vite
enchiffonnés dans un sac à dos. Aujourd’hui sera consacré à la visite de la
ville, aussi avons-nous besoin d’un plan et de conseils que nous trouvons à l’Office
du tourisme.- Le
parcours proposé débute par la maison
des têtes. Cette vénérable maison de style Renaissance sert actuellement
d’écrin à un restaurant multi étoilé.
Elle doit son nom aux figures grimaçantes
qui se détachent sur un oriel (sorte de bow window) à cheval sur deux étages. Au sommet un tonnelier en étain
du célèbre Bartholdi se dresse sur un
pignon, un verre dans une main, la bouteille dans l’autre, prêt à nous servir et
sa présence nous rappelle qu’à l’origine
le bâtiment abritait la Bourse aux vins- A deux
pas, l’Eglise des Dominicains nous
invite dans un monde plus
spirituel. Elle recèle un joyau de la
peinture religieuse du XV°siècle:
« La vierge au buisson de roses » de
l’artiste alsacien Martin Schongauer. Habillée de la couleur de la
passion elle est enchâssée dans un
triptyque doré et sculpté où des angelots musiciens surgissent au milieu
d’entrelacs floraux. Nous ne pourrons admirer le cloître de cet ancien couvent,
car la plupart du bâtiment subit des
transformations et des rénovations afin de devenir prochainement une
bibliothèque et un musée du livre et de l’image.- Continuons
dans le religieux avec la collégiale Saint Martin de style
gothique. Bicolore, elle utilise deux pierres différentes, près du sol une
pierre rouge plus résistante à l’humidité
et au-dessus une pierre bien jaune (grès). Nous croisons un grand-père en compagnie de son
petit-fils, et au détour d’une interrogation nous engageons la conversation.
Cet homme érudit et passionné par cet édifice,
répond gentiment à nos questions, voire les devance. Ainsi, il nous explique
pourquoi les touristes s’approchent en ricanant d’une petite statue anodine
placée dans une voussure ; le personnage
représente un homme qui défèque, le sculpteur a poussé la plaisanterie
jusqu’à cacher les testicules que les passants peuvent tâter en glissant les
doigts à l’intérieur. Au toucher très lisse de la pierre, il est évident que la
tradition se perpétue…D’autres
œuvres surprenantes pour un lieu
religieux, bien que petites et discrètes, apparaissent aussi sur la façade. Notre grand-père nous
emmène découvrir le personnage qui mord les parties génitales du démon, et la
vieille femme recommandant à ses congénères l’attitude à observer à la messe,
le doigt dans la bouche pour se taire, et la main à l’oreille pour écouter.
Certaines scènes anti sémites font
polémiques comme cette gargouille représentant trois juifs portés par un
cochon, faut-il les enlever ou les conserver ? Notre guide
occasionnel nous indique enfin une tige de métal, à hauteur d’homme encastrée dans un des murs : elle
servait de coudée les jours de marché
pour mesurer les tissus.- De l’autre
côté de la place, l’ancien corps de garde
d’époque renaissance marque le pouvoir
laïc : hôtel de ville un temps, lieu de marché puis tribune des
magistrats. Sa loggia rajoutée peu après sa construction et ses ornements lui confèrent
un petit côté italien, balcon à
la Roméo et Juliette. Sur la même place La maison Adolph est considérée comme
l’une des plus anciennes de Colmar (XVI°) elle relève des monuments historiques.- Nous nous
déplaçons rue des marchands vers la célèbre
maison Pfister. Son architecture intègre une tour d’escalier, une galerie
en bois, un magnifique oriel. Ses commanditaires n’ont pas lésiné sur la
décoration, que ce soit sous forme de médaillons d’hommes historiques, de
sculptures ou de peintures religieuses
(les vertus, la bible…) C’est sans doute la plus belle, la plus originale de la
ville- Nous
passons ensuite devant l’ancienne douane appelée Koïfhus. Malheureusement pour nous, des travaux avec leurs bâches
et panneaux de protection nous
empêchent de le voir. Le peu que nous
discernons accentue nos regrets !Durant notre
déambulation de ce matin, nous avons
trouvé la cité particulièrement bien entretenue, très propre, façades pimpantes et enjolivées par les
enseignes en fer forgé ouvragées et nombreuses. Nous souhaitons interrompre
notre promenade et désirons manger dans un établissement proposé par Le routard « Jadis et
gourmande ». Devant l’afflux de clients, des locaux habitués à réserver
dès le matin, nous retenons une table pour 13h 30.- En
attendant, nous découvrirons le musée du jouet, installé dans un
ancien cinéma. Il est désert à cette heure. Sur
3 étages, des vitrines rassemblent une collection de jouets du XIX et
XX°siècles triés par catégories : Les poupées se déclinent, de la poupée
en porcelaine en passant par le poupon en celluloïd puis par la Barbie sous tous ses avatars. Peu
de peluches et de nounours en revanche occupent les étagères. Des théâtres, des
dinettes, des maisons de poupées, des instruments de musique pour enfant, des
accessoires, rien ne manque. Des voitures miniatures ou des voitures à pédales attestent du temps et
des modes qui ont passé.
De magnifiques
trains électriques fonctionnent encore
sur de longs circuits, ils roulent sur des voies ferrées bordées de
maisons, de gares richement décorées, leurs réseaux s’étendent sur l’ensemble
du 2ème niveau. Ils ont dû en faire briller, des yeux émerveillés de
gamins ! Il y a aussi des jeux de société et de construction, des jouets
mécaniques, des robots et des Playmobil. Une
exposition temporaire tourne autour des avions datant de leurs débuts,
miniatures fragiles et au plus proche de la réalité jusqu’à des machines plus récentes.- Il est
juste l’heure d’aller au restaurant tester le menu du jour : des
lawerknepfla (quenelles de foie) accompagnées de salade et pommes de terre
sautées. C’est bien bon ! Nous déjeunons en terrasse ; à l’intérieur, de vieux nounours
épient la rue derrière les fenêtres de l’étage.- Le ventre
contenté avec cette recette alsacienne,
nous nous apprêtons à passer
l’après-midi au musée Unterlinden