maniériste florentine. Mais beaucoup de ses œuvres ont été détruites, et ses
travaux monumentaux inachevés. Il finira dans le désespoir, après avoir été
porté aux nues.« La déposition du Christ » accentue
les expressions et les couleurs, idéalisant la scène.Felix Nussbaum, peintre
de la nouvelle objectivité a réussi à s’échapper du camp de Saint Cyprien « Le
réfugié ». Il meurt en 1944
à Auschwitz avec sa femme Felka Platek.
« Si je meurs, ne
laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes ».« Le triomphe de la mort (les squelettes
jouent une danse) »
dont l’intitulé rappelle Bruegel fait penser aussi à Bosch.Son « Autoportrait au Passeport Juif » est
devenu un symbole de la shoah.Géricault né dans une famille royaliste en
1791, auteur du très républicain « Radeau de la Méduse »
qui dénonçait l’incurie monarchiste fut pourtant félicité par Louis XVIII.
« Monsieur, vous venez
de faire là un naufrage qui n'en est pas un pour son auteur.»
https://blog-de-guy.blogspot.com/2017/06/gericault-f-giroud-g-mezzomo.html« Etude de bras et de jambes » et « Têtes
de suppliciés décapités » préparaient la retentissante toile qui
fut mieux reçue en Angleterre qu’en France.Il fréquente l’hôpital de la Salpêtrière. « La Monomane de l’envie »
Devenu l’incarnation de l’artiste romantique, il excelle à représenter les chevaux et à monter les plus fougueux, l’un
d’eux va le faire chuter.
Il entre dans une longue agonie, miné par la
tuberculose des os et la syphilis.
« N’est-il pas
triste de mourir à 33 ans avec le regret de n’avoir encore rien fait
Van der Goes est un de mes peintres préférés. Je me souviendrai pour toujours d'avoir pénétré dans les Offices à Florence, dans une grande salle où on avait installé la "Nativité" de Van des Goes en face de "La Naissance de Vénus" de Botticelli. C'était un choix d'exposition géniale qui permettait de mieux comprendre les enjeux de la peinture de Van des Goes, d'une forme de "réalisme", d'attention au détail qui n'apparaît pas du tout dans le tableau de Botticelli, car Botticelli est bien plus attaché à l'idéalisation de ses sujets que Van der Goes.
RépondreSupprimerPourtant, "La Nativité" est reconnue à juste titre en Occident comme chef d'oeuvre, et il le mérite.
Le tableau de la folie de Van der Goes me fait penser à Saül dans la Bible, un autre illustre mélancolique qui a beaucoup souffert de sa mélancolie, et ses accès de fureur incontrôlée. L'idée que la musique pourrait adoucir une âme tourmentée est très vieille. Musique et mélancolie vont souvent de pair.
La peinture de Pontormo ne me chante pas plus que Botticelli à ses moments les plus idéalisant, car le type prévaut sur l'individualité, et je n'apprécie guère une peinture aussi monumentale, disons.
Merci pour l'expo !