Nous
nous rendons nous à l’Abbatiale
Saint-Ouen. Mais elle n’ouvre pas ses portes le vendredi.Alors on se rabat
sur le centre photographique Rouen
Normandie où Laurent Millet expose « Former l’hypothèse » et
exploite les relations entre art et sciences. Il cherche le lien entre Euclide
ou les collections du musée de l’écorché d’anatomie du Neubourg et les modèles
anatomie ou botanique du Docteur Louis Auzoux (1797-1880). A notre niveau, ses
photos n’offrent rien d’inoubliable…..15
h : Nous rejoignons les 28 autres personnes intéressées par la visite organisée par l’Office du
tourisme guidée par une jeune femme. Sous le mobile de Calder, elle introduit
l’histoire de Rouen en partant de
l’antiquité, nous raconte l’arrivée des barbares, les Vikings,
et parle de
Rollon, 1er duc de Normandie après sa conversion au catholicisme.Nous
nous déplaçons vers notre 1er monument emblématique et incontournable de la ville : la cathédrale Notre Dame de
l’Assomption. Désignée comme
la plus haute de France, son style gothique flamboyant a inspiré les peintres et assuré sa
réputation.Elle est flanquée de deux tours. Celle de gauche, côté Nord, dite la
tour saint Romain date du XII°, elle a introduit l’art gothique dans un édifice
roman existant, subissant peu à peu des élévations. Construite beaucoup plus
tard fin XV° celle de droite côté sud, rectifie le déséquilibre engendré par la
présence d’une seule tour et donne une symétrie à la façade. C’est la tour du
beurre : elle doit son surnom à son financement dû aux indulgences
achetées par les fidèles désireux d’éviter le régime du carême. Peut-être aussi
la couleur de la pierre jaune, couleur beurre, en provenance de Paris, contrastant
avec la pierre locale blanche utilisée pour le reste du bâtiment a contribué à cette dénomination. En plus des
2 tours, une flèche se dresse vers le ciel, haute de à 151 m. Sur la façade se
découpent les 3 portails traditionnels,
le tympan de celui du centre raconte le jugement dernier.Tous les éléments de
décorations gothiques recouvrent les moindres espaces dans un festival,
certains parlent de débauche, de ciselures, fioritures, de pinacles et
dentelles de pierre.Nous
passons le seuil, saisis par l’élévation de la voute, mesurant jusqu’à 51
m de hauteur à la croisée de la nef et du transept. Il
subsiste des vitraux anciens. Nous côtoyons à hauteur d’homme les statues de
saints alignées et entreposées là, extirpées de la façade. Pour leur sauvegarde
pendant la 2ème guerre mondiale, il fut décidé de les déposer et de
les placer en sécurité à Niort afin de déjouer les pillages nazis, elles ne
furent pas remises dans leurs emplacements.
Notre guide s’arrête un moment
devant les gisants des quatre ducs normands qu’elle nous cite :
Rollon : 1er duc de Normandie, Guillaume longue épée :
fils de Rollon, Richard cœur de
lion : roi d’Angleterre, et Henri le jeune : frère de Richard cœur de
lion.
Un très
bel escalier ciselé donne accès à la « librairie » ou bibliothèque
dans le transept gauche. Il faut franchir le portail des libraires et se
retourner pour voir absolument le bestiaire fantastique sculpté dans les
quadrilobes. Y sont représentés : des extraits de la Genèse (Adam et Eve) le
cochon qui joue de la vielle, des représentations des vices, des petites
chimères de la taille d’une souris. Surtout
ne pas passer à côté de cette
iconographie mythique surprenante, imaginative, parfois naïve !Nous
finissons par le déambulatoire et la chapelle de la Vierge où se cache un
Philippe de Champaigne Après le pouvoir religieux, nous abordons le
pouvoir civil avec le Palais de justice. Il se situe rue aux juifs. La rue doit
son nom à l’importance de cette communauté avant la Renaissance,
constituant jusqu’à un tiers de
la population. De plus sous le magnifique édifice, des fouilles ont révélé
assez récemment les fondations d’une maison juive, peut-être une école voire
une synagogue. Il s’agirait de la « maison sublime du clos aux juifs»
et du plus ancien monument juif de France. Le palais en lui-même comporte deux
parties, un bâtiment gothique auquel fut ajouté un bâtiment Renaissance. Il
servit à de multiples usages au fil des époques ; d’abord échiquier puis parlement de Normandie sous François 1er, il devient
palais de justice à la révolution, et prison lors de la 2ème guerre
mondiale. Des impacts d’armes sur un côté extérieur témoignent des combats durant ce conflit. Nous ne pénétrons pas à
l’intérieur, pas de visite prévue pour les fouilles de la maison sublime ou pour les riches pièces du palaisNotre
petit troupeau curieux s’avance maintenant vers le Gros Horloge fixé sur une arche enjambant la rue. Bénéficiant de privilèges communaux,
les riches commerçants des draps de
laine financèrent ce beffroi civil et son pavillon renaissance face aux tours
de la cathédrale. Comme indications apparaissant sur la pendule, la lune
affiche les quartiers, les jours figurent avec leur symbole,
aujourd’hui Vénus représente Vendredi et une seule aiguille terminée par un
mouton doré parcourt le cadran. Le pavillon accolé porte les cloches. Il
accueille les touristes mais le passage étroit et raide pour y accéder ainsi que la taille du lieu rendent vite
impossible car vite complètes les
visites.Toutes
les rues alentour montrent des maisons à encorbellement. Les propriétaires détournaient
de cette manière les taxes imposées sur la surface occupée au sol,
grattant quelques petits espaces supplémentaires. Comme il n’existait pas de
plan d’urbanisme, les constructions
poussaient sans tenir compte des formes des rues, qui sont rarement droites.
Quelques-unes gardent des noms
évocateurs liés à leur histoire comme par exemple, la rue Massacre, où vivaient les bouchers formant une corporation
riche. Ils abattaient les bêtes sur
place dehors, exposant le sang les abats les carcasses à l’air libre sans
toujours les déblayer…En
contraste, place de la pucelle, L’hôtel de Bourgtheroulde nous transporte vers un monde social plus élevé. Un hôtel de luxe occupe
aujourd’hui ce « petit bijou de la Renaissance ». Dès le porche passé, une cour intérieure renferme toutes les caractéristiques et symboles de
cette époque : salamandres, phénix, des médaillons avec des portraits, des
grotesques. De magnifiques bas-reliefs relatent la rencontre entre rois de
France et d’Angleterre en 1520 près de Calais. Ce luxueux hôtel particulier fut commandé par le
seigneur de Bourgtheroulde, (Guillaume II le Roux) membre de l’Echiquier de Normandie, par la suite il devint résidence temporaire de personnages importants, il connut
plusieurs propriétaires et de «nombreuse vies ».Nous
terminons le parcours de l’ODT en relation avec
une autre page de l’Histoire de France qui ravive nos souvenirs d’écoliers ; il s’agit
bien sûr de la triste fin de Jeanne d’Arc. La place du vieux marché était au
moyen-âge le lieu des exécutions, un petit promontoire montre l’emplacement du
pilori. Plantée devant l’église
Sainte-Jeanne-d’Arc, une croix symbolise la présence du bûcher de la célèbre
Pucelle. L’église en béton fait partie des monuments historiques, il est vrai
que son architecture moderne (1979) imaginée par Louis Arretche ne manque pas
d’audace ! Un même ensemble englobe à la fois le marché couvert et l’édifice religieux, Des pointes comme des
flammes recouvrent le marché, allusion sans doute au bucher de Jeanne. Quant à
l’église un portique la prolonge en
forme de queue de poisson revêtue d’écailles en ardoise : faut-il y
voir le symbole chrétien Ictus ? Avant d’entrer, nous remarquons
parmi cette modernité les fenêtres
lobées de l’église découpées comme celles des élises gothiques, nous remarquons aussi le toit écrasant dressé vers le ciel évoquant
un aileron ou un casque viking L’intérieur
réserve pour sa part quelques étonnements. Il ne s’organise pas autour d’une
croix grecque ou latine, il ne correspond d’ailleurs à aucune forme
géométrique, à nulle forme connueLa
charpente imposante en bois ressemble à une voilure ou une carène de bateau inversée comme souvent
dans les églises normandes.Les
vitraux sont enchâssés dans les fenêtres
grandes et ouvragées de style gothique
aperçues à l’extérieur. Ces verrières colorées associent avec réussite
des vitraux anciens en provenance d’une ancienne église détruite en 44 et
expédiés à temps à Niort, et des vitraux modernes blancs gris. Plus discrets,
des stores blancs en forme de poisson tamisent la lumière de plus petites
ouvertures. Dans le
cahier des charges, l’architecte avait dû accepter d’intégrer contre son gré
les vieux vitraux Renaissance, et Il y réussit avec succès.Notre
visite guidée prend fin. Nous retournons au bercail, nous gérons
merveilleusement les rues barrées,
puis TV ( JO Foot hommes Finale France
Espagne) les courses repas dans la
foulée . PS :
Bruinasse et sans doute averse pendant la visite de la cathédrale ; et
dire que c’est la canicule dans le sud de la France !
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