Retraités plus que jamais en retrait du monde rejoints
depuis par pas mal de monde,
nous évaluons notre retard par rapport à l’Allemagne qui
accompagne efficacement le vieillissement de sa population ; nous, nous
avons des pudeurs rien qu’avec le mot « vieux ».
Les fluctuations de l’idée que nous nous faisons du « monde
d’après » passent de la frugalité heureuse à des horizons où se dressent les
potences de ceux qui depuis toujours cherchent coupables.
Certains travailleurs aimeraient prolonger ce qui est
parfois une douillette parenthèse en demandant à faire jouer leur droit de
retrait, et passer ainsi des grèves au confinement avec un pont jusqu’aux
vacances.
Je retrouve quelque naïveté quand je m’étonne comme ce
lecteur, dans un journal, stupéfait de voir qu’il faille verbaliser pour faire
respecter le confinement à des personnes qui se vantent sûrement de leur bon
sens et sont intransigeants sur leur souveraineté, en toute responsabilité
diront-ils.
Ces derniers temps « Nombre
d’enseignants s’inquiètent d’avoir perdu le lien avec leurs étudiants de
première et deuxième année ». Dans la phrase « 30% des étudiants
décrochent » quel est le sujet ? Qui est responsable de ses études?
Se régaler d’un verre de vin pour accompagner un bout de
fromage et de pain, serait condamnable aux yeux de certains prescripteurs qui
sévissent sur nos antennes inclinées « aux
bords mystérieux du monde occidental » comme disait José Maria De
Heredia. Alcool, lait, farine… seraient des péchés alors qu’il n’y a plus
semble-t-il d’enfer au ciel. Le lobby des tristes qui voient lobbies partout a
de multiples bouches. Certains accusent Mac Do ou Coca de créer l’obésité, mais
qui est responsable de ses achats, de ses excès, de sa vie?
Il est dit partout que « l’Homme » responsable de
la destruction de la planète, a tout ravagé.
Cette appréciation tellement générale concerne tout le monde
et personne, et il y aura bien des avocats pour excuser, pardonner des
individus pour leurs manquements au civisme, voire leurs crimes. Les plaintes
déposées en abondance pour se poser en innocents visent toujours « l’autre », réclamant l’égalité
comme celui qui regrette qu’on en fasse plus pour Christophe que pour d’autres mais
toujours vociférant contre « Ils ». Qui a mis mamie en EHPAD ? Moi. Et qui ne
veut pas payer davantage d’impôts ? Pas moi ! J’y consens comme on
disait dans une pétition qui n’avait pas fait péter les compteurs.
Les exemples d’inconséquences viennent de très
haut : lorsque le président des Etats-Unis, posant en spectateur de
son propre cirque, se montre d’une irresponsabilité exemplaire, ses attitudes
payantes influencent les hommes et les femmes bien au-delà de ceux qui se reconnaissent
dans ce démago dépassant tous les démagogues.
Par contre la démarche flexible de notre gouvernement est en
butte à une mauvaise foi qui fait froid dans le dos : si le confinement
avait été poursuivi pour les enfants mais pas pour les vieux, les critiques
auraient été égales à celles qu’il a recueillies en annonçant la
réouverture concertée des écoles tout en
demandant la prudence aux ainés les plus impactés par la pandémie.
C’est qu’on meurt quand on est vieux. 75% des morts du Covid
ont plus de 75 ans.
« pourtant le
fleuve sans nous s’écoule –
s’actualise.
il continue dans notre
dos
de serpenter de
s’auto-
nettoyer, de nous dire
veuillez patienter
jusqu’à
vider-ravivier ma
mémoire :
routes camions
vainqueurs par ko – ok.
transports fluviaux
peaux de chagrin – ok.
complexes
pétrochimiques et pêcheurs, alluvions & atome : on a touché à la
matière – ok.
le local devenant
fief, périphérie, périurbain, souffle/siffle un air de vacances – ok.
culture folklorisée,
locuteurs vieux – ok.
drapeaux, plaques :
transfert coloré, fierté déplacée – ok.
miss olives
& riz & figues, etc. – ok.
les enfants font la
ronde, les flûtes sont sur le pont – ok.
dépliants touristiques
de l’ici, l’image l’éloignement – ok.
mise à jour
terminée ? – pas du tout. » Yann Mirales.
Et pendant ce temps la capacité de nuisance de l’empire
américain est intacte quand d’autres empires turc, russe… se requinquent et que
les états européens se divisent.
Les maquignons dans les steppes mongoles portent à leurs
oreilles les téléphones portables de la mondialisation quand les vieux parapets
d’Arthur (Rimbaud) se rehaussent.
« La culture fleurit pendant que la
civilisation s’effondre… est ce cela, le virtuel ? »
Ginevra Bompiani.