jeudi 25 décembre 2025

Bruges # 2

Nous nous présentons à l’heure à l’Office du tourisme avec un groupe de trois dames et deux fillettes. Notre guide francophone  nous y attend. 
En introduction, il aborde l’histoire  de la Belgique depuis sa récente création, non s’en s’être  enquis au préalable de nos origines françaises et non wallonnes.
Comme il ne manque pas de nous le faire remarquer, ses opinions politiques penchent plutôt du côté de celles des pays du nord, alors qu’à son avis, les Wallons, sous-entendu plus sympathisants de la mentalité française, se montrent trop laxistes dans leur façon de gérer leur territoire.
Bref, il se lâche, nous n’ignorerons plus rien des bisbilles nationales tenaces que nous soupçonnions déjà. Sur le plan économique, il résume : Bruges connut la richesse, puis le déclin et  renoua avec sa splendeur grâce au tourisme (1er spot touristique en Belgique) : « nous sommes riches » déclare -t-il.
Puisque nous nous y trouvons, nous commençons le tour de la ville par la Marktplatz.
Elle servait autrefois de marché aux poissons, à proximité de la mer, lorsque le port se situait place du palais provincial (près de l’Historium)  jusqu’à son ensablement en 1604.
De nos jours, des calèches stationnent  ici dans l’attente de touristes à promener. Leurs chevaux  méritent une attention toute particulière. Dans le souci du bien- être animal; chouchoutés selon des conditions de protection très cadrées, ils ne travaillent qu’une demie journée tous les deux jours, jouissant de bains et de frictions lors de leur repos.
Sur la place, le beffroi se dresse à une hauteur démesurée. Il défie les plus courageux à gravir ses 360 marches, sans ascenseur.
Nous continuons donc vers la place Burg. Celle-ci constitue une vraie page d’histoire car c’est autour d’elle que Bruges s’est développée depuis sa création.
Véritable résumé architectural, elle comporte un bâtiment de chaque époque allant du  moyen âge, au roman rehaussé de gothique, en passant par la Renaissance, le baroque  jusqu’au néogothique du XIXème siècle.
De plus, le Stadhuis (mairie) de style gothique lui confère depuis plus de 600 ans une importance certaine.
Le marché aux poissons  (Vismarkt) se situe juste derrière, après le pont Blinde-EZelstr et non loin de l’embarcadère. A l’origine en plein air, il bénéficie depuis le XIXème siècle d’une galerie à colonnade disposée  autour d’une cour carrée. La vente continue encore aujourd’hui tous les jours sauf le week-end mais le nombre des poissonniers se réduit, il n’en resterait  plus qu’un.
W. notre guide se rappelle sa jeunesse quand, à la sortie de l’école ou pendant les vacances, il travaillait chez son oncle dans ces halles et recevait son salaire en chocolat.
En continuant notre route, notre guide tient à nous signaler l’Europa Collège. Cette institution renommée sélectionne des diplômés pour les préparer à de hautes fonctions diplomatiques, économiques et politiques. Jacques Delors en fut un temps le directeur.
Nous arrivons devant le Gruuthusmuseum. Ce palais gothique du XVème siècle appartenait aux Seigneurs De Gruuthuse.
Ils bâtirent leur fortune dans l’exploitation de la bière. Ils réussirent d’autant mieux dans cette branche que l’eau impure obligeait la population à consommer de la bière. Heureusement, elle ne titrait qu’1,5 degré, alors qu’aujourd’hui, elle atteint les 9°, augmentée parfois par d’autres alcools permettant de monter jusqu’à 13°….
Pour le brassage de la bière, était utilisé le gruau ou Grunt ou encore grute  obtenu avec un  mélange de fleurs et de plantes, puis  le houblon le remplaça.
Louis de Gruuthuse  (né vers 1422 et mort en 1492) acquit le monopole de la bière et préleva une taxe sur sa vente ; cet homme d’affaires, diplomate, riche et amateur d’art, avait adopté comme devise : « Plus est en vous ». Il conféra sa grandeur à cette demeure à laquelle il manque aujourd’hui un bâtiment pour clore l’ensemble.

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