jeudi 24 avril 2025

Musée Yale et Harvard. Bruno Dusart.

Dans le cadre de la préparation d’un voyage des amis du musée de Grenoble au pays 
d’ Edward Hopper « Western Motel », le conférencier a présenté les musées de deux prestigieuses universités aux murs vénérables recouverts de lierre, appartenant à l’Ivy ligue, avec six autres établissements de l’enseignement supérieur de la côte Est des Etats Unis.
« Le campus de Yale »
constitue une enclave dans New Haven, ancien centre industriel du Connecticut, la ville de Samuel Colt et des manufactures Winchester. Elihu Yale gouverneur de la compagnie des Indes orientales avait fait don d’une partie de sa fortune à l’école fondée par des congrégationalistes en 1701.
Le beffroi date du XIX° siècle,  
« La Bibliothèque Beinecke » (1963) conçue par Gordon Bunshaft,
dont les murs en marbre translucide filtrent la lumière, 
recèle un exemplaire de la Bible de Gutenberg.
« La Yale University Art Gallery »(1832) riche d’une collection de primitifs italiens pour lesquels les concurrents avaient souligné des réparations maladroites est devenue experte en restauration.
Après le style néo gothique puis florentin des premiers bâtiments,
l’architecte Louis Kahn célèbre les formes géométriques élémentaires dans son escalier et sous ses plafonds aux caissons en réseaux triangulaires séparant « le servant » où circulent les fluides techniques et « le servi » qui offre toutes les libertés.
Des anciens élèves généreux ont enrichi les collections d’art africains ou asiatiques.
Katherine Dreier
peintre et collectionneuse avait commandé à Marcel Duchamp un tableau pour sa bibliothèque, qu’il a rendu sous le titre : « Tu m’ », sa dernière œuvre peinte.
Elle a fait don aussi du « Rémouleur » de Malevitch,
ainsi que du « Chorus Captain » de Walt Kuhn, promoteur de l'« Armory Show » évènement majeur de l’histoire de la peinture (1913) devenue exposition itinérante.
Barkley Hendricks a peint « APB's » (Afro-Parisian Brothers) à partir d’une photographie.
« Zèbre »
de George Stubbs permit d’offrir par ses rayures une transition potache
avec « Scène d'été » de Frédéric Bazille conservée au
« Fogg Art Museum de l'université Harvard ». (1895)
« Extension du Harvard Muséum »  
(2014) Renzo Piano a réalisé la structure d'entrée du musée Fogg au style georgien relié au musée Busch-Reisinger qui a valorisé la civilisation germanique avant de recevoir des œuvres de « l’art dégénéré » et le musée Arthur M. Sackler «  Le Médicis moderne ». Sa réputation est entachée par les ravages causés par les médicaments opiacés qui ont fait sa fortune.
L'université Harvard porte le nom d'un pasteur premier donateur
dont il est d’usage de caresser le pied en entrant dans la plus ancienne (1636) 
et la plus prestigieuse des universités.
Au départ, son installation à Cambridge la mettait à l’écart des maléfices de la ville de Boston.
La rénovation du musée a permis de multiplier, galeries, salles de classe, salles de conférence sur six niveaux, permettant l’accès à 250 000 objets de toutes natures.
Maurice Wertheim un mécène a légué 
« La mi-carême sur les boulevards » de Camille Pissaro
et « Mère et Enfant » de Pablo Picasso. Quand le tableau était chez lui, sa fille ne voulant pas se marier devant cette « prostituée syphilitique », 
il fallut la cacher sous un voile le temps de la cérémonie.
On peut voir « Auto portrait » de Max Beckmann ou 
« Van Gogh pour Gauguin »,
« Poirier »
de Gustav Klimt,
« Red and Pink »
de Georgia O'Keeffe
Les collections éclectiques réunies par Winthrop léguées en 1943 à l’université de Harvard furent exposées à Lyon : Ingres, « L'Odalisque à l'esclave »,
les Préraphaélites « La Damoiselle élue » de Rossetti
« Object Number »
de Kerry James Marshall dialogue avec 
l’ « Autoportrait »  de Nicolas Regnier.
Le long bâton qui permettait de faire sonner la « Constellation de triangles» de Carlos Amorales a été enlevé à cause de la cacophonie.  

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