Riad Sattouf excelle encore une fois dans le recueil de
témoignages qui le touchent de près.
Le petit frère Fadi, donne son point de vue depuis ses
souvenirs de prime enfance.
Riad, le grand frère qu’il admire, joue un rôle secondaire
dans ces 136 pages, pas forcément à son avantage.
Mais la tragédie est ailleurs : le père réapparu en
Bretagne, où la mère élève ses trois garçons, va enlever le plus jeune pour
l’emmener en Syrie.
« Je vais pas
t'acheter un cadeau à chaque fois ! Arrête d'avoir des bonnes notes ! »
Heureusement que des traits d’humour viennent atténuer le
côté dramatique de cette histoire d'incompétence et de démagogie paternelle, vue à travers les yeux d’un enfant.
En quatrième de couverture cette seule phrase:
« Ah, c'est ainsi
? Et bien, je pars vivre en Syrie, avec mon papa.
Car c'est ce que font les fils, ils suivent leur père ».
Car c'est ce que font les fils, ils suivent leur père ».
Sauf que ces mots n’ont pas été prononcés par l’enfant mais
ce sont ceux du père manipulateur qui fait croire que sa mère l’a abandonné.
« Regarde ce bel
homme fier! C'y le Syrien li plis intelligent di monde ! Hafez Al-Assad ! Li
prisident ! Ti crois qu'il pleurniche pour sa maman lui ? C'y un homme il
pleure pas ! »
Passionnant, émouvant, cet auteur léger et profond mérite
son succès.
Je poursuis ma lecture sur Alcibiade, et plus je continue, plus je vois se déployer des situations qui me semblent éclairer ce que nous vivons à l'heure actuelle. Le monde de la démocratie athénienne est un monde de conflits incandescents, inconfortables, VIOLENTS, où s'affrontent hommes et femmes, démocrates et oligarques, jeunes et vieux. Qui dit "démocratie" dit conflits violents, souvent dans et par des mots, quand ce n'est pas autre chose. Ces violents affrontements entre hommes et femmes faisaient partie de l'univers démocratique à Athènes.
RépondreSupprimerIl vaut mieux le savoir quand on lâche le mot "démocratie" toutes les deux secondes...
Qui dit "démocratie" aussi devrait savoir que dès le départ, presque, la démocratie athénienne était une entreprise impérialiste. Oui, cela nous paraît incroyable maintenant, mais ce fut le cas. Athènes a cherché à conquérir la Méditerrané avec sa démocratie, tellement elle se sentait dans son "bon" droit...
Plus ça change, plus c'est la même chose...