samedi 20 décembre 2025

Voyage voyage. Victor Pouchet.

Orso et Marie partent dans une vieille voiture pour échapper au chagrin d’une grossesse qui n’a pas pu aller à son terme.
Pudeur, poésie, légèreté : le roman de moins de 200 pages ne fait pas le malin en sillonnant la France des hôtels de zone industrielles à la découverte de musées insolites jamais regardés avec mépris.
Les statues du musée Grévin démodées recyclées pour des scènes bibliques suscitent la mélancolie plutôt que l’ironie.
Un musée des poids et mesures peut alléger les cœurs et les larmes peuvent apaiser. 
« Il pleurait pour cet enfant en photo, qui le regardait depuis une guerre dont il ne savait rien.
Il pleurait de n’avoir pas vraiment pleuré depuis des semaines, il pleurait d’avoir voulu tenir, il pleurait la tringle à rideaux pourrie et la peinture qui s’écaillait, il pleurait la fatigue de la route, il pleurait de n’avoir pas su dissiper la tristesse de Marie, il pleurait de l’aimer tellement fort… » 
Et c’est pas triste !
Un romantisme enjoué emmène au delà de la diversion, sur fond de chansons populaires, vers des beautés cachées et croise la douceur des rapports humains sans que jamais la mièvrerie poisse les tableaux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire