Nous nous présentons à l’heure à l’Office du tourisme avec
un groupe de trois dames et deux fillettes. Notre guide francophone nous y attend.
En introduction, il aborde
l’histoire de la Belgique depuis sa
récente création, non s’en s’être enquis
au préalable de nos origines françaises
et non wallonnes. Comme il ne manque pas de nous le faire remarquer, ses
opinions politiques penchent plutôt du côté de celles des pays du nord, alors
qu’à son avis, les Wallons, sous-entendu plus sympathisants de la mentalité française, se montrent trop laxistes
dans leur façon de gérer leur territoire. Bref, il se lâche, nous n’ignorerons
plus rien des bisbilles nationales tenaces que nous soupçonnions déjà. Sur le
plan économique, il résume : Bruges connut la richesse, puis le déclin
et renoua avec sa splendeur grâce au
tourisme (1er spot touristique en Belgique) : « nous
sommes riches » déclare -t-il. Puisque nous nous y trouvons, nous commençons le tour de la
ville par la Marktplatz. Elle
servait autrefois de marché aux poissons, à proximité de la mer, lorsque le
port se situait place du palais provincial (près de l’Historium) jusqu’à son ensablement en 1604. De nos
jours, des calèches stationnent ici dans
l’attente de touristes à promener. Leurs chevaux méritent une attention toute
particulière. Dans le souci du bien- être animal; chouchoutés selon des
conditions de protection très cadrées, ils ne travaillent qu’une demie journée
tous les deux jours, jouissant de bains
et de frictions lors de leur repos.Sur la place, le beffroi
se dresse à une hauteur démesurée. Il défie les plus courageux à gravir ses 360
marches, sans ascenseur.Nous continuons donc vers la place Burg. Celle-ci constitue une vraie page d’histoire car c’est
autour d’elle que Bruges s’est développée depuis sa création. Véritable résumé
architectural, elle comporte un bâtiment de chaque époque allant du moyen âge, au roman rehaussé de gothique, en
passant par la Renaissance, le baroque
jusqu’au néogothique du XIXème siècle. De plus, le Stadhuis (mairie) de style gothique lui confère depuis plus de 600
ans une importance certaine.Le marché aux
poissons (Vismarkt) se situe juste
derrière, après le pont Blinde-EZelstr et non loin de l’embarcadère. A l’origine
en plein air, il bénéficie depuis le XIXème siècle d’une galerie à colonnade
disposée autour d’une cour carrée. La
vente continue encore aujourd’hui tous les jours sauf le week-end mais le nombre des
poissonniers se réduit, il n’en resterait
plus qu’un. W. notre guide se rappelle sa jeunesse quand, à la sortie de l’école ou pendant les
vacances, il travaillait chez son oncle dans ces halles et recevait son salaire
en chocolat.En continuant notre route, notre guide tient à nous signaler
l’Europa Collège. Cette institution
renommée sélectionne des diplômés pour les préparer à de hautes fonctions
diplomatiques, économiques et politiques. Jacques Delors en fut un temps le
directeur.Nous arrivons devant le Gruuthusmuseum. Ce palais gothique du XVème siècle appartenait aux Seigneurs
De Gruuthuse. Ils bâtirent leur fortune
dans l’exploitation de la bière. Ils réussirent d’autant mieux dans cette
branche que l’eau impure obligeait la population à consommer de la bière.
Heureusement, elle ne titrait qu’1,5 degré, alors qu’aujourd’hui, elle atteint
les 9°, augmentée parfois par d’autres alcools permettant de monter jusqu’à
13°…. Pour le brassage de la bière, était utilisé le gruau ou Grunt ou encore
grute obtenu avec un mélange de fleurs et de plantes, puis le houblon le remplaça. Louis de
Gruuthuse (né vers
1422 et mort en 1492) acquit le monopole de la bière et préleva une taxe
sur sa vente ; cet homme d’affaires, diplomate, riche et amateur d’art,
avait adopté comme devise : « Plus est en vous ». Il
conféra sa grandeur à cette demeure à laquelle il manque aujourd’hui un
bâtiment pour clore l’ensemble.
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