Qui mieux que le dominicain, historien de l’art, commissaire
de l’exposition Penone en son couvent de La Tourette pour présenter devant les
amis du musée de Grenoble, le renouveau de l’art du vitrail depuis l’après guerre ?
Aujourd’hui il siège comme membre du comité artistique pour
Notre-Dame de Paris.
Il débute sa conférence avec l’ « Eglise du plateau d’Assy »
dont l’architecte Maurice Novarina est celui de l’hôtel de ville de Grenoble.
Là bas, en Haute Savoie, le style de Rouault convient aux
cloisonnements de « Véronique ».A Audincourt, ville des ouvriers de Peugeot, « La
passion du Christ » de Léger
fut davantage appréciée que le décor du « Baptistère »
de Bazaine
qu’une paroissienne voulait consoler :
« Dites à votre mari
qu’on finira bien par comprendre. »A Vence, la chapelle du Rosaire est dite « Chapelle
Matisse ».
La vie est symbolisée
par les feuilles du figuier de Barbarie qui donne fleurs et fruits même dans
les sols arides.Pour la première fois, Manessier ose l’abstraction dans une église
ancienne à Bréseux.
« Le baptême ».Dans la cathédrale de Metz, Chagall « passeur de
lumière » accorde sa spiritualité à la poésie. «Un vitrail
représente la cloison transparente entre mon cœur et le cœur du monde. »
dont voici le projet,et la maquette.Les verrières de la cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges
avaient été détruites en 1944.
Dans les années 80, dix artistes coordonnés par Bazaine
ont réalisé cinquante trois baies autour de « La résurrection ».
C’est sur le même thème que Manessier réalise « Le Tombeau vide ou l'annonce de
la Résurrection» pour l’église du saint Sépulcre d’Abbeville et «L'ombre
de la Croix».A Brest, les graphismes élégants de Zack
aux teintes réduites côtoient les couleurs de Bony. Pour Lardeur, sculpteur, fils de maître verrier
parmi soixante-dix sites religieux,
voilà celui de Cambrai. Raynaud dans
sa sobriété s’accorde parfaitement à l’abbaye cistercienne de
Noirlac
à côté de Dijon.« Les paroles de la messe » de Dibbets à Blois illustrent la
diversité des propositions artistiques.A Conques, Soulages respecte l’architecture
et attrape les
couleurs du temps qu’il fait dans des verres opalescents.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2022/05/monochromie-noir-et-demi-teintes-serge.htmlRicardon à Acey travaille dans les
blancs : silence, contrainte, spiritualité.Les carrés rouges de Tyson à Saint Claude représentent des
anges :
« Mais les anges ne
sont pas carrés ! Ils sont comment alors ? »Aurélie Nemours est âgée de 86 ans lorsqu’elle
crée les vitraux aux lignes structurantes
pour le prieuré de Salagon en
Haute-Provence.Ubac réalise les vitraux de la nef romane de la
cathédrale de Nevers et Alberola ceux
du déambulatoire gothique. Contrairement à ses contemporains, Garouste pour
les quarante-six baies de l'église de Talant travaille le symbolique.Zagari à Faymoreau en Vendée innove dans la
chapelle des mineurs
avec les verres et la forme des barlotières (barres
métalliques).Favier utilise
de la lithophanie de porcelaine pour l’église de Jabreilles-les-Bordes,
sérigraphie sur verre, de Cerino, peut se voir aussi de
l’extérieur.Il propose aux sœurs de Béthanie
la représentation de « Marie-Madeleine », à
hauteur d’homme, « Je ne suis que
cela, mais je suis tout cela » pour la chapelle du Bienheureux
Lataste, lieu de miséricorde, à Montferrand le château.Les dessins des feuilles d’aucuba de Couturier à Oisilly gravés à
l’acide,
rejoignent des représentations sidérales. Les techniques des verriers se
sont renouvelées stimulées par la créativité des artistes,
Rien à dire sur le vitrail moderne. Mais je me demande combien nous avons.. perdu sur le plan des savoir faire dans le vitrail depuis que nous sommes devenus résolument modernes, et si fiers de l'être...
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