samedi 26 avril 2025

L’avenir. Stéphane Audeguy.

Emballé, je fus, au début avec l’idée féconde de l’effacement de « La Joconde » avant la disparition d’autres œuvres interrogeant puissamment notre rapport aux images.
« … la Joconde est morte depuis longtemps, bien avant même sa disparition ultime. Alors, insatisfaits et fourbus, penauds comme les badauds de la fête foraine qui ont payé pour voir la femme-sirène ou l’homme sans tête et ont entrevu un simulacre grossier, honteux d’avoir été ainsi bernés, mais contents d’en avoir fini avec la Joconde, d’avoir coché cette ligne dans leur liste des choses à faire… »
Les portraits de divers personnages passionnés ayant un rapport avec le tableau sont originaux : un instituteur chinois à la retraite, un conservateur italien, un historien de l’art juif-allemand, un riche collectionneur mexicain…
L’écriture est plaisante, quand le romanesque stimule la réflexion avec humour.
puis la dystopie perd de sa saveur, devient conventionnelle bien que conservant une petite musique ironique, étouffe dans la poussière et la mièvrerie, lorsque le monde ne faisant plus d’enfants se vide petit à petit de ses habitants. 
Tout ça pour finir à Corfou !
Le contraste est d’autant plus flagrant que la déception vient après un départ prometteur.
Les 266 pages auraient pu être divisées en deux pour garder leur punch.

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