lundi 10 mai 2021

Nous nous sommes tant aimés. Ettore Scola.

J’avais tant aimé ce film de 1974, que je n’osais le revoir bien que trop de scènes se soient effacées avec le temps. Lui, n’a pas pris une ride.
Alors que ce sont les œuvres les plus novatrices qui souffrent le plus souvent de vieillissement, la nostalgie appelée par le titre mythique évite d’être trop pesante grâce à un humour courant tout au long des deux heures de réjouissantes retrouvailles.
Plus qu’une fresque historique, c’est de l’histoire du cinéma italien d’après guerre avec son lot d’émotions dont il s’agit avec De Sica et Fellini pris d’ailleurs pour Rossellini et tant de citations. 
Ils sont bavards, les trois amis, l’avocat, le prof et le brancardier autour de la belle Stefania Sandrelli, et attendrissants.
La voiture empruntée par deux d’entre eux est tellement déglinguée qu’il faut tourner le volant vers la droite pour aller vers la gauche. Ce pauvre tas de ferraille tapageur évite ainsi les dégoulinades mélancoliques, voire apporte de la complexité à la formule trop souvent répétée :  
« nous voulions changer le monde, c’est le monde qui nous a changé ».
On peut préférer André Bazin, parlant du cinéma qui 
« substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs ».
Le succès des acteurs Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Stefano Satta Flores n’est pas volé. La richesse du montage, l’habileté des éclairages, les traits appuyés et la subtilité sont approfondis  par le site Critikat qui situe bien l’articulation du personnel et du collectif
et met en valeur la place des enfants souvent oubliés  dans les histoires des grands alors que leur présence est bien un tournant dans nos existences.

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