mardi 25 avril 2023

Cher pays de notre enfance. Davodeau Collombat.

Au moment où je réévalue « Mongénéral », ainsi le nommait Le Canard Enchaîné, ma bible d’alors, voilà en noir et blanc un rappel d’un passé qui ne fut pas si héroïque. 
Le fondateur de la cinquième République payait pourtant ses factures d’électricité.
Cet album de 220 pages vient rappeler de noires affaires d’un pouvoir où le SAC (Service d’Action Civique), bien mal nommé, jouait un rôle important, utilisant des anciens combattants contre le FLN ou l’OAS après le traumatisme algérien, des truands pour les sales besognes.
L’assassinat du juge Renaud, rappelé par Yves Boisset dans « Le juge Fayard » ou l’affaire Boulin sont encore dans les mémoires, bien que les moyens pour étouffer les affaires aient été efficaces dans ces années 70/80.
Par contre, je ne savais pas que « Le gang des Estafettes » avait commis le plus grand casse du siècle (le XX°) à la poste de Strasbourg et que le butin avait été « rapatrié » à l’UDR (ancêtre du RPR) qui pouvait  être ainsi en bonne santé financière avant la réglementation du financement des partis politiques, d’autant plus que les réseaux de la Françafrique activés par Focard crachaient du fric à pleins tuyaux.
Le prolifique dessinateur avait déjà publié une partie de ces histoires dont l’effet d’accumulation est accablant    
Il se met en scène avec un journaliste de France Inter, lors des entretiens qu’ils mènent auprès d’autres confrères, des magistrats, des dirigeants des services secrets, des politiques.
Les propos sont tellement chargés qu’il n’est pas besoin de mise en scène spectaculaire.
En conclusion le procureur général de Palerme, Roberto Scarpinato dit : 
« Après avoir lu le livre de Benoît Collombat et d’Etienne Davodeau, je me suis rendu compte que ces entrelacs secrets entre crime et pouvoir ne font pas partie de l’histoire italienne, mais aussi de l’histoire française. » 
Du lourd !

lundi 24 avril 2023

La colline. Denis Gheerbrant Lina Tsrimova.

Du fin fond de la misère, sur un gigantesque tas d’ordures au Kirghizistan, ce documentaire pourrait échapper à tout jugement esthétique tant cette approche du dénuement le plus absolu est forte. 
Sous un parasol un couple de gitans dort, un ancien snipper de l’armée russe qui se sait sorti de l’humanité, boit des fonds de bouteille de vodka, une kirghize mère de huit enfants dont cinq sont morts a choisi la déchetterie pour avoir quelque argent chaque jour... 
On peut imaginer l’odeur, être étouffé par les vapeurs de feux continuels, et trouver beaux comme l’enfer ces feux dans la nuit, et dignes les portraits de ces humains brassant nos déchets à la frontale. 

dimanche 23 avril 2023

GB swing. Atrium.

Bel hommage à Brassens, le centenaire inoubliable,
par cinq musiciens aux mains agiles.
Un choix varié de morceaux de bravoure évite l’imitation sans attrait avec des pépites à découvrir encore et des révisions patrimoniales. Par le violon ou l’accordéon est mise en évidence la richesse des musiques avec bien sûr les guitares, banjo et autre clarinette.
En remarquant que 
« Si seulement elle était fidèle
Je dirais: « tout n'est pas perdu
Elle m'empoisonne, c'est entendu
Mais c'est une épouse modèle. »
 
aurait mérité une interprétation plus gaillarde, alors que j’aurais vu « Les passantes » plus diaphanes, se mesure l’étendue des inspirations de l‘immortel Sétois dont l’originalité réserve toujours des découvertes.
Comme l’affiche de cette salle sympathique au centre du Fontanil l’indiquait, la petite troupe swingue allègrement et partage son plaisir de jouer avec un de leurs nombreux copains qui les remercie avec cet article, à ranger dans une rubrique « copinage » sans se cacher sous une fausse moustache.
Au-delà d’une des anecdotes biographiques qui agrémentent le concert, se remarquent la patience, et le travail nécessaire pour accéder à la légèreté ( « Les passantes ») :   
« À la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin »
 
En 1972, quand Gibraltar, le secrétaire de Georges qui venait enfin d’être satisfait de sa mise en musique arriva chez l’auteur Antoine Pol, découvert en 1942, celui-ci venait de mourir, la veille. 
 

samedi 22 avril 2023

Grâces matinales. François Morel.

Dans un volume de la collection « Bouquins » aux allures de Pléiade avec ses 992 pages, 
20 années de chroniques sont rassemblées qui avaient déjà fait l’objet de plusieurs recueils dont l’un d’eux avait été décrit ici, parmi tant d’autres productions de l’artiste complet.
Formatés pour 3 minutes trente, ces textes soigneusement travaillés font remonter tant de noms oubliés : Tibéri, DSK, Emmanuelli, Gilbert Lariaga, Barouin, El Khomri, les kosciuskomorizetistes, Madame de Fontenay, Henri Chapier, Huguette Bouchardeau, Ivan Levaï, Dadu, MAM…
Ses pastilles délicieuses mettent en évidence quelques procédés efficaces pour susciter le sourire dont l'accumulation : 
« D’accord il est un peu dégarni sur le dessus, mais ce n’est pas suffisant pour fonder tout un article sur ce handicap qui doit le faire souffrir puisque cela le rend volontiers acariâtre, violent, hargneux, brutal, méchant, malveillant, agressif, pisse-froid, déplaisant, désagréable, mauvais coucheur et par ailleurs extraordinairement susceptible quand on fait, ne serait-ce que la moindre  allusion, à ce qu’on est bien obligé d’appeler sa petite infirmité. » 
Si la juxtaposition de ces articles relativise certains de nos emballements passés, et souligne l’enracinement de tendances durables dans notre société, la variété des sujets rend la lecture agréable : le café gourmand, la vidéosurveillance, l’audace d’une dame qui commande un gâteau à la noix de coco…
Sa complicité avec quelques grands disparus, Rochefort ou Marielle, ses enthousiasmes mettent des mots justes sur nos jours :  
« Ce presque rien que le crayon de Sempé transforme en humanité précieuse, inoubliable »
Dans une époque traversée de drames, en 2015, il remarque une violoncelliste dans l’orchestre philharmonique lors d’un hommage aux victimes : 
« La violoncelliste pleurait et ses larmes étaient les nôtres, les larmes de ceux qui n’arrivent pas à se résoudre à ce qu’un peu plus d’amour, de compassion,  de compréhension, un peu plus d’humanité ne soient pas possible sur terre. » 
Il peut assurer en alexandrins et efficacement débusquer les abus de langage : 
«  L’écriture de Michel Audiard met en œuvre une psychologie plane dont l’affirmation paradoxale, précédée par l’incise métalinguistique, inscrit l’intrigue dans un continuum spatio-temporel :«  Il entendra chanter les anges, le gugusse de Montauban. Je vais te le renvoyer tout droit à la maison mère, au terminus des prétentieux» 
Sa poésie ferait passer ses grossièretés, ses vacheries pour de la tendresse.
La rigolade peut mener loin, avec la complicité de Thomas Legrand, « Les Deschiens » sont devenus « Daechiens » 
«  Alors mon gars Thomas, qu’est ce qui pousse un gars comme toi, avec ton intelligence médiocre, avec ton physique ingrat, à devenir terrorisse ? ».

vendredi 21 avril 2023

Critique.

Tout au long des semaines, sur ce blog, je joue au critique de cinéma (lundi), de BD (mardi), de livres (samedi), de spectacles (dimanche), et jette un regard conjoint de touriste le mercredi ou d'amateur vis à vis des œuvres d’art le jeudi, attendant le vendredi pour critiquer les critiques en politique : plus de 4000 articles.
Les frontières entre ces domaines ne sont pas étanches et je jubile quand la femme de Hopper pense que le personnage de « Cape Cod Morning » regarde  
« si le temps est assez clément pour étendre son linge dans le jardin. » 
J’aime cet avis pragmatique et j’extrapole : les artistes jadis offraient leurs œuvres au monde et puis le temps passant, les gloses, les commentaires les plus sophistiqués, les plus délirants ont pu s’y accrocher. L’art contemporain n’aurait-il pas inversé le cours des choses en fournissant l’exégèse avant le geste, le « dire » avant le « faire » ? 
Pour essayer de se débattre dans les débats confus de l'heure, la tentation est grande de généraliser pour masquer ses rabâchages quand la description des passions individuelles les plus péjoratives passent devant les analyses économiques et que les micros trottoirs tapinent dans le coin.
En politique, royaume de la proclamation, comme dans la sphère privée où parfois « les désirs se prennent pour la réalité », ces facilités voire les mensonges s’aggravent. Le virtuel déborde des écrans et les distances sont abolies, symboles et réalité ne se distinguent plus.
Don Quichotte ne se saoule plus de romans de chevalerie, désormais il « like » madame Bovary sur son Smartphone, toujours aussi triste malgré ses millions de « followers».
Dans cette opposition des paroles et des actes, j’ai vu en pédagogie la mise en retrait du pragmatisme, au détriment de théories fumeuses élaborées en fac qui ne pouvaient être démenties par des faits parfois contrariants.
Concernant l’éducation en général, les coachs en bienveillance préconisent depuis leurs applications numériques et les parents entre deux livraisons Uber s’abstiennent d’élever la voix, n’ayant plus voix au chapitre. Quels enfants-rois descendants de dynasties royales se roulant devant les présentoirs des super-marchés vont arriver sur le marché ? Comment des papas et mamans de bonne volonté acceptent cette tyrannie des petits qui savent pourtant bien déceler la sincérité d’une remontrance, les limites du pouvoir ou l’hypocrisie d’une impassibilité de commande? La médiatisation d’actes de barbarie parentale, de violences, de négligences, participe de la même hystérie que le refus de dire « non » ou d’étouffer toute liberté en devenir sous l’omniprésence des «  je t’aime ».  
« L'éducation ne se borne pas à l'enfance et à l'adolescence. L'enseignement ne se limite pas à l'école. Toute la vie, notre milieu est notre éducation, et un éducateur à la fois sévère et dangereux. » Paul Valéry 
Dans l’effervescence des querelles générationnelles une fois cramées les amoureuses de Tino, restent les rappeurs aux prises avec les rockers bientôt aussi décadents que les amateurs de jazz dans une société vieillissante en mal d’attentions maternelles. La génération Marine a succédé à celle de Jean-Marie et plus grand monde se souvient de Rocard qui avait ringardisé Mitterrand.
Aujourd’hui le courage apparaît comme une valeur bien trop mâle alors que tant de civilisations tiennent grâce aux mamas, aux femmes qui ont mieux à faire que la guerre ou se la péter dans les maffias.
Détermination et volonté en arrivent à passer pour de l’arrogance dans ces temps où la mollesse est vertueuse pourvu qu’elle se maquille en bienveillance. Pourtant ces vertus devraient être mises en œuvre pour tenter de diminuer les effets du réchauffement de la planète. Nous en sommes si loin quand on voit les difficultés pour que des ZFE (Zones à faibles émissions) soient installées. Les verts les plus radicaux bien qu'ils assurent en vélos préfèrent habiller les femmes en homme-grenouille que d'assumer le fret par train ou péniche ou les portails taxant les camions.
Bien des souffrances se sont éloignées de par chez nous si bien que nous avons du mal à concevoir notre finitude. Le déclin démographique appelle la main d’œuvre étrangère pour occuper les emplois que nos jeunes dédaignent, il ne se traduit pas seulement dans les courbes mais dans un ramollissement du dynamisme, un rabougrissement des audaces. Il convient de craindre non seulement une montée des eaux mais aussi une submersion par les sots.  
Le temps court des individus a pris le pas sur le temps long du collectif aussi bien chez les néolibéraux que chez les néo-bolchos.
Puisque seules des mesures sucrées sont acceptées, les notes risquent d’être salées pour les générations futures pour lesquelles tout le monde dit se soucier, tout en n'investissant qu'à court terme. 

jeudi 20 avril 2023

L’eau douce. Catherine de Buzon.

A la source de la vie : l’eau. La conférencière devant les amis du Musée de Grenoble n’a pas été avare en images dont la première, « La nymphe de la source » de Cranach incarne l’innocence de la nature.
« N’interrompez pas le sommeil de la nymphe de la source sacrée, je me repose » 
G. Campani.
Cupidon, de ses bras moelleux, agite l'eau contenue dans le solide sarcophage pour faire le lien entre « Amour sacré et Amour profane » du Titien; d’un côté Vénus terrestre incandescente, de l’autre la céleste nue, tout en courbes.
Rubens
peint Cybèle et sa corne d’abondance face à Neptune dans «  L'Union de la Terre et de l'Eau » manifestant son espoir de levée du blocus en 1618 par les hollandais sur l’Escaut pour retrouver la prospérité d’Anvers.
Quatre tableaux de Thomas Cole repris en de multiples gravures détaillant « Le voyage de la vie » ont eu un  grand succès. L’immensité des possibles s’ouvre devant le bambin, le jeune tient le gouvernail, puis face aux déchaînements qui attendent l’âge mûr, la prière est le seul recours, alors que le vieillard est rejoint par son ange gardien.
Au dessus d’une surface horizontale apaisante, 
les prodigieux nuages se cabrent lors du strident « Coucher de soleil » de Church.
Dans les récits de la nature, 
les métamorphoses de l’eau se célèbrent dans « La mer de glace »  de Gabriel Loppé.
Avec « Retour du bois » de Segantini, dans une palette chromatique réduite, le « parfum transparent » de la neige silencieuse nous parvient.
Le fracas des « Chutes du Niagara » de Church a été entendu par de nombreux américains.
Friedrich
nous permet d’envisager le mystère : 
«  Brouillards du matin dans la montagne ».
La musique et la peinture vont d’une rive à l’autre, les reflets sont comme l’écho chez Kupka : « Les Touches de piano. Le Lac ».
« S
aint Christophe » par Konrad Witz respire la tranquilité.
La peinture américaine, comme la russe avec Isaac Levitan,  
« Paix éternelle », sait bien dire la nature grandiose
et Vassily Kandinsky la musicalité : « Chant de la Volga ».
Il y a une silhouette verte à retrouver parmi la diversité de tous ces verts dans « Étang envahi par les herbes » de  Vassili Polenov. Après fleuves et ruisseaux : « Une frange de fleurs à sa robe de soie. » comme disait Albert Samain, suivent les fontaines au bord desquelles l’amour courtois s’abreuve. 
Réservée aux femmes majeures, le temps de traverser « La Fontaine de jouvence » de Cranach, et voilà la jeunesse retrouvée.
Dans l’histoire de l’art et de la religion qui pendant longtemps coïncidèrent, abondamment documentés en liquide, de pêche miraculeuse en noces où l’eau se transforme en vin et baptême dans le Jourdain, je retiendrai au bord d’un puits « Le Christ et La Samaritaine » de Duccio lorsqu’il lui propose « l’eau vive qui deviendra en elle source jaillissante en vie éternelle »
Je ne reviendrai pas sur les larmes de Marie, sur le lac de l’Eychauda, et ne rouvrirai pas les parapluies de Caillebotte, présents en d’autres pages de ce blog… Bonnard et Cassat ... https://blog-de-guy.blogspot.com/2021/10/autour-de-rogier-van-der-weyden-gilbert.html
https://blog-de-guy.blogspot.com/2021/09/gustave-caillebotte-fondation-gianadda.html
« Lavabo et miroir »
Antonio Lopez Garcia nous ramènent à des préoccupations quotidiennes,
 tandis que la  « 
Grisonne à la fontaine » de Segantini permet de conclure une conférence où notre soif a été étanchée. Surtout quand Hugo vient mettre son grain de sel :  
« Mauvais éloge d'un homme que de dire : son opinion politique n'a pas varié depuis quarante ans. C'est dire que pour lui il n'y a eu ni expérience de chaque jour, ni réflexion, ni repli de la pensée sur les faits. C'est louer une eau d'être stagnante, un arbre d'être mort ; c'est préférer l'huître à l'aigle. »

mercredi 19 avril 2023

Royan # 2

Une fois la terre ferme retrouvée, https://blog-de-guy.blogspot.com/2023/04/cordouan.html 
nous retournons vers la voiture guidés par l’église Notre dame visible de loin et de partout.

L’édifice religieux  date de 1958 il fut érigé pour remplacer l’ancienne construction néo-gothique bombardée par les alliés en 1945.

Moderne et tout en béton, il innove tant pour sa forme que pour son matériau.
Et si l’extérieur bien qu’élancé, ressemblant à un silo, peut paraitre austère, triste, brut  avec son peu d’ornements, l’intérieur est surprenant.
L’entrée s’effectue par le haut de la tribune, d’où la vision d’une proue de bateau s’offre au regard. L’architecture  ignorant la croix grecque traditionnelle pour structurer l’espace lui préfère une forme en ellipse. Elle inclut une déambulation  qui épouse cette ellipse, délimitée par des arches en béton originales.
Quant à la couleur et à la lumière  dispensées par les vitraux, elles contrastent harmonieusement avec l’uniformité sombre des murs.
Mille éclats de couleur réchauffent le béton comme des lucioles.
Il y a des vitraux figuratifs comme la vierge couvrante au- dessus de l’autel mais aussi de grandes et étroites verrières s’élançant sur toute la hauteur des murs, avec des dessins plus géométriques ou plus abstraits.
Ici, le maitre verrier Henri Martin Granel a pour la 1ère fois expérimenté une nouvelle technique dont il est l’inventeur, en disposant des morceaux de verre perpendiculaires  au vitrail pour renvoyer la lumière, produire des effets d’irisation, et apporter une notion de tridimensionnalité...

Une atmosphère étonnante se dégage de cet endroit harmonieux à l’agencement surprenant, aux  belles proportions, dont Malraux ministre des Affaires Culturelles (1958-1969) dira : 
 « En entrant dans cette cathédrale de béton, fais silence.
Ici, tout est rigueur, élan, rudesse, austère beauté
La pénombre chante l’insaisissable, le divin, variable et constant comme la mer. » 
Avant de quitter les lieux, nous sacrifions au rituel du cierge brûlé en pensant aux copains les plus superstitieux ou croyants, rajoutant une petite lueur vacillante aux couleurs irisées des vitraux.
Dehors, le soleil rayonne et nous aveugle presque.

Nous remontons à pied le boulevard  Frédéric Garnier dans le quartier du Parc, l’un des rares épargnés par les bombardements inutiles et  meurtriers des alliés.
L’engouement pour les bains de mer, l’air marin et les plages de sable fin sont à l’origine de la construction de ce quartier résidentiel prisé par des gens fortunés.
De riches  villas de la fin du XIX° siècle, de l’entre deux-guerres  des années 50  ou contemporaines se côtoient, elles  jouissent  de la vue sur l’océan  dans un environnement  mis en valeur dès 1885 avec toute la modernité de l’époque (éclairage au gaz) et s’insèrent dans de magnifiques jardins : « elles servent à voir autant qu’à être vues » .
Véritables châteaux, « folies », de style hybride ou un peu plus simples, toutes manifestent  un soin dans la décoration que ce soit au niveau des matériaux, ou des  ornements :
céramique, bow window, grille marquise etc…

Et toutes portent un nom enchanteur : 
mon rêve, les campaniles, buisson ardent, vent de sable, aigue marine….

Nous sortons de Royan  en voiture   en direction de  Vaux sur Mer puis à Saint Palais sur Mer.
Très fréquentées,  ces 2 stations balnéaires proposent essentiellement des locations et attirent beaucoup de vacanciers  et  touristes.
Pas loin, la Grande Côte offre une immense plage, d’où émerge un  blockhaus, mais le lieu  moins bondé que les 2 précédents, ne possède qu’une petite quantité de bars face à l’océan, de l’ordre de 3 ou 4, en hauteur, assez déserts à  cette heure apéritive,  c’est idéal pour siroter une pression et se poser un moment.
Enfin, nous tirons jusqu’à La Palmyre. Mais ce n’est pas son  célèbre zoo qui motive notre venue, nous cherchons surtout  un endroit où nous restaurer.  A l’aide de Google, nous dégottons « L’adresse » ; ce restau, complet refuse du monde en ce lundi soir ; heureusement une petite table de deux se libère vite pour nous. Nous nous régalons d’une dorade au pistou et ses légumes du soleil ou d’un cabillaud en croute et chorizo, servis par un personnel actif et efficace. Une petite fraicheur s’installe, l’humidité nous rend tout poisseux à la tombée de la nuit. Il est temps de rentrer au bercail.