mercredi 11 mai 2022

La ligne Maginot.

Nous prenons le petit déjeuner  avec notre hôte qui nous parle de sa vie de globetrotter et des pays et villes où il a travaillé : l’Allemagne (dont vient le fameux lit de 2 m), Nantes, la Belgique mais aussi le Congo et la côte d’Ivoire. 
Il nous demande nos projets du jour et les complète par des conseils avisés.
Nous prévoyons de passer la matinée au fort de SCHOENBOURG, pour visiter une partie de la ligne Maginot conservée en parfait état.
L’une des entrées s’effectue par un blockhaus en béton dissimulé dans la forêt.
A 9h 30, le personnel ouvre la porte et vérifie nos QRcode. Il nous conseille de nous couvrir pour affronter les 12 ° et l’humidité ressentis sous terre avant de descendre en ascenseur à 30 mètres de profondeur.
Nous nous enfonçons dans les boyaux de la forteresse souterraine.
Construite dès 1933, lourdement bombardée en 40, elle résiste.
Son équipage (même terme que pour les bateaux) invaincu renâcle à déposer les armes ; ce n’est que 6 jours après l’armistice et à contre cœur qu’il cède à l’ordre formel du haut commandement de cesser le combat.
Quatre blocs répondent aux différentes fonctions de la base.
Les 2 premiers sont consacrés à l’intendance  soit l’organisation de la vie, et hébergement  de 630 hommes reclus dans un espace réduit :
cuisines et celliers,  barriques  casernements,
locaux sanitaires et WC chimique avec consignes strictes, infirmerie,
s’intègrent dans de petites pièces toujours remplies de leurs équipements et ustensiles d’origine.
Dans les couloirs, des tables rabattables économisent la place pour palier des salles à manger insuffisantes.
Une usine de production électrique, des ateliers, une salle des machines, un système d’aération visant à l’alimentation en air pur et à l’expulsion de l’air vicié, des dispositifs anti incendie assurent  l’autonomie en cas d’agression, sous la surveillance  vigilante d’un personnel qualifié.
Toujours en alerte, ce personnel prévoit de dormir près de ses installations dans des hamacs fixés à des crochets.
Pour l’eau, rationnée, chaque homme reçoit en tout et pour tout 30 litres par jour, pour tous ses usages. 
Et parce que parfois le temps parait long, des artistes soldats amateurs ont recouvert les murs d’une « cellule » de peintures inspirées par les plaisirs de la vie en surface, en plein air.
Une longue galerie  conduit  aux blocs 3 et 4,  en première ligne, réservés au poste de commandement et au poste de combat.
Des petits trolleys électriques sur rails facilitent les transports de matériel.
Le poste de commandement regroupe les chambres des gradés, des salles de transmission avec téléphones et des pièces équipées de machines à écrire.
Le poste de combat comprend des réserves d’obus avec un système d’élévation pour les déplacer et plusieurs canons dont  une impressionnante tourelle.
De grosses portes blindées coupe-feu délimitent les espaces, elles assurent des sas en cas de lâchage de gaz.
Lors de nos déambulations,  nous rencontrons dans la salle des machines un guide passionné et à la disposition du public qui nous révèle des détails sur les conditions de  vie des hommes sous terre et sur la construction engagée en temps de paix, conditions  jugées modernes et avant-gardistes à l’époque.
Nous apprenons aussi la présence et l’extraction ancienne de pétrole dans la région, antérieure à l’Arabie Saoudite et au Texas. Il fait bon dehors lorsque nous remontons vers la voiture même si le soleil ne nous accorde pas sa présence.

1 commentaire:

  1. Merci pour cette visite passionnante qui est parmi les plus intéressantes et importantes que j'ai vu sur ce blog depuis longtemps.
    Tu dois savoir qu'au moment de l'armistice, la première, quand la France dépose les armes, Adolf Hitler était très étonné de constater que la France a capitulé... si facilement de son point de vue...
    Je trouve cela... capitale, et beaucoup plus significatif que ce que nos contemporains veulent bien entendre.
    L'installation ci-dessus est TROP moderne, et dans la logique de ce que nous avons connu dans la dernière... "bataille" que nous avons livrée, pour "capituler", et nous cantonner dans nos.. bunkers en temps record, encore une fois.
    Il n'y a rien à faire, quand on ne perçoit pas qu'il y a un enjeu qui mérite de consacrer ? donner ? sa vie, on se cantonne dans des bunkers, en attendant... quoi ? au juste ?
    En toute franchise, je ne sais pas exactement où je me situe devant ce constat, mais ça ne m'empêche pas de voir ces enjeux.
    Il est... significatif que dans la Rome au tout début du Christianisme, le sang froid ? des premiers Chrétiens envoyés dans les arènes pour y être... sacrifiés a séduit beaucoup pour devenir des convertis. Logique...
    Le monde est toujours ainsi, d'ailleurs. Sur ce point il n'a pas changé...

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