mercredi 19 janvier 2022

Colmar # 2.

 
Il a plu et après un faux départ, nous retournons par précaution chercher des pulls,
vite enchiffonnés dans un sac à dos.
Aujourd’hui sera consacré à la visite de la ville, aussi avons-nous besoin d’un plan et de conseils que nous trouvons à l’Office du tourisme.
- Le parcours proposé débute par la maison des têtes. Cette vénérable maison de style Renaissance sert actuellement d’écrin à un restaurant multi étoilé. 

Elle doit son nom aux figures grimaçantes qui se détachent sur un oriel (sorte de bow window) à cheval  sur deux étages. Au sommet un tonnelier en étain du célèbre Bartholdi  se dresse sur un pignon, un verre dans une main, la bouteille dans l’autre, prêt à nous servir et sa présence nous rappelle  qu’à l’origine le bâtiment abritait la  Bourse aux vins
- A deux pas, l’Eglise des Dominicains nous invite  dans un monde plus spirituel.  Elle recèle un joyau de la peinture religieuse  du XV°siècle: « La vierge au buisson de roses » de  l’artiste alsacien Martin Schongauer.
Habillée de la couleur de la passion elle est  enchâssée dans un triptyque doré et sculpté où des angelots musiciens surgissent au milieu d’entrelacs floraux. Nous ne pourrons admirer le cloître de cet ancien couvent, car la plupart du  bâtiment subit des transformations et des rénovations afin de devenir prochainement une bibliothèque et un musée du livre et de l’image.
- Continuons dans le religieux  avec la collégiale Saint Martin de style gothique. Bicolore, elle utilise deux pierres différentes, près du sol une pierre rouge plus résistante à l’humidité  et au-dessus une pierre bien jaune (grès). Nous  croisons un grand-père en compagnie de son petit-fils, et au détour d’une interrogation nous engageons la conversation. Cet homme érudit et passionné par cet édifice,  répond gentiment à nos questions, voire les devance.
Ainsi, il nous explique pourquoi les touristes s’approchent en ricanant d’une petite statue anodine placée dans une voussure ; le personnage  représente un homme qui défèque, le sculpteur a poussé la plaisanterie jusqu’à cacher les testicules que les passants peuvent tâter en glissant les doigts à l’intérieur. Au toucher très lisse de la pierre, il est évident que la tradition se perpétue…D’autres œuvres surprenantes pour  un lieu religieux, bien que petites et discrètes, apparaissent  aussi sur la façade.
Notre grand-père nous emmène découvrir le personnage qui mord les parties génitales du démon,
et la vieille femme recommandant à ses congénères l’attitude à observer à la messe, le doigt dans la bouche pour se taire, et la main à l’oreille pour écouter.
Certaines scènes  anti sémites font polémiques comme cette gargouille représentant trois juifs portés par un cochon, faut-il les enlever ou les conserver ? Notre guide occasionnel  nous indique enfin une  tige de métal, à hauteur d’homme  encastrée dans un des murs : elle servait  de coudée les jours de marché pour mesurer les tissus.
- De l’autre côté de la place, l’ancien corps de garde d’époque renaissance marque  le pouvoir laïc : hôtel de ville un temps, lieu de marché puis tribune des magistrats. Sa loggia rajoutée peu après sa construction et ses ornements  lui confèrent  un petit côté italien,  balcon à la Roméo et Juliette.
Sur la même place  La maison Adolph est considérée comme l’une des plus anciennes de Colmar (XVI°) elle relève des monuments historiques.
- Nous nous déplaçons rue des marchands vers la célèbre maison Pfister. Son architecture intègre une tour d’escalier, une galerie en bois, un magnifique oriel. Ses commanditaires n’ont pas lésiné sur la décoration, que ce soit sous forme de médaillons d’hommes historiques, de sculptures ou  de peintures religieuses (les vertus, la bible…) C’est sans doute la plus belle, la plus originale de la ville
- Nous passons ensuite devant l’ancienne douane appelée Koïfhus.
Malheureusement pour nous, des travaux avec leurs bâches et panneaux  de protection nous empêchent  de le voir. Le peu que nous discernons accentue nos regrets !
Durant notre déambulation de ce matin, nous avons  trouvé la cité particulièrement bien entretenue, très propre,  façades pimpantes et enjolivées par les enseignes en fer forgé ouvragées et nombreuses.
Nous souhaitons interrompre notre promenade et désirons manger dans un établissement proposé par Le routard « Jadis et gourmande ». Devant l’afflux de clients, des locaux habitués à réserver dès le matin, nous retenons une table pour 13h 30.
- En attendant, nous découvrirons  le musée du jouet, installé dans un ancien cinéma. Il est désert à cette heure. Sur 3 étages, des vitrines rassemblent une collection de jouets du XIX et XX°siècles triés par catégories :
Les poupées se déclinent, de la poupée en porcelaine en passant par le poupon en celluloïd  puis par la Barbie sous tous ses avatars.
Peu de peluches et de nounours en revanche occupent les étagères.
Des théâtres, des dinettes, des maisons de poupées, des instruments de musique pour enfant, des accessoires, rien ne manque.
Des  voitures miniatures ou  des voitures à pédales attestent du temps et des modes qui ont  passé. 
De magnifiques trains électriques fonctionnent encore  sur de longs circuits, ils roulent sur des voies ferrées bordées de maisons, de gares richement décorées, leurs réseaux s’étendent sur l’ensemble du 2ème niveau.
Ils ont dû en faire briller, des yeux émerveillés de gamins !
Il y a aussi des jeux de société et de construction, des jouets mécaniques, des robots et des Playmobil.
Une exposition temporaire tourne autour des avions datant de leurs débuts, miniatures fragiles et au plus proche de la réalité jusqu’à  des machines plus récentes.
- Il est juste l’heure d’aller au restaurant tester le menu du jour : des lawerknepfla (quenelles de foie) accompagnées de salade et pommes de terre sautées. C’est bien bon !
Nous déjeunons en terrasse ;  à l’intérieur, de vieux  nounours  épient la rue derrière les fenêtres de l’étage.
- Le ventre contenté avec cette recette alsacienne,
nous nous apprêtons à passer l’après-midi au musée Unterlinden

1 commentaire:

  1. Belle visite. Il me semble que le Musée Unterlinden a subi les affres de la moche "modernisation", dans le style blanc hospitalier (pour la pureté ?), lignes EPUREES, etc. Je l'ai visité il y a très longtemps, et ce n'était pas comme ça...plutôt du bois coloré, il me semble. Du bois.. vivant.

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