Notre géographie et notre histoire s'abiment en ce moment, quelques répliques de ces bouleversements effrénés en vocabulaire et morale se ressentent près de chez nous.
Quand le maire de Grenoble dit que de sécurité comme de
propreté, il s'en fout un peu, le « un peu » ajoute une pincée de sel
sur les plaies citoyennes, loin des métaphores pour les receveurs d’éclats de
grenade.
La sincérité de ces dépressives paroles n’a pas été assez reconnue, de même que son courage d'accepter qu'il n'y a rien à faire
contre les trafics et les kalachnikovs, sinon du théâtre pour apprendre à vivre
avec les dealers!
C’est qu’il est libertaire en diable, l’édile déconstruit. Alors qu'il ne prétende pas faire la leçon aux agriculteurs les premiers à souffrir du réchauffement climatique, ni à quiconque.
L'édile participant à toute cette violence d'atmosphère déconsidère les militants préoccupés par la qualité de l'air, la propreté de l'eau.
Cette bouffée irresponsable peut se rapprocher d’autres
propos décomplexés dans le genre Trumpy de Championnet, dont la grossièreté
rapporte des voix. Il ne s’agit pas d’une confidence « off » mais
d’une déclaration « in » Libération, pour une opération de com’ qui
aurait perdu une jambe au « M » dans un mandat tout de communication
habillé.
Ces mots, scandaleux pour un élu, ont fait parler sur le coup ajoutant un
clou de plus au cercueil de la décence, de la crédibilité de la parole
politique mais sera recouvert par d’autres, entre deux Munich (1938/2025) . Ses verdâtres
partisans au-delà des familiers de « Chichon square » aiment
renverser les accusation, suggérant que ceux qui s'indignent appartiennent à une fachosphère qu’ils engraissent d’ailleurs de leur
désinvolture et de leur mépris.
Les médias que je fréquente le plus souvent n’ont pas plus
traité ce sujet que des violences physiques d’un député LFI contre un membre de
l’éducation Nationale cherchant à protéger son établissement. L’ex chauffeur de
Mélenchon aimant bien bordéliser l’assemblée où il est élu, est quand même plus
cool que ceux qui ont mis le feu au Reichstag en 1933.
Lors d’un meeting à Toulouse, le chauffeur de salle Jean Luc
Mélenchon avant de souhaiter la créolisation de la France lui n’a pas peur des
mots :
« Oui,
M. Zemmour, oui, M. Bayrou, il y a un “grand remplacement”. »
Ses déliés alliés du PS en avalent leur subversive
motion de censure dont même le « plouf ! » n’a fait aucun bruit.
Dans les oubliés de l’info : Rima Hassan (LFI)
votant contre la demande du Parlement européen de la libération de
l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis mi-novembre à
Alger, n’a pas vraiment ému les bonnes âmes. L'homme de lettre n’est pas une
femme.
Je ramène tous ces mots qui en arrivent à être anecdotiques
au moment où l'actualité arrache notre candide badge
« Peace and Love ». Le new-yorkais Woody Allen n’a plus la parole, de sinistres
individus ont été choisis pour mettre à bas les démocraties, hacker les
réseaux, hâter la fin de notre monde, précipiter l’agonie d’une planète asphyxiée.
Après tant de maisons éventrées, d’enfants orphelins, de
mères éplorées, les trêves décrétées appellent des troupes renforcées, des
armées sortant des casernes, de colossales richesses pour des obus et des
drones.
Quand les mots se cherchent autour d'« indécence »
pour qualifier les propos des deux chefs Poutiniens, nous
perdons encore en force bien loin des enjeux géopolitiques, dans l’idée que
nous avons des hommes : quel rapport à la vérité offrent ces modèles ?
De grands dégâts pour l’humanité.
« Grandir, c'est apprendre le mal. Le mal est
inévitable. »
Claire France
Pour s’abreuver aux phrases qui pleuvent des journaux, et
encourager les petits à lire, nous sommes désarmés quand on en arrive à estimer
que devient inutile la littérature lorsqu’elle « travaille à chercher la
conscience » de nos intérieurs avec nos contradictions, nos doutes, nos
prudences.
Est-ce que les proverbes fussent-ils chinois peuvent encore
servir ?
« Qui fait le
bien obtient le bien, qui fait le mal obtient le mal. »
Ces mots de Mahomet semblent moins entendus que d’autres
plus belliqueux :
« Combattre le
mal par le bien est honorable, lui résister par le mal est funeste. »
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