Pour ouvrir la
conférence devant les Amis du musée de Grenoble, l’internat du « Lycée
Huizhen de Ningbo, Chine » (
Bâtiment mondial de l’année 2023), extraverti et transparent est présenté comme une « forêt
flottante », avec des salles de classe comme des cabanes reliées par des
sentiers sinueux.
Les premières
expériences de l’espace en société pour les enfants se jouent dans des projets
architecturaux nouveaux ou portant la mémoire d’ambitions anciennes. La protection de l'enceinte scolaire doit permettre des relations sereines entre les élèves et la communauté éducative sans se couper de l'environnement de l'institution. Alors que les édifices
de la III° république apparaissent aujourd’hui comme des casernes « Lycée Champollion »
(1887), Jules Ferry déclarait :
« Autrefois, l'école était une prison ; aujourd'hui
l'on rêverait d'en faire un jardin.
On y a fait pénétrer à longs flots le grand
air et la grande lumière ;
on cherche à en rendre les murailles instructives et
souriantes. »« Le lycée
Pasteur De Neuilly » (1912)
au caractère solennel, dans le style Renaissance, en béton, reprenant
les codes des lieux de pouvoir (campanile, balcon) n’a pas forcément
étouffé la fantaisie des membres du « Splendid » qui en furent les
élèves.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2025/11/larchitecture-au-service-du-pouvoir.html « L’école de plein air de
Suresnes » construite au lendemain de la première guerre
mondiale était destinée aux enfants tuberculeux. « Le lycée Karl Marx à
Villejuif » (1933) avec gymnase et stade mutualisés, bien que
rénové, connait en ces temps chauds des problèmes d’isolation.Récemment restructuré sous une façade aux placages en terre
cuite, le « Lycée Bertholet à Annecy » date de 1885, peu après le rattachement de La
Savoie à la France (1880). Les établissements des années 60 sont plus
faciles à rénover comme le « Collège
Marcel Cuynat à Monestier de Clermont » que les plus
récents aux structures moins modulables.De type « Pailleron » du nom du collège incendié
volontairement occasionnant la mort de 20 personnes en 1973, « Le collège Anselme
Mathieu à Avignon » a été
élégamment réhabilité. A Dôle, le « Collège
Maryse Bastié » bénéficie à présent d’une bonne isolation
utilisant les ressources locales aux couleurs jurassiennes. L’atrium lieu de
sociabilité devient banal. L’atypique « groupe scolaire les Plants à
Cergy » des années 70 en aire ouverte s’est assagi. L’école des Broussailles à Cannes
désormais « École
communale Jacqueline de Romilly » en travertin marque la solennité des
lieux tout en préservant la sûreté. Une même monumentalité est manifeste avec
le « Lycée
Marc Bloch de Sérignan » au
béton matricé de « sagnes » (roseaux camarguais) où des ganivelles
connues comme palissades protègent du soleil. « L’école Voltaire à Châtenay-Malabry » a récupéré les
gravats de l’Ecole centrale démolie.A Rosny-sous-bois, la paille a été utilisée avec des ossatures
bois à l’ « Ecole des Boutours ». Sur le modèle des bâgdirs
iraniens, des échangeurs géothermiques air-sol assurent une ventilation bienvenue en temps de canicule.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2014/10/iran-2014-j4-yazd-au-matin.htmLa désigneuse néerlandaise Rosan Bosch qui a participé à de
nombreux projets d’architecture scolaire, a modélisé cinq espaces illustrant diverses
situations d’enseignement : le feu de camp comme lieu de débat, le forum pour les exposés,
le point d’eau pour les interactions, le laboratoire pour s’exprimer librement, le nid ou la grotte
pour la concentration personnelle…
« Académie occidentale de Pékin ».Le nouveau bâtiment de l' « Université Bocconi à Milan »
aux espaces suspendus se relie à la ville. Conçue par le même cabinet d’architectes irlandais, l’ « Ecole de commerce de Toulouse » est considérée comme
un hommage au patrimoine de « la ville rose ».L’ « Université de technologie et
d'ingénierie de Lima », construite à la verticale invente des circulations
comme Piranese
en imagina. L’« École allemande de Madrid » équipée de systèmes
géothermiques, photovoltaïques et de pompes à chaleur de pointe pour assurer
une efficacité énergétique maximale cite le Bauhaus mélant ainsi passé et
présent.
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