Le conférencier venu du Québec ouvre le cycle consacré aux
collections permanentes du musée de Grenoble avec « La danse » de
Fernand Léger qui
fréquenta l’école d’architecture de Caen. Exposé aux Etats-Unis dès
1925, il devra attendre l’après guerre pour une reconnaissance française.
Né comme Picasso en 1881, au moment où l’impressionnisme
est à son apogée,
il commencera par peindre dans ce style avant de détruire la
plupart de ses toiles.
« Les fortifications d’Ajaccio » avaient semblé
tellement exotiques au jeune normand.
Il découvre les chercheurs de formes, Braque, Picasso, fréquente les « cubistes
des Salons » comme Gleize marqués eux aussi par Cézanne, explorateur de « la géologie
de la montagne Sainte Victoire » et les futuristes italiens faisant
dialoguer le visible et l’invisible.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2014/10/le-futurisme.html« Nus dans la forêt », toile qualifiée de « tubiste »,
garde du relief dans un espace géométrisé.Dès le moyen âge, les carnets du constructeur de cathédrale Villard de
Honnecourt avaient montré les rapports de la figure humaine à la
géométrie.Il privilégie les couleurs dans l’abstraite « Dame
en bleu » et leur donne une personnalité dans « La fumée »
au
dessus de la ville vue comme une machine.L’effervescent « 14 juillet 1914 »
précède de peu sa mobilisation dans l’armée où après un travail dans le
camouflage, il devient brancardier.
« Il n’y a pas plus
cubiste qu’une guerre comme celle-là qui te divise plus ou moins proprement un
bonhomme en plusieurs morceaux et qui l’envoie aux quatre points cardinaux …»« La partie de cartes ».
« La culasse d'un canon de 75 ouverte en plein soleil
m'en a plus appris que tous les musées. »« Soldat à la pipe ».En 1919, il célèbre « La ville » et « Le mécanicien ».« Le grand remorqueur » condense un paysage qui
défile comme au cinéma.« Les Disques » mettent en action le milieu
urbain. A la façon
des publicitaires « Le siphon » s’inscrit
dans une modernité
décrite Baudelaire:
« La modernité,
c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art,
dont l’autre moitié
est l’éternel et l’immuable. »Fernand léger réintègre de l’humain à l’intérieur
des habitats dans « Le Grand déjeuner».
Il travaille avec Mallet Stevens, Le Corbusier.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2011/11/plateau-dassy-leglise.html
« La Joconde aux clefs » met tout sur le même plan.Dans le
monumental « Adam et Eve » inspiré des muralistes mexicains,
il peint « Les
acrobates en gris » . Il dit « Adieu
New York » et revient en France en 1946.Les couleurs existent par-dessus le dessin à la
façon des panneaux éclairés dans la nuit, comme il avait peint « Les
quatre cyclistes ».« Les loisirs » hommage explicite
à David ( La mort de Marat) exaltent les
congés payés dans une forme qui oppose le communiste à Aragon défendant le
réalisme socialiste :
«
Je fais de la peinture, pas de la littérature descriptive »
L’homme libre, fidèle à la classe
ouvrière, admirait aussi les gratte-ciels des milliardaires ;
il fait appel
la raison et ne méprise personne.Il avait écouté les avis très réservés des employés de
Renault à la cantine où était accroché « Les
constructeurs », mais s’est
rassuré quand un gars lui dit :
« Vous allez voir
[…] quand on aura enlevé les toiles, quand ils auront le mur tout nu devant,
ils vont s’apercevoir ce que c’est que vos
couleurs ».
Il meurt en 1955.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire