Nous déposons l’automobile au
parking à l’entrée de la ville.Nous
continuons à pied jusqu’à la place de la république où face à la carte
alléchante du restaurant « La couronne » nous cédons à notre appétit.
L’établissement sert des plats alsaciens : nous tentons sans le regretter
le sandre sur choucroute et raifort, pommes de terre et Sylvaner. Guy teste la
Quetschetaart . Alors que nous déjeunons, une grosse averse éclate ponctuée de coups
de tonnerre mais elle a le bon goût de
s’arrêter à notre sortie.Elle nous
autorise un petit tour de ville, nous passons devant l’hôtel de ville puis
devant l’église Saint Pierre et Saint Paul, d’époques romane et gothique.
A l’intérieur, de vieilles fresques dans le transept droit se délitent peu à
peu, la lumière rare ne favorise pas la
contemplation d’autres richesses sans doute présentes. En fond, nous
entendons un orgue en répétition pour le concert de 17h. Un reste de cloître,
inachevé, quelques tombes et des ruines s’appuient sur un mur extérieur de
l’église.Des
échafaudages et des bâches masquent malheureusement La maison du Sel citée comme l’un des plus beaux monuments
civils de la ville. Cependant nous distinguons
quand même les toits conçus hauts et aérés pour le séchage des denrées,
tel le sel. Nous traversons la petite ville endormie comme beaucoup le dimanche, où flânent
cependant quelques touristes.
D’un coup de
voiture, nous rejoignons CLEEBOURG. Notre hôte nous a recommandé sa cave
coopérative pour laquelle il travaille en tant que vendangeur chaque année.
Suite à la guerre, la destruction des vignobles sur la ligne de front a poussé
les viticulteurs à s’unir pour
replanter, repartir à zéro, et se soutenir dans l’exploitation de la
production. Nous commençons par une dégustation de plusieurs crus, servis par
un vigneron à très fort accent, à la limite de notre compréhension et surpris
de notre tempérance concernant le nombre de nos tests œnologiques. Pourtant,
nous avons goûté au pinot gris dont le « vieilles vignes », aux
gewurztraminers, vendanges tardives ou lune de miel, hésitant devant les crémants.
Pendant que nous sirotons, notre barman producteur nous informe sur les résultats de l’évolution climatique,
poussant à vendanger de plus en plus tôt mais offrant progressivement de
meilleures conditions que dans le sud du
pays. De plus, la qualité des vins s’améliore depuis une quarantaine d’années,
s’adressant à une clientèle plus exigeante que celle des allemands accusés de
couper leur vin avec de l’eau. Après
l’achat de quelques bouteilles à ramener pour offrir et pour nous, nous
désirons nous promener dans « les plus beaux villages de France » de la
région nord de l’Alsace. Nous traversons HUNSPACH,
sans halte pour l’instant, digne de sa réputation, et nous admirons l’unité des
maisons à pans de bois toutes de couleur blanche et bien léchées.Nous
continuons directement sur BETSCHDORF dans l’espoir de visiter le
musée des poteries gris et bleu cobalt typiques des artisans de ce bourg,
ouvert ce dimanche. Il loge dans un vieux corps de ferme restauré. Tout
d’abord, nous visionnons un petit film pédagogique projeté dans une pièce à
côté de l’accueil. Il montre les matériaux et explique les techniques, le
chauffage des fours poussé à 1200° avec
du sel, la vitrification des objets pour les imperméabiliser et garantir la
conservation des aliments. Dans la vieille maison attenante, des vitrines protègent des pots, des
timbales, des urnes, des vases, même des WC décorés de motifs variés et
façonnés à des siècles différents. Trop de reflets dus aux verres des étagères
gênent malheureusement la visibilité pour saisir les détails et pour
photographier. Avant de quitter Betschdorf, nous souhaitons voir un des
nombreux ateliers de potiers du village, mais beaucoup profitent du repos
dominical, ce qui exclut d’assister à leur travail. La boutique de l’un des rares
ouverts ne nous séduit guère, exposant des petits cochons et pots miniatures
pour touristes.Nous tirons
jusqu’à SOUFFLENHEIM. Cette localité
vit aussi de la poterie, spécialisée dans les plats à Baeckeoffe et à kouglof
plus colorés qu’à Betschdorf. Mais c’est dimanche, nous errons dans un village
désert où tout est fermé et rien
n’attire particulièrement notre attention.Nous
retournons sur nos pas profiter de HUNSPACH.
Peu de monde fréquente les rues, mais nous tombons sur un peintre devant sa
belle maison. Il expose ses œuvres à la peinture à l’huile qu’il a exécutées
sur des morceaux de tuiles de l’église récupérées dans les poubelles. Il nous
entraine au fond de la cour de la vieille bâtisse visiblement rénovée, où il
est né, dans le but de nous introduire
dans une dépendance réservée à ses productions et celles de sa fille. Il
nous présente une de ses inventions, un casse-tête, que nous ne parvenons pas à
résoudre.
Nous poursuivons notre marche exploratrice jusqu’à l’heure décente de
se présenter au restaurant « Au cerf ». Dans une ambiance familiale,
nous commandons deux Fischer, deux bouchées à la Reine, des pâtes garnies de
champignons et des morceaux de viande
coupés en dés. Une fois
rentrés à Soultz, nous devons revenir une 3ème fois à Hunspach
récupérer le sac à dos que Guy a oublié dans la brasserie. Nous causons un petit moment avec D. avant de monter nous
coucher car demain nous retournons chez nous.