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lundi 12 juin 2023

Wahou! Bruno Podalydès.

Deux agents, pardon, conseillers immobiliers, essayent de vendre du neuf et de l'ancien. Acheteurs et vendeurs se croisent et des destins s'envisagent.
Ce serait exagérer de reprendre le titre « Wahou » pour donner son avis sur ce film qui respecte jusque dans sa durée d’une heure et demie, le genre film comique français et sa farandole d’acteurs d’expérience : Karin Viard, Sabine Azéma, Agnès Jaoui, Bruno Podalydès, Denis Podalydès, Nino Podalydès, Jean  Podalydès, Eddy Mitchell…
L'interjection devenue banale comme un émoticône marque l'enthousiasme en des nuances variées. Sa brièveté sommaire est attendue de la part des clients dans un milieu qui abuse d’une phraséologie à « fort potentiel » ridicule avec placard devenu « dressing parental » et jardin « piscinable » bien que le train passe au bord d’un « bien d’exception ».
Nous pouvons apprécier ce moment de nonchalance teinté de mélancolie quand est rappelée l’idée que nous sommes tous locataires, même les propriétaires provisoirement d'ici bas.
Qui a dit que « le triangle d'or de Bougival » n’existait pas ? 
La réponse charmante conclut une séquence rigolote.

lundi 5 juin 2023

Sick of Myself. Kristopher Borgli.

Dans un milieu danois de vains artistes contemporains, la recherche de la notoriété en arrive à l’effacement des personnalités.
Une jeune femme défigurée accuse nos conformismes dans ce film sarcastique et dérangeant, satire froide du monde des médias, de la mode, de « l’art », qui en arrive à être conventionnelle quand aucun personnage n’apparaît sous un jour sympathique.

lundi 29 mai 2023

Divers DVD: Pour une poignée de dollars. Sergio Leone. (1964)...

A la frontière américano-mexicaine, un cow-boy solitaire avive les rivalités entre deux bandes rivales. Clint Eastwood sous son poncho n’a pas que le regard qui tue; descendu de son mulet, il est efficace du révolver. Gian maria Volonté est un méchant parfait. Et même si aujourd’hui le sang déversé sent la peinture, la violence, la bêtise, l’avidité des hommes sont toujours d’actualité. L’humour noir du film ouvre la trilogie qui comptera « Et pour quelques dollars de plus » et « Le bon, la brute et le truand », la légende du western spaghetti commence sous la musique entêtante d’Ennio Morricone.
Week-end à Zuydcoote. Henri Verneuil (1964)
 
En 1940, dans la poche de Dunkerque, un groupe de soldats perdus espère embarquer pour l’Angleterre et parmi ceux là, Belmondo courant toujours à contre courant parmi des troupes de couleur kaki sous les bombardements allemands. Les images sont belles mais les dialogues trop écrits de Robert Merle, la musique de Maurice Jarre accusent un côté artificiel accentué par le jeu de Catherine Spack, charmante pourtant, dont l’idylle avec le sergent décontracté parait bien improbable.
American History X. Tony Kaye (1998).
Cette histoire se déroulant dans le milieu suprématiste blanc, il y a plus de vingt ans pouvait encore paraître incroyable à l’époque, depuis c’est la rédemption d’un skin passé par la prison qui parait miraculeuse. Même la fin qui plombe en général les films américains, évite d’être « happy », on retrouve l’efficacité, les valeurs familiales, la morale, la violence d’un monde qu’on n’aspire plus à imiter mais auquel avec le communautarisme, nous ressemblons de plus en plus.
Pourtant les mots de Lincoln au moment du générique de fin sont bien beaux :  
« Nous ne sommes pas ennemis, mais amis. Nous ne devons pas être ennemis. Même si la passion nous déchire, elle ne doit pas briser l’affection qui nous lie. Les cordes sensibles de la mémoire vibreront dès qu’on les touchera, elles résonneront au contact de ce qu’il y a de meilleur en nous. » 

lundi 22 mai 2023

Huit films à Cannes 2023.

Cannes écrans seniors a récompensé parmi trois films australiens aux vues aériennes toujours aussi graphiques : « Rams » histoire de deux frères fâchés, repris du film finlandais : « Béliers » avec incendies remplaçant le blizzard 
Il devance « Limbos », indolent policier en milieu aborigène et « Little Tornadoes », plutôt bavard à propos d’un sujet vu cette année à deux reprises : un père élevant seul ses enfants.
Dans « Ama Maria », une petite fille orpheline de sa maman voue un amour éperdu à sa nounou capverdienne : remarquablement interprété, ce film alliant simplicité et finesse nous a ému.
Cette année, pour les dépourvus d’accréditations,
 la sélection de la quinzaine des cinéastes
- ne plus dire quinzaine des réalisateurs pas assez « inclusifve »- était la plus accessible.
Faouzi Bensaidi m’a paru le plus créatif avec « Desert »western couscous en voiture décapotée à la scie à métaux, proposition burlesque, politique, poétique, surprenante. 
« The sweet East » présente le voyage d’une lycéenne dans des univers contrastés, symptômes d’une société américaine détraquée, alors que «  The feeling that the time for doing something has passed »  voit l’actrice réalisatrice new-yorkaise assumer sa liberté dans la soumission aussi bien dans son travail, ses rapports familiaux et dans ses pratiques sado maso en matière sexuelle : pas glauque mais tristounet.
Au Pakistan, une romance amoureuse qui s’amorce permet de croire à un bonheur possible dans les interstices laissés par une société oppressant les femmes, mais cela finira « In flames » quand la folie devient la seule échappatoire.    

lundi 15 mai 2023

Nos cérémonies. Simon Rieth.

Les images destinées à décrire un traumatisme d’enfance mal résolu sont statiques.
Des péripéties artificielles peuvent amener des interprétations diverses à ce récit fantastique où les frères rejouent la scène initiale d’un retour à la vie. Nous sont infligés des meurtres contre un frère décédé pour signifier l’envie d’oublier mais aucune émotion ne vient pour partager une culpabilité. La violence jouxte la proximité. 
Bien que les couleurs soient appuyées, l’enfance, les bords de mer, l’été, n’ont aucun charme et les idylles de jeunesse sont dépourvues de sensualité. 

lundi 8 mai 2023

Sur l’Adamant. Nicolas Philibert.

Une fois éprouvée l’intensité de l’interprétation de « La bombe humaine » du groupe Téléphone en introduction, par un des patients suivi par un centre de jour au centre de Paris, de cette heure quarante au bord de l’eau, émane un calme d’autant plus impressionnant que sont perceptibles les tempêtes. 
« Je veux vous parler de l'arme de demain 
Enfantée du monde elle en sera la fin 
Je veux vous parler de moi, de vous 
Je vois à l'intérieur des images, des couleurs 
Qui ne sont pas à moi, qui parfois me font peur
Sensations qui peuvent me rendre fou » 
Le livret d’accompagnement distribué par le cinéma le Méliès montre la modestie du réalisateur parti « voir ailleurs qui je suis », s’appliquant à « énoncer » plutôt qu’à « dénoncer », se gardant de « fétichiser ce lieu atypique » de psychiatrie où se prend le temps de l’écoute. 
« Je suis chargé d'électricité 
Si par malheur au cœur de l'accélérateur 
J'rencontre une particule qui m'mette de sale humeur 
Oh, faudrait pas que j'me laisse aller
Faudrait pas que j'me laisse aller, non
La bombe humaine, tu la tiens dans ta main
Tu as l'détonateur juste à côte du cœur » 
Sans remonter à des explications renvoyant à une situation de voyeur, la caméra respecte les personnes qui s’expriment dans une institution accueillante par la peinture, la musique, la poésie, une implication dans un projet collectif en évolution permanente. 
Une séquence où les patients se prennent réciproquement en photo avec et sans masque révèle les regards.  
« Adamant » signifie diamant.

lundi 1 mai 2023

Le Bleu du Caftan. Maryam Touzani.

Le titre insiste sur la couleur alors que l’appellation « le caftan bleu », tout simplement, aurait mieux convenu à la modestie de l’histoire un peu longuette de cette tunique.
Il est question d’un travail exigeant, de transmission de techniques en voie d’extinction, de rapports de couple et d’homosexualité, de maladie. 
Nous avons le temps de deviner le dénouement d'un récit  limpide où chaque plan est bien cadré, voire trop cadré, les acteurs gainés ne vibrent pas. L’ensemble m’a paru compassé même si les raideurs, les silences traduisent les non-dits et les blocages d’une société engourdie. 
On pourrait apprécier ce moment qui nous met en retrait de notre époque tonitruante mais la lenteur sans surprise peut vite tourner à vide sous les répétitions et contredire une majorité d’avis qui louent le raffinement du film à l’image des broderies des tissus magnifiés.        

lundi 24 avril 2023

La colline. Denis Gheerbrant Lina Tsrimova.

Du fin fond de la misère, sur un gigantesque tas d’ordures au Kirghizistan, ce documentaire pourrait échapper à tout jugement esthétique tant cette approche du dénuement le plus absolu est forte. 
Sous un parasol un couple de gitans dort, un ancien snipper de l’armée russe qui se sait sorti de l’humanité, boit des fonds de bouteille de vodka, une kirghize mère de huit enfants dont cinq sont morts a choisi la déchetterie pour avoir quelque argent chaque jour... 
On peut imaginer l’odeur, être étouffé par les vapeurs de feux continuels, et trouver beaux comme l’enfer ces feux dans la nuit, et dignes les portraits de ces humains brassant nos déchets à la frontale. 

lundi 17 avril 2023

Les Trois Mousquetaires. Martin Bourboulon.

Quand j‘ai demandé à ma néo-collégienne si elle avait repéré de belles images, elle m’a répondu : « J’ai regardé le film ».
 
Excellente réponse, captivée comme son frère, vieux routier du primaire, impatient de voir D’Artagnan rapporter les ferrets à la Reine. 
Au bout des deux heures qui galopent, tout le monde a envie de voir la suite : ce sera Milady en décembre.
Il est bon de revisiter notre patrimoine et réviser l’histoire de France avec des acteurs qui font plaisir : Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï, Eva Green, Louis Garrel, François Civil, Lyna Khoudri.
La garde rapprochée de Louis XIII a la croix plus discrète que celle que nous portions quand nous jouions enfants aux gascons Athos, Portos, Aramis, d’Artagnan, avec nos moustaches dessinées au bouchon noirci à la bougie et nos épées de noisetiers aux pommeaux prélevés sur les boites de cirage de grand-mère. 
Les épées ne sont pas sous cape et quelques notations historiques, des caractères bien dessinés, des vertus de loyauté, de camaraderie, rendent attachant ce moment de divertissement familial. 

lundi 10 avril 2023

Sur les chemins noirs. Denis Imbert.

Ce film aux beaux paysages n’adapte pas seulement le roman de Sylvain Tesson, écrivain notoire, avec Jean Dujardin en star, il parcourt un chemin de réparation après séparations.
Le marcheur traversant la France du Mercantour au mont Saint Michel a failli perdre la vie et en tous cas sa mobilité, sa mère vient de mourir et sa bien-aimée est partie, il a arrêté de boire.
Parfois rejoint par un ami ou sa sœur à qui il donne des raisons de s’inquiéter tant sa volonté l’approche souvent de l’imprudence, il cherche le silence en évitant les sentiers balisés.
Les réflexions du randonneur solitaire, empreintes de misanthropie, sont contredites par des rencontres brèves mais riches avec une néo-rurale, un vieux paysan, un moine de Ganagobie, une tante, un jeune compagnon de hasard…
Au-delà d’un récit où le courage personnel force le respect, nous sommes invités autour de feux de bois à considérer la géographie de notre monde. Nous goûtons une fois encore la beauté de la France et percevons le vide qui sonne dans une des diagonales de notre hexagone quand à un rond point s’abime une banderole à la recherche d’un médecin.
L’expression « dormir à la belle étoile » a quelque charme poétique mais je la laisse volontiers au rayon des souvenirs. Je préfère contempler et réfléchir un peu pendant une heure et demie, à laquelle aurait pu s’ajouter un quart d’heure de plus, depuis un bon fauteuil plutôt que de me ruiner un peu plus le dos dans les éboulis. 

lundi 3 avril 2023

Atlantic Bar. Fanny Molins.

« On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y en a plus beaucoup » 
La chanson de Bourvil ne figure pas dans les entrailles du juke-box du bar d’Arles en voie de disparition mais vient parfaitement conclure ce documentaire observant avec tendresse la patronne et ses clients. Eux c’est plutôt Johnny. 
Des  personnages, abimés, au passé tourmenté, assoiffés, essayant d’arrêter de fumer, énergiques et fatigués alternent mauvaise foi et générosité. 
Les moments chaleureux qu’ils se fabriquent  n’en prennent que plus de valeur.

lundi 27 mars 2023

Le retour des hirondelles. Li Ruijun.

En Chine, un homme et une femme après un mariage arrangé se construisent un destin commun. 
Seul un âne les aide dans leurs travaux mais par exemple les images du blé vanné comme au moyen-âge n’insistent pas dans le pittoresque. 
La poésie des saisons prometteuses est bien là dans une atmosphère paisible bien que la misère la plus mordante soit aggravée par des personnages sans scrupules.
Mais les deux héros déshérités sont d’une telle intégrité que la maison qu’ils construisent brique à brique, œuvre d’une vie, semble un palais où un œuf est un trésor et l’empreinte de cinq grains de blé, un bijou d’amour pour l’éternité.
Même si certaines scènes sont parfois insistantes, ce voyage aux confins de la mondialisation, par ailleurs titré «Return to Dust», constitue un beau témoignage de dignité humaine.

lundi 20 mars 2023

Esterno notte. Marco Bellochio.

Fresque colossale de cinq heures époustouflantes avec réalisateur et acteurs à la hauteur d’un sujet historique majeur : la séquestration puis l’assassinat en 1978 d’Aldo Moro, par les Brigades rouges.
L’imagination travaille la réalité et les précisions sur les émotions italiennes d’il y a un demi siècle interpellent des situations politiques très contemporaines là bas et chez nous.
Depuis le compromis historique passé entre le PC le moins sectaire du continent et la démocratie chrétienne, on pourrait actualiser, avec un vocabulaire différent, un rêve d’hyper centre, qui en ce moment excite essentiellement les extrêmes.
Les personnages sont remarquables. Et si des critiques retiennent toujours les faiblesses, les lâchetés de certains, le format grandiose du film permet d’embrasser la complexité voire pour les Moro de mettre en lumière des hommes et des femmes admirables.
Tous les responsables n’ont pas forcément le sens de l’état, alors les intègres prennent la lumière tandis que l’intime peut redonner foi en la politique, même si le plomb de ces années est loin de s’être transformé en or. Le brun est tendance et la gauche déliquescente.    

lundi 13 mars 2023

Alma viva. Cristèle Alves Meira.

« Les vivants ferment les yeux des morts, les morts ouvrent les yeux des vivants ». 
Le cercueil de la grand-mère dans un village au nord du Portugal est au centre du film, et une petite fille, pour laquelle un prix d’interprétation n'aurait pas été volé, partage le deuil porté par trois générations de femmes aux paroles vigoureuses.
L’amour parfois brut de décoffrage est bien là. Il y a les familles revenant de France et ceux qui sont restés tandis que les incendies se rapprochent.
Une part de fantastique met à jour les tensions ancestrales, les mesquineries comiques et les dilemmes essentiels de la transmission et de l’émancipation.

lundi 6 mars 2023

The Fabelmans. Steven Spielberg.

A la dernière image, on se dit vivement la suite, tant ces deux heures et demie sont passées agréablement. 
Cet auteur majeur, du temps où le cinéma était magique, nous concerne avec un récit personnel amenant à des questions universelles.
Le récit des évènements familiaux est vu à travers les différentes caméras que le jeune homme utilise avec bonheur, revenant sur les rapports à la vérité que les montages peuvent révéler, magnifier ou maquiller.   
Le père en scientifique explique la persistance rétinienne, la mère sentimentale court après un ouragan.
Au-delà d’un hommage au cinéma, dans ce film poétique et fluide aux lignes claires, les embuches sont surmontées par une foi humaniste qui permet aux rêves d'enfance de se réaliser. 
Un régal.

lundi 27 février 2023

Tár.Todd Field.

Approche contemporaine de la grande musique dont une seule séquence du « Clavier bien tempéré » de Bach ferme la bouche de la « cancel culture » et vous transperce.
« Le narcissisme des petites différences mène à une ennuyeuse conformité ».
Du grand cinéma et une grande artiste, tout le monde l’a dit : Cate Blanchett. 
Alors que bien des critiques insistent sur les jeux de pouvoir, cette approche du monde de la musique dans l’intimité d’une énigmatique cheffe d’orchestre est passionnante tout en gardant son mystère, son prestige. 
Le personnage principal semble inatteignable avant d’être brisée. 
Ses passions passées la rattrapent mais son homosexualité n’est ni un problème ni un emblème.
Ceux qui la servent, serviles, consciencieux, sont transcendés par la force d’un orchestre répétant Mahler et de celle qui dirige. 
Le sublime se perçoit et une force vitale et indicible se devine transmise à travers les générations, même si les escaliers du présent sont parfois durs. 
« La musique peut nommer l’innommable et communiquer l’inconnaissable. » Bernstein
Loin des démonstrations habituelles avec méchants et gentils, les contradictions sont en chacun de nous, exécutants ou démiurges, la rédemption sera-t-elle à la clef ? Alors que de coûteuses exigences peuvent se dissoudre en complaisantes fleurs bleues, un chef hors du circuit peut bénéficier de discrètes faveurs et la tendresse aller vers une petite fille à consoler.

lundi 20 février 2023

Domingo et la brume. Ariel Escalante Meza.

Au Costa-Rica, Domingo, un vieux monsieur ne cède pas aux propositions de ceux qui veulent acheter sa maison pour construire une route. 
Le personnage évite d’être irréprochable dans le combat à coups de fusil, des pauvres contre les promoteurs.
Les vapeurs alcoolisées parfois, propices à l’apparition de sa femme disparue, envahissent la demeure.
Les brumes qui recouvrent les collines auraient été suffisantes pour donner une dimension poétique au film finalement assez peu politique mais sûrement soporifique malgré une bande son remarquable.

lundi 13 février 2023

De humani corporis fabrica. Verna Paravel Lucien Castel Taylor.

Images d’opérations chirurgicales dans une proximité gênante, avec récit de fin de vie, sans une respiration. 
Je suis sorti au bout de vingt minutes pour éviter de vomir dans la salle. 
Oui nous sommes fait de cette chair, mais la vraie vie et la mort sont tellement à nous tirer par la manche à nous interroger violemment, que j’ai repoussé cette vaine épreuve esthétisante. 

lundi 30 janvier 2023

Les Banshees d'Inisherin. Martin McDonagh.

Dans les
magnifiques et rudes paysages d’Inisherin, île irlandaise imaginaire, « La dame blanche » des fantasmagories enfantines se présente en terre celte, comme une vieille « banshee » noire, messagère de sombres prophéties. 
Le curé, le policier, le violoneux, l’épicière, le patron du pub ne se montrent pas aussi gentils que le héros de cette fable dont seule la sœur a l’énergie de s’éloigner de ce petit monde de violence. 
Les animaux consolent surtout quand l’amitié entre deux hommes prend fin et que sont abordés dans un scénario limpide qui laisse le temps de s’interroger sur le silence, la solitude, la vieillesse, la mort… tout en ménageant des surprises.
Le réalisateur de « Three Billboards » (Les Panneaux de la vengeance) sait mettre les acteurs en valeur et on se régale avec des dialogues drôles dans un univers dramatique sur fond de guerre civile dans les années 20 (1920). 
Je recopie dans Allo ciné où des avis d’amateurs valent parfois autant que ceux de professionnels :  
« Blaise Pascal écrivit que "les hommes, n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser (...) Mais comment s’y prendra‑t‑il ? Il faudrait, pour bien faire, qu’il se rendît immortel." »

lundi 23 janvier 2023

Babylon. Damien Chazelle.

Le film comme une BD expressionniste destinée au grand écran ne lésine pas sur les moyens, au moment où les spectateurs ne se précipitent plus dans les salles - sauf pour « Avatar ».
Cet hymne au septième art, depuis les coulisses folles, violentes, impures, de l’usine à rêves, persiste à nous faire rêver.
Il traite de la fin de l’époque du cinéma muet et nous parle aussi, depuis les années 1920 de notre monde tel qu’il change un siècle après.
Le film vu précédemment du réalisateur franco- américain laisse le souvenir d’une comédie lumineuse, https://blog-de-guy.blogspot.com/2017/02/la-la-land-damien-chazelle.html 
cette fois les danses toujours bien réglées sont boostées par la coke et la belle qui veut réussir doit monter sur la table, sur fond de musique toujours aussi entrainante.
Pendant trois heures, le rythme parfois survitaminé s’apaise par exemple avec un entretien d’une chroniqueuse lucide face à un acteur en fin de parcours. Ce moment de gravité prend du relief en succédant à des scènes spectaculaires, drôles ou dramatiques.
Une nostalgie de « Singing in the rain » persiste mais l’évocation d’un assagissement des scénarios dans les années 30 renvoie à une actualité avec le politiquement correct gagnant du terrain ; ces trois heures éblouissantes y échappent.