Aux amis du musée de Grenoble, le matin a été consacré à Bologne la ville rouge, https://blog-de-guy.blogspot.com/2021/12/bologne-la-rouge-benoit-dussart.html
l’après midi à son
académie de peinture, à ne pas confondre avec un atelier où un maître enseigne à
des apprentis. L’ « Accademia degli Incamminati » (ceux qu’on
conduit sur le chemin) enseignait pratique et théorie, réalisme et imitation
des maîtres et de l’antique avec l’ambition de renouveler la peinture. Elle allait
sortir du « maniérisme » à l’instar du Caravage.
« Annibale, Ludovico et Agostino Carracci ».
Parmi les fondateurs de cette école, Ludovico,
le cousin Carracci
a été éclipsé par Agostino et son frère Annibale le plus célèbre. « La Flagellation du Christ » par Ludovico, d’une grande intensité dramatique s’inscrit
dans la vérité en une opposition tranchée entre le sombre et le clair. A ce
moment là (1585) sur le plan artistique, l’artificialité est rejetée, la scission entre protestants et catholiques est
encore à l’œuvre. Rome la maudite, a été mise à sac par les troupes de Charles
Quint puis atteinte par la peste pour un tiers de la population.« La vierge à l’enfant » si douce, s’inscrit dans la
suite de Raphaël.« Le martyre de sainte Marguerite » Elle avait
repoussé les avances d’un certain Olybrius, gouverneur romain et vaincu un
dragon mais fidèle à sa foi elle fut décapitée,
Agostino, l’ainé est connu surtout pour ses
gravures.« Bacchus et Ariane »
Annibale Carrache, le plus jeune meurt en 1609, un an
avant Michelangelo Merisi da Caravaggio. Son « Autoportrait » figure
dans la galerie des grands ducs de
Toscane au Musée des Offices.Réalisé en début de carrière, « Le Mangeur de haricots », s’affirme sans
détour.
Il mit en application les priorités pédagogiques du concile
de Trente où le dogme est réaffirmé : culte de la vierge et des saints,
dans une église fastueuse, anti chambre du paradis. Une colonne antique relie la terre et le ciel, la vierge en
est à son « Assomption », les apôtres restent sur terre. L’expressivité de Pierre et Jésus annonce le Baroque. « Quo
vadis Domine » ? (Où vas-tu Seigneur ?) »
« Je vais à Rome pour être de nouveau
crucifié » « La fuite en Egypte »
« renouvelle une conception du
paysage issu de la renaissance classique et proprement romaine, destinée à être
développée par le
Dominiquin, Nicolas Poussin et Claude Lorrain ».Il use d’un tracé florentin aux couleurs vénitiennes dans
« Le choix d’Hercule » qui se situe entre la Vertu (Minerve)
et le Vice (Vénus).Annibale aidé par la famille réalisa les « Fresques de la galerie Farnèse » commandées
par le futur pape Paul III.
« Nous devons en si beau lieu invoquer les Muses, pour rapporter
dignement avec des mots la poésie muette des fables exposées dans la Galerie»
Parmi les amours des Dieux de la mythologie présentés en
tableaux distincts encadrés de trompe l’œil, comme au plafond de la chapelle
Sixtine, « Le Triomphe de Bacchus
et Ariane » donne le ton lumineux et animé à un ensemble
foisonnant. Comme l’avait décrit Ovide dans ses« Métamorphoses » le cyclope essaie
en vain de séduire la néréide : « Polyphème et Galatée » et le malheureux
éconduit jette un rocher sur son rival. : « Polyphème et
Acis »
Encore un amour non partagé, celui de « Glaucos et Scylla » ;
le dieu versa lui même un philtre maléfique concocté par la jalouse Circée dans
le bain de sa bien aimée. Devenue hideuse, elle terrorisera les marins dans le
détroit de Messine. Pan, Diane, Mercure, Pâris, Iole, Aurore et Céphale… sont
là, mais place au Dieu des dieux, « Jupiter et Junon », où
la femme légitime utilise une ceinture magique pour séduire le roi des
infidèles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire