vendredi 21 mars 2025

Voldemort.

 
L’omniprésent président des Etats-Unis à l'image du personnage maléfique du livre d'Harry Potter dont « -On-ne-prononce-pas-le-nom » harasse les fact checker, arrase toute humanité, il n’est que la partie la plus bruyante et obscène d’une société dont les lois sont bafouées par les garants même de la démocratie. 
« Là où le droit finit, la tyrannie commence » Locke.
Quelques fervents de L'Alliance bolivarienne, accoleront systématiquement le terme « capitaliste » à « société » alors qu’ils participent eux-mêmes à un système où ils exacerbent la viralité de leurs antagonistes, auxquels ils s’allient bien volontiers au-delà de leur énième motion de censure.
Le traducteur de Mein Kampf, Olivier Mannoni retrouve : 
«  les racines de maux qui… [bouleversent] notre vie politique : 
l’usage de l’incohérence en guise de rhétorique, 
de la simplification en guise de raisonnement, 
des accumulations de mensonges en guise de démonstration, 
d’un vocabulaire réduit, déformé, manipulé en guise de langue. » 
Cet extrait percutant de la version papier du « Monde » n'est pas publié sur les réseaux sociaux, contrairement à la mise en évidence de Rima Hassan dont la mise en avant par LFI vise à accentuer la ligne communautariste; merci qui ?
Tout commentaire, devant épouser les zigzags des annonces du moment, s’efface avec elles, dans l’insignifiance.
Ces éclats aveuglants d’actualité, comme les lumières des étoiles mortes qui nous éclairent encore, viennent de loin. Leur fabrication s’est accélérée pendant la crise mondiale du COVID, boostée par les nouvelles technologies de propagande. Alors que progressaient les opinions extrêmes prenant en étau les modérés dont la franchise était mise en doute, la pandémie a accentué la défiance envers les responsables politiques, sauf les plus menteurs.
L’Europe s’était montrée réactive, mais la belle endormie désormais dépourvue de parapluie suscite la méfiance. Pourtant « Si vis pacem, para bellum » venu d’une langue morte est depuis longtemps traduit en russe, alors qu’en français : «  Si tu veux la paix, prépare la guerre » est mieux compris en Allemagne qu’en Espagne ou en Hongrie.
Au cours du confinement, le télétravail se développait, les émissions de CO2 baissaient et une vision d’un « monde d’après » plus respectueux de la nature et des hommes avait émergé. Le contraire est advenu. Le travail à domicile a plus désocialisé qu’amoindri les fatigues des transports, les taxes carbone irritent toujours plus les portefeuilles et jamais tant de monde a pris l’avion.
Le pire est revenu, il ne se cache même plus, des saluts bras tendus menacent : la bête immonde a accouché, elle a remis ça, de notre vivant. Dire que la recommandation de reboucher les stylos-feutres passait dans le secteur expérimental en pédagogie pour une injonction fasciste dans les années 70. Nous ne soupçonnions pas que certains se faisaient des sous dans la revente de bimbeloterie nazie, alors que l’inflation des mots menant au point Godwin ne fléchissait pas. Après nous être régalé entre nous de « vipères lubriques » et de « hyènes dactylographes », l’indigestion est venue, seul l’infamant « social traitre » moins imaginatif a subsisté… et on s’en tape !
« Occident » était un groupuscule d’extrême droite, le RN et les chouchous du vice-président Vance combattent l’Europe : de quoi en avoir les bras qui tombent après avoir perdu la tête.
Nos limites, nos frontières s’arrêtent-elles à l’Oural ?
Elles sont pourtant si belles quand Renan Ernest évoque la nation : 
« Une nation est une âme, un principe spirituel. 
Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel.
L'une est dans le passé, l'autre dans le présent.
L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; 
l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis. » 
Trop belles pour être vraies, nous avons déjà tant de mal à faire nation de Dunkerque à Mamoudzou, du neuf trois aux Hauts-de-Seine.

1 commentaire:

  1. Beaucoup de références qui m'échappent, là, tant je ne suis plus connectée, mais...
    Je retrouve un (mauvais) lieu commun, et y adresse une mise au point que je fais et refais depuis des décennies : le latin, pas plus que le grec, n'est une langue morte. Si "on" a fabriqué le mot "écologie" au 19ème siècle depuis des racines grecques, c'est que le grec n'est pas mort, et le latin non plus.
    Affirmer cela permet de saisir la continuité de la civilisation occidentale qu'on peut voir à l'oeuvre y compris dans le parcours fulgurant d'Athènes au 5ième siècle et ce qui advint à la démocratie athénienne, et qui pourrait encore nous interroger, si nous sortions le nez de nos téléphones. Me semble-t-il.
    N'est-ce pas d'une terrible naïveté de s'imaginer que ce qu'on appelle le fascisme nazi puisse être mis définitivement au passé quand les causes idéologiques de la deuxième guerre mondiale sont toujours à l'oeuvre dans nos sociétés modernes ? L'alliance état entreprise/multinationales, l'expansion à visée UNIVERSELLE de ce modèle industriel partout sur la planète n'étaient-elles pas déjà à l'oeuvre pendant la deuxième guerre mondiale, et ne continuent-elles pas leur progression autour de nous ?

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