samedi 9 décembre 2023

Les fruits du myrobolan. Marco Martella.

J’avais offert ce livre à un jardinier qui aime les livres, il me l’a prêté à son tour : 
j’avais bien choisi. 
« Le goût du fruit du myrobolan était celui qu’ont les choses libres et sauvages, 
un goût austère mais doux, réconfortant même et étrangement familier. » 
180 pages sensibles partagées en 10 chapitres délicats offrent des mots « simples » comme on dit de certaines plantes, « les simples », depuis un titre qui évoque un prunier prometteur d’une magnificence réservée aux poètes, aux patients, à ceux qui connaissent aussi « les fruits de la consolation. » 
« Où, dans quels bienheureux jardins constamment arrosés,
Sur quels arbres, aux calices de quelles fleurs tendrement défleuries,
Mûrissent-ils, les fruits étranges de la consolation ? »
Rainer Maria Rilke.
Rien de tapageur, mais une attention à la nature briarde : 
«Un monde qu’on ne fait que traverser en étranger et dans lequel cependant la splendeur, à l’état de restes ou de fragments clairsemés, surgit de temps à autre».
Souvent proches des livres, ses personnages sont vus avec amabilité : 
un professeur qui aurait connu ­Samuel Beckett, un autre Pasolini, une vieille dame qui a toujours rêvé d’être écrivaine, des doux originaux mystérieux et discrets, le cantonnier ou le facteur… 
« Les volets étaient fermés mais la glycine grimpant sur les murs et les rosiers, 
par delà les barreaux du portail, commençaient à fleurir. 
« On dirait que Suzanne est toujours là » dit mon voisin. »

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