Je m’étais dit: « les concerts c’est fini » et puis
l’accompagnant de toute une vie passant dans les parages je ne pouvais le manquer.
L’octogénaire
remonte les années et le moral.
Au-delà d’un air qui entête, les chanteurs
vieillissent avec nous, laissant pour
l’auteur de « Maman, comment tu m'as
fait, je suis pas beau », la trace d'un infini sourire sous la mèche effilochée
Des indulgences peuvent être attribuées aux rêveurs
réconciliés:
« J'aime les
regretteurs d'hier
Qui trouvent que tout c'qu'on gagne on l'perd
Qui voudraient changer le sens des rivières
Retrouver dans la lumière
La beauté d'Ava Gardner ».
Qui trouvent que tout c'qu'on gagne on l'perd
Qui voudraient changer le sens des rivières
Retrouver dans la lumière
La beauté d'Ava Gardner ».
Je sais si peu de cette femme fatale mais l’idée suffit
comme pour
« ces nouvelles pour
dames de Somerset Maugham »
jamais lues, au fort pouvoir d’évocation.
« La vie, c’est
du théâtre et des souvenirs » de la littérature et du cinéma:
« L’amour en fuite »
« Toute ma vie,
c'est courir après des choses qui se sauvent
Des jeunes filles parfumées, des bouquets d'pleurs, des roses »
Des jeunes filles parfumées, des bouquets d'pleurs, des roses »
Bien sûr :
« Foule sentimentale », « J’ai dix ans »,
« Poulailler’song », « Rame », « La balade de
Jim »… deux heures et demie de plaisir parmi trois cents
chansons, une découverte de trente ans d’âge, « Casablanca », la
ville où il est né :
« Bogart offrait
place de France
Du vin d'Alsace à sa Lauren » Alsace Lorraine.
Du vin d'Alsace à sa Lauren » Alsace Lorraine.
Le chanteur m’enchante tellement par sa poésie, ses
décalages, que je lui pardonne ses appels sautillants à « Grenoble,
Grenoble » qui m’insupportent chez d’autres. Le moindre de ses bavardages,
augmenté par sa belle complicité avec ses fils, me fait sourire.
Et je fonds :
« Quand j'serai
rien
Qu'un chanteur de salle de bains
Sans clap clap
Sans guitare sans les batteries qui tapent
Est-ce que tu m'aimeras encore
Dans cette petite mort ? »
Qu'un chanteur de salle de bains
Sans clap clap
Sans guitare sans les batteries qui tapent
Est-ce que tu m'aimeras encore
Dans cette petite mort ? »
« Oui! » crient les « folles griffonnant des « je t’aime » sur des
bristols ».
Bel hommage. On sent de l'amour, là. Merci.
RépondreSupprimerOn y était aussi … toujours le même plaisir à retrouver sur scène ce parolier exceptionnel ! Le côté intimiste du concert ponctué d’anecdotes familiales et teinté de nostalgie était très réussi ! mais cette fois ci on ne s’est pas vus !
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