J’avais tant aimé ce film de 1974, que je
n’osais le revoir bien que trop de scènes se soient effacées avec le temps.
Lui, n’a pas pris une ride.
Alors que ce sont les œuvres les plus
novatrices qui souffrent le plus souvent de vieillissement, la nostalgie
appelée par le titre mythique évite d’être trop pesante grâce à un humour
courant tout au long des deux heures de réjouissantes retrouvailles.
Plus qu’une fresque historique, c’est de
l’histoire du cinéma italien d’après guerre avec son lot d’émotions dont il
s’agit avec De Sica et Fellini pris d’ailleurs pour Rossellini et tant de
citations.
Ils sont bavards, les trois amis, l’avocat, le prof et le
brancardier autour de la belle Stefania Sandrelli, et attendrissants.
La voiture empruntée par deux d’entre eux est tellement
déglinguée qu’il faut tourner le volant vers la droite pour aller vers la
gauche. Ce pauvre tas de ferraille tapageur évite ainsi les dégoulinades mélancoliques, voire apporte de la
complexité à la formule trop souvent répétée :
« nous voulions changer le monde, c’est le monde qui nous a
changé ».
On peut préférer André Bazin, parlant du cinéma qui
« substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos
désirs ».
Le succès des acteurs Nino Manfredi, Vittorio Gassman,
Stefano Satta Flores n’est pas volé. La richesse du montage,
l’habileté des éclairages, les traits appuyés et la subtilité sont
approfondis par le site Critikat qui
situe bien l’articulation du personnel et du collectif
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