Suivant la cadence commune, je reprends mes exercices
d’écriture depuis ma retraite oisive ... pour vanter le travail.
Loisirs.
Il fut question cette saison dans les estives, d’un
« sur-tourisme » pour lequel chaque indigné rejoue l’effroi des
aristocrates voyant débarquer les congés payés en 1936.
Aucun coin de notre planète surpeuplée n’est épargné par ce
phénomène. A cet égard, me revient un souvenir lors d’une cérémonie en
Ethiopie, où spectateurs d’un moment rare, nous avions donné le spectacle ridicule de rivalités d’Européens à ceux que nous étions venus photographier.
Vacances.
En ce mois de septembre 2025, la reprise du travail
s’apparente pour certains à une prolongation des congés, puisque toute activité est appelée à s’arrêter dès la
reprise de leurs fonctions.
Le mouvement « Bloquons tout » se situe si loin d’ « on arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste » des rêveurs de l’an 01 des
années 70, dont Doillon avait fait un film.
La version
2025 se dispense de réfléchir et de sourire.
Le travail n’a plus de valeur, pourtant en sa décrépitude, fournit un sujet marqueur générationnel.
Il n’y a pas crise du recrutement seulement chez les enseignants
de mon pays.
Au moment de reprendre nos ouvrages d'élèves et de Maître, j’aimais tant ce moment de la rentrée des classes, porteur de toutes les promesses,
mais je sais aussi que l’emploi du temps de certains profs
sera apprécié d’abord selon le calendrier des week-ends et des vacances.
Toute modification du tempo, dans le domaine scolaire ou ailleurs devient difficile.
Voir le tollé à l’annonce de la suppression de deux jours de congé.Toute mesure nouvelle est condamnée bien qu’aucune solution
de remplacement ne soit proposée.
Et Rome n’est plus dans Rome, quand des écolos s’opposent à
une nouvelle ligne de train, à des installations d’éoliennes ou de panneaux
solaires. « Wokistes » et autres «canceleurs» ont accéléré la victoire du plus ringard des machos et préparent la
victoire de leurs ennemis. Les réacs arrivent dans les wagons des plus
progressistes qui savonnent depuis longtemps la planche des modérés.
Ah que de
pleurs sur des mesures disparues qu’ils n’avaient jamais saluées !
Au moment du « quoi qu'il en coûte» qui a dit qu'il ne fallait pas ?
Dette, guerre, réchauffement ne sont guère contrariés par les sourds assourdissants,
ce serait même le contraire.
Epidémies de congés maladies et « burn-out », bien que le temps de travail en France a diminué dans les trente dernières
années (en 1990 :1814 heures annuelles, 1600 en 2023).
Le foot offre une fois encore une lecture facile des évolutions
quand la perte de l’amour d’une équipe par ses joueurs s’avère proportionnelle
à l’hystérie chauvine des supporters.
De même, l’anonymat de directions
d’entreprises financiarisées peut atteindre la fierté d’appartenance à une
boite.
Le sens de bien des métiers se brouille sous les normes. Les
pertes de responsabilités diminuent le zèle, la conscience professionnelle fout
le camp.
Les vieux se désolent, les jeunes s’en balek.
« Tout salaire
mérite travail. »Yvon Gattaz
Les médias aiment vanter la reconversion d’un ingénieur dans la
boulangerie ou d’un traider devenu jardinier, métiers méprisés au moment de l'orientation .
Le caractère
exceptionnel de ces révélations tardives tranche avec la raréfaction de la
conscience professionnelle et l’effacement de la fierté de participer à une œuvre commune.
« Les pilotes de ligne déposent un
préavis de travail. » Les Nuls.
Salut Guy! je n'avais pas vu que tu avais repris ton blog. Bravo, il faut être tenace et poursuivre "l'oeuvre". J'aime tes critiques de cinéma et tes récits de voyage en France. Dans ce billet du 5/09, tu te montres fidèle à toi-même... un peu bougonnant, non? je souris, bien sûr. Nous devons voir que le monde change plus vite que nos mentalités. Le travail n'est plus celui que nous avons connu. nous avons souvent travaillé dans la joie. Quand nous rencontrons nos successeurs ou successrices (?) aux mêmes postes que ceux que nous occupions autrefois, nous sommes surpris de voir que, bien souvent, cette joie a disparu. Qui incriminer?
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