samedi 29 mars 2025

Un homme seul. Frédéric Beigbeder.

La légèreté qui se fait passer pour de la désinvolture rend encore plus émouvant le récit de la vie d’un père ne se résumant pas cette fois à une revanche, genre littéraire passé de mode. 
«Ce portrait ne prétend pas être ressemblant mais le plus subjectif possible.
La franchise est toujours injuste. » 
L'ancien chasseur de têtes choisissait les puissants,  après sa mort, son fils fouille dans l’ordinateur paternel : 
« J’ai accès au « hard drive » de mon père mais cette existence digitale ne le ressuscite pas. Je ne le verrai plus s’empiffrer, ni boire, ni ronfler sur le canapé, ni regarder CNN. Il ne répond plus à mes messages. Il n'en subsiste que des datas. Des traces codées d'un silence. »
Jean-Michel Beigbeder, enfant élevé à la dure, papa si peu présent, coureur de belles femmes, peut-être espion, fournit de la matière romanesque et de concises réflexions sur la transcription de la vérité, les vanités du pouvoir, quand vient une triste fin, fusse-t-elle habillée de poésie après coup. 
« Je n’ai nulle honte à espionner un homme qui a passé sa vie à espionner les autres de manière officielle (« le sourcing »). Son passé me passionne. Les individus les plus secrets fascinent plus que les exhibitionnistes. Comment un individu aussi discret a-t-il pu engendrer un romancier aussi extraverti ? » 
Mon voisin qui m’a prêté ce livre avait joint une lettre envoyée à l’auteur, par un ancien pensionnaire de l’internat militaire, présenté comme un bagne impitoyable qui aurait tant marqué celui qui ne lira jamais ces 220 pages. 
« Votre père était à Sorèze de 45 à 48 dans des petites classes [...] Il avait assisté à un dîner organisé au Procope par l’association Sorézienne. Il avait donné l’impression de garder un bon souvenir de l’Ecole. » 
Il écrit pas mal, l’écrivain dilettante: 

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