jeudi 23 décembre 2021

Bologne la rouge. Benoît Dussart

Le conférencier devant les amis du musée de Grenoble, lors de la journée consacrée à l’Italie, a précisé d’emblée que la populaire étiquette «  bolo
gnaise » s’appliquait à la sauce, mais que la brique qui colore la ville est « bolonaise », rouge, comme l’ancrage politique de Bologne
surnommée
  aussi « la grassa »,
pour sa cuisine.
La ville située au Nord des Apennins est réputée pour son
« Université », l
a plus ancienne d’Europe.
Installée dans le centre historique, elle a été constituée par des étudiants se fédérant dès 1088 contrairement à la Sorbonne à Paris fondée par des professeurs.
La « Dotta » (« la savante ») est aussi musicienne comme leur patronne
«  Sainte Cécile » par Raphaël commandée par un marchand de soie pour l'église San Giovanni in Monte. 
Le chef lieu de la région Emilie Romagne se structure autour de la voie romaine, la via Emilia.
« San Petronio entre saint Dominique et François » de Lorenzo Costa tient la maquette de la ville, « un panier de terre cuite » dominé par « La tour Asinelli » (96 m) du nom de la famille qui l’occupait, vers laquelle convergent les rues principales.
Juste à côté,
« La tour Garisenda », penche, écrêtée à 48 m, dans la ville dite exagérément « aux cent tours ».
« Les arcades » (« portici ») datent du moyen-âge pour certaines,
 ici sous la «Casa Isolani», elles courent sur 40 km.
Le « Palazzo Fantuzzi » recouvert de bossages vient en rompre l’unité, mais il a de l’allure. 
Sur « La place San Stefano », du complexe religieux qui compta 7 églises pour évoquer la Jérusalem céleste, trois églises demeurent : des Saints-Vital-et-Agricole, du Sépulcre et du Crucifix.
La
« basilique San Petronio »
la plus grande église en brique du monde, construite pour le parti guelfe, se situe du côté du pape. Charles Quint y fut couronné empereur par Clément VII.
« Le Palais d’Accursio » siège de la mairie de Bologne donne les heures civiles. Une statue  en bronze du pape Grégoire XIII y figure. Elle avait échappé à la fonte en canon grâce à un coup de peinture blanche quand Bonaparte passa par là.
« La fontaine de Neptune » compte 90 jets d’eau. Commandé par le légat du pape à Jean de Boulogne, né à Douai, au carrefour des luttes de pouvoir,
le musculeux dieu antique fit scandale.
A proximité « Le palais du podestat ».
La famille Bentivoglio, « Portrait de Giovanni II Bentivoglio », connut le pouvoir et ses violences et participa à l’essor artistique de la Renaissance, mais la dynastie ne fut pas aussi puissante que les Médicis de Florence ou les Sforza de Milan.
La prestigieuse université attirait les cismontains (lombards, toscans et siciliens) et les ultramontains (treize autres sous-nations de l'Europe chrétienne). Les étudiants espagnols résidaient dans « Le collège d’Espagne », et suivaient les cours dans les églises, bien que les relations avec les évêques n’aient pas toujours été harmonieuses.
Deux des « Tombeaux des glossateurs » qui rédigeaient des commentaires relatifs au droit s'élèvent devant l’ Eglise des dominicains où est enterré leur saint patron.
« Arche de saint Dominique
 » par Nicola Pisano.
Dix fresques ornent « L’oratoire Sainte-Cécile » dont 
 « Le retable Bentivoglio » peint par Lorenzo Costa.
« Le théâtre anatomique » du Palazzo dell'Archiginnasio 
surmonté par « La statue d’Apollon » est spectaculaire, avec le siège du conférencier
encadré de deux
« Ecorchés ».
Sa
« Bibliothèque » est remarquable.
«La Venerina »(« petite Vénus »)  objet pédagogique en cire est conservée au Musée d'anatomie et obstétrique du palais Poggi.
« Farinelli » mourut dans cette ville de musique,
au palais Sanguinetti siège le « musée international de la musique»,
à San Colombano est exposée la collection d’instruments du musicologue « Tagliavini »,
Au « Teatro Comunale »  après le succès de la première de Lohengrin de Wagner, le pays de Verdi connut une autre bataille d’Hernani.
Quand pourrons nous y aller pour de vrai ?


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