mercredi 16 mars 2022

Obernai et aux alentours.

Nous remballons nos affaires après le petit déjeuner prévu par P.
En partant, nous claquons la porte en l’absence de nos hôtes déjà en route pour le travail.
A 8 km tout au plus de Binderheim, nous nous arrêtons à EBERMUNSTER.
L’abbatiale Saint Maurice de style baroque germanique nous change du moyen âge et du XVI°, elle attire notre attention avec ses trois clochers vernissés en forme de bulbe.
L’intérieur  laisse pénétrer la lumière, captée par les couleurs très claires des murs et du plafond dues une rénovation récente.
Outre les peintures, fresques et toiles, les dorures et les  angelots sobrement répartis, l’abbatiale possède plusieurs œuvres et mobiliers dignes d’intérêt.
Il y a d’abord les orgues remarquables d’André Silbermann.
Des  confessionnaux  blancs et or alignés le long des murs adoptent des formes en volutes  originales, pleines d’élégance. Monumentale et portée par des colonnes, une couronne coiffe l’autel et un tableau.
Citons aussi les stalles en bois sculpté  de bas-reliefs, réservées aux moines,
et le curieux Samson avec sa longue chevelure tenue par un bandeau, tout en force  sous le poids de la chaire portée sur ses épaules.
En voiture, nous repiquons à  nouveau vers les vignes et les villages de viticulteurs.
Celui de MITTELBERGHEIM (encore l’un des plus beaux villages de France) se situe au sommet d’une colline, il émerge  au milieu des cultures ordonnées et bien peignées. Ici, pas de crépis colorés mais une unité de couleur gris /beige s’impose entre les colombages.
Là encore, nous sommes sous le charme des enseignes métalliques.
Un très vieil hôtel de ville, quelques maisons ancestrales participent à la renommée de la petite cité.
La rue principale est une succession de caveaux et de producteurs logés dans des demeures historiques dont on franchirait volontiers le pas de porte.
Mais c’est un peu trop tôt pour une dégustation.
Si nous n’entendions pas les bruits provoqués par les activités artisanales et les discussions qui  s’échappent des maisons
et si nous ne croisions pas incidemment quelques personnes pressées, nous aurions l’impression d’être les seuls dans la rue, tenus à l’écart d’une animation matinale cachée derrière le décor.
Une erreur d’aiguillage nous détourne de la route d’OBERNAI, elle nous plonge dans un bouchon  et occasionne un petit retard.
Obernai supporte sans aucun doute la comparaison avec toutes les magnifiques  communes alsaciennes que nous avons découvertes.
Mais elle est moins figée dans le passé, la vie commerçante tourne plus autour du quotidien et pas uniquement autour des spécialités : moins orienté dans le vin, les magasins d’opticiens, de vêtements, les pharmacies, les services de santé ou autres offrent les avantages d’une petite ville pragmatique. Elle conserve des monuments historiques intéressants et bien entretenus.
C’est le cas de la halle aux blés place du marché, utilisée aussi pour  entreposer du sel et investie à un moment par la corporation des bouchers.
L’hôtel de ville adopte une architecture particulière.

De style gothique et Renaissance, il a hérité d’un curieux beffroi, le Kappelturm ;
ce vestige d’une ancienne chapelle fut  rehaussé au XVII° d’une galerie à échauguettes. 
Un bel oriel et quelques  ornements décorent la façade donnant sur la place du marché.
Dans le même périmètre, le puits à six seaux, datant de la Renaissance attire les photographes et les superstitieux qui n’hésitent pas à y jeter une pièce pour la réalisation de leurs vœux. « Construit en 1579 dans le style Renaissance par une équipe d’artisans strasbourgeois, le puits était peint à l’origine. Trois colonnes à chapiteaux corinthiens supportent un baldaquin octogonal orné de sculptures inspirées du nouveau testament.»
Nous ne pourrons rien voir de l’église Saints-Pierre-et-Paul. Enserré dans une gangue d’échafaudages inextricable, cet édifice du XIX° mérite une réfection, le rendant inaccessible  à la visite et au regard. Alors nous en profitons bien qu’il  ne soit que midi, pour quérir un restaurant puisé dans le routard.
Bien situé rue du marché et près de la synagogue l’établissement  « Les remparts » nous accueille sur sa terrasse toute en longueur, vite remplie de travailleurs et passants. Nous avons lu qu’Obernai est la ville de la choucroute : c’est parti !
Comme pour la Kronenbourg qui l’accompagne et nous ne le regrettons pas.
Mais la digestion nous impose ensuite  un brin de sieste dans la voiture près de l’Andlau.
Cette  petite commune se trouve sur l’itinéraire  menant à ERSTEIN et au  musée Würth.https://blog-de-guy.blogspot.com/2021/09/christo-musee-wurth.html
 
Ce musée privé et gratuit appartient au groupe familial  Würth, une multinationale  spécialisée dans l’outillage, le matériel et les fixations d’assemblages entre autres.
Son fondateur  Reinhold est  collectionneur et mécène, il se passionne pour l’art contemporain. Il implante  des musées d’entreprises dans une quinzaine de ses sites industriels en Europe, pour exposer ses fonds qui  tournent deux fois par an.
Actuellement, le musée propose une rétrospective sur les projets aboutis ou non de Christo et Jeanne Claude.
Ils se dévoilent  sous forme de dessins, de photos des lieux où ils furent réalisés (le pont neuf, des sites aux US) ou imaginés,  photos souvent dans de grand format  et sous forme de vidéo (Le lac Iséo).
Les drapés et les plissés gigantesques se déclinent parfois dans des couleurs très vives, en orange (Colorado) ou  en rose (Iséo) dans la nature, elles se font plus discrètes  pour l’emmaillotage des bâtiments.
Quant aux dimensions, envisager une telle démesure laisse vraiment admiratif.
Les deux artistes ne purent mener à bien tous leurs rêves d’empaquetages éphémères, leurs réalisations demandant parfois plusieurs années  pour régler les différents problèmes ; ceux- là n’existeront  que sur papier … Nous avions imaginé un musée plus grand, mais sa taille convient bien à une exposition monothématique complète et enrichissante.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire