samedi 6 janvier 2024

Se croiser sans se voir. Jean-Laurent Caillaud.

A partir d’un mot glissé sous une plaque commémorative telle qu’on ne sait plus les voir, 
des lettres s’échangent : 
« Vous qui passez devant cet immeuble, ayez une pensée pour Frédéric.
Il est mort pour vous. Le 21 août 1943. Il avait 19 ans.
C'était mon meilleur ami.
Il voulait faire le tour du monde après la guerre.Il n'a pas pu. » 
De brefs échanges rassemblés en 126 pages témoignent d’une mémoire réinvestie par les passants avec des évocations de personnages qui laissent à leur tour une trace respectable.
Ne sont pas ignorés quelques messages témoignant d’autres préoccupations : 
«S’il vous plaît, qu’est-ce que je fais de toutes ces fleurs, moi maintenant ?
Et bravo pour les bougies, ça dégouline de partout.
La gardienne du 149. » 

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