jeudi 13 janvier 2022

L’école de Bologne, le triomphe des Carrache. Serge Legat.

Aux amis du musée de Grenoble, le matin a été consacré à  Bologne la ville rouge, https://blog-de-guy.blogspot.com/2021/12/bologne-la-rouge-benoit-dussart.html
l’après midi à son académie de peinture, à ne pas confondre avec un atelier où un maître enseigne à des apprentis. L’ « Accademia degli Incamminati » (ceux qu’on conduit sur le chemin) enseignait pratique et théorie, réalisme et imitation des maîtres et de l’antique avec l’ambition de renouveler la peinture. Elle allait sortir du « maniérisme » à l’instar du Caravage. 
« Annibale, Ludovico et Agostino Carracci ». 
Parmi les fondateurs de cette école, Ludovico, le cousin Carracci a été éclipsé par Agostino et son frère Annibale le plus célèbre.
« La Flagellation du Christ » par Ludovico, d’une grande intensité dramatique s’inscrit dans la vérité en une opposition tranchée entre le sombre et le clair. A ce moment là (1585)  sur le plan artistique, l’artificialité est rejetée, la scission entre protestants et catholiques est encore à l’œuvre. Rome la maudite, a été mise à sac par les troupes de Charles Quint puis atteinte par la peste pour un tiers de la population.
« La vierge à l’enfant »
si douce, s’inscrit dans la suite de Raphaël.
« Le martyre de sainte Marguerite »
Elle avait repoussé les avances d’un certain Olybrius, gouverneur romain et vaincu un dragon mais fidèle à sa foi elle fut décapitée, 
Agostino, l’ainé est connu surtout pour ses gravures.« Bacchus et Ariane » 
Annibale Carrache, le plus jeune meurt en 1609, un an avant Michelangelo Merisi da Caravaggio.
Son «  Autoportrait » figure dans la galerie des grands ducs de Toscane au Musée des Offices.
Réalisé en début de carrière, « Le Mangeur de haricots », s’affirme sans détour. 
Il mit en application les priorités pédagogiques du concile de Trente où le dogme est réaffirmé : culte de la vierge et des saints, dans une église fastueuse, anti chambre du paradis. Une colonne antique relie la terre et le ciel, la vierge en est à son « Assomption », les apôtres restent sur terre. L’expressivité de Pierre et Jésus  annonce le Baroque.
« Quo vadis Domine » ?
(Où vas-tu Seigneur ?) »  
« Je vais à Rome pour être de nouveau crucifié »
« La fuite en Egypte »
« renouvelle une conception du paysage issu de la renaissance classique et proprement romaine, destinée à être développée par le Dominiquin, Nicolas Poussin et Claude Lorrain ».
Il use d’
un tracé florentin aux couleurs vénitiennes dans « Le choix d’Hercule » qui se situe entre la Vertu (Minerve) et le Vice (Vénus).
Annibale aidé par la famille réalisa les « Fresques de la galerie Farnèse » commandées par le futur pape Paul III.
« Nous devons en si beau lieu invoquer les Muses, pour rapporter dignement avec des mots la poésie muette des fables exposées dans la Galerie»
Parmi les amours des Dieux de la mythologie présentés en tableaux distincts encadrés de trompe l’œil, comme au plafond de la chapelle Sixtine, « Le Triomphe de Bacchus et Ariane » donne le ton lumineux et animé à un ensemble foisonnant.
Comme l’avait décrit Ovide dans ses« Métamorphoses » le cyclope essaie en vain de séduire la néréide : « Polyphème et Galatée » 
et le malheureux éconduit jette un rocher sur son rival. : « Polyphème et Acis » 
Encore un amour non partagé, celui de « Glaucos et Scylla » ; le dieu versa lui même un philtre maléfique concocté par la jalouse Circée dans le bain de sa bien aimée. Devenue hideuse, elle terrorisera les marins dans le détroit de Messine. Pan, Diane, Mercure, Pâris, Iole, Aurore et Céphale… sont là,
mais place au Dieu des dieux, « Jupiter et Junon », où la femme légitime utilise une ceinture magique pour séduire le roi des infidèles. 
Guido Reni, Le Guerchin, Giovani Lanfranco poursuivirent un enseignement des Carache qui marqua le XVII° siècle et constitua « un des premiers jalons de la peinture moderne. »
« Éros et Antéros »

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