mercredi 23 avril 2025

Les chats [ou ceux qui frappent et ceux qui sont frappés]. Jonathan Drillet Marlène Saldana.

Ouaf ! Ouaf  ! Grrr !
Ah oui ce sont les mêmes qui avaient déjà présenté un spectacle étrange, ils ont récidivé avec un objet déplaisant, mais cependant marquant. 
Leur expression nihiliste dévore elle même son propos, alors que la teneur est écologique +++ j’ai vu une indubitablement cycliste quitter la salle comme d’autres spectateurs avant la fin.
J’ai voulu rester jusqu’au bout des deux heures pourtant prévues pour durer une heure, afin d’ approcher des sommets du « n’importe quoi » produit et soutenu par une kyrielle d’institutions.
Pour rester dans le registre exagéré de toutes les paroles proférées sur scène, je dirais qu’il s’agit d’une tromperie de plus. Un chat en divinité égyptienne figure dans le catalogue alors qu’il n’est guère question de la condition féline, pas plus que de « Cats » la comédie musicale en référence, dont la notoriété ne m’avait pas atteint, n’ayant droit qu’à une furtive allusion.
Lors d’une pause dans l’agitation, sont mentionnées quelques anecdotes choquantes : un massacre des chats organisé par des apprentis imprimeurs parisiens au XVIII° siècle et du  chat mis au menu en Franche-Comté.
L’ambition était ailleurs, sous forme d’adjonction d’un discours radical à un anodin produit culturel populaire, sur un fond banalement anthropomorphe de chez l’ anthropocène, comme le firent les situationnistes sur des films de karaté, il y a un demi-siècle.
Les discours assommants chantés à propos d’Amazon et de l’IA, les litanies parlées/chantées, rarement chantées, les proclamations violentes sont parasitées par les mimes appuyés de la dizaine d’acteurs à quatre pattes se léchant, minaudant, d’une grâce tapageuse si loin de celle de nos minous.
Kit Cat va être déçu : le grand sac destiné aux végétariens est rempli des problèmes de forages et un certain Artémis de la fille à  Neuneuille a été tué dans une fête à Montretout… 
Il faudrait quelques heures de plus pour trier dans ce fatras et distinguer « climatosceptiques », « climato-réalistes » ou « climato-je-m’en-foutistes » qui risqueraient de repartir avant que les trams aient cessé de circuler.
Il aurait fallu se documenter :   
« Les chats sont aujourd’hui les icônes kawaï des réseaux sociaux et des childless cat ladies. » 
« Ceux qui frappent et ceux qui sont frappés, utsu mono to utaruru mono en japonais, est le titre d’un numéro de Kengeki, un combat de sabres, un sous-genre du kabuki du début du XXe siècle. »

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