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En 2018, elle était le monument le plus visité d’Europe avec 14 millions
de visiteurs.
Cette renaissance en 5 ans fut un exploit, après quelques
miracles : 
les rosaces du XIII° siècle sont demeurées intactes 
comme la statue
de Notre-Dame 
ou La croix de Marc Couturier :
une espérance pour les fidèles au milieu de la désolation.
Cette première cathédrale gothique était sombre, la pénombre
favorisant l’intériorité, elle a retrouvé sous de nouvelles lumières, la
douceur des calcaires lutétiens. 
Son patrimoine en évolution est constitué d’une suite de destructions et d’innovations. 
Après le concile de Trente, la liturgie est devenue plus
théâtrale,
le jubé qui séparait le chœur et la nef pendant la période
médiévale avait disparu. 
Des fragments retrouvés récemment sont exposés
aujourd’hui au musée de Cluny.
Chaque année, 14 tapisseries commandées par Richelieu pour
Notre-Dame, achetées par le diocèse de Strasbourg, sont désormais exposées en
Alsace pendant la période de l’Avent.
La confrérie des orfèvres avait offert 73 tableaux,« les Mays », entre 1630 et 1707. 
Eustache Le Sueur, "La Prédication de saint Paul à Éphèse".
Dispersés au moment de la Révolution, 51 se retrouvent au
musée des Petits-Augustins, au Louvre, à Arras.
Philippe de Champaigne « Le vœu de Louis XIII »
au musée de Caen.
Le chœur est finalement réaménagé sous Louis XIV
avec une statue
tout en délicatesse de Louis XIII.
Après le sacre de Napoléon, Notre Dame n’est plus celle de Paris,
mais celle de la France. 
Des serments constitutionnels ont été prononcés depuis la tribune
qui occupait la nef centrale. 
Après l’incendie, elle est devenue Notre Dame de la planète.
Le drômois Guillaume Bardet est chargé de concevoir un nouvel
autel,
table du sacrifice à dimension commensale, dans une esthétique discrète en
harmonie 
avec le baptistère, 
la cathèdre (siège réservé à l’archevêque qui
marque le statut de cathédrale),
l’ambon (support de lecture des Évangiles), 
le
tabernacle en forme de tente originelle s’ouvrant comme un livre.
Ostensoir et ciboire, aiguière et burettes, la vaisselle liturgique
est renouvelée. 
Ionna Vautrin
a fourni 1500 chaises empilables
et solidaires pour garnir l’axe du bâtiment entouré de 14 chapelles latérales. 
La chapelle axiale est
dédiée à la Passion du Christ avec la châsse-reliquaire de la Couronne
d’épines. 
Au nord, « l’allée de la promesse» d’un sauveur
est consacrée aux personnages de l’Ancien testament :
David, Abraham, Noé, Moïse, Isaïe, Salomon, Elie. 
Au sud, le déambulatoire « l’allée de la Pentecôte », représente
des scènes après la Résurrection, c’est le temps de l’église et de ses martyrs. 
Les peintures
de Violet le duc qui avait repensé ces chapelles en 1860 disparaissaient sous la
crasse et la suie. Celui qui annonçait l’art nouveau a de nouveau été révélé. 
Certains
de ses murs avaient été décapés dans les années 60 pour redonner place aux œuvres
du XVII°, des œuvres d’art contemporain y sont également légitimes. 
Cinq ou six années seront nécessaires pour tisser sept tapisseries dont celles de Miquel Barcelo et Michael
Armitage dans les manufactures des Gobelins, de Beauvais et à Aubusson,
iIlustrant les paroles de Moïse :
« J’ai vu, oui,
j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte,
et j’ai entendu ses cris sous
les coups des surveillants… » 
Claire Tabouret, choisie pour créer de nouveaux vitraux,
malgré une pétition regroupant 300 000 signatures, se rassurait : un pays
où le remplacement de vitraux en grisaille suscite tant de passion n’est pas totalement
fichu. 
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