mardi 29 mars 2022

Goupil ou face. Lou Lubie.

Cet album prouve que l’humour, l’auto dérision, peuvent être essentiels pour partager ici les affres de la cyclothymie qui va de l’excitation la plus créative à des envies suicidaires.
Une telle lucidité de la part de l’auteur, une telle honnêteté dans l’exposé de ses égarements, une telle clarté dans l’explication des fonctionnements du cerveau, vous donneraient presqu' envie de vivre avec la même intensité, à moins que comme à la lecture de Doctissimo notre petit grain se révèle être une maladie perturbant votre vie et celle des proches.
Motivée par une envie de surmonter ses souffrances après un parcours où les thérapeutes ont eu du mal à diagnostiquer le mal, l’idée de représenter la cause de ses troubles par un renard tyrannique avec lequel il faut bien cohabiter est très riche.
Le récit des sautes d’humeur peut être poignant ou rigolo mais toujours fin, intelligent, avec un sens pédagogique à la manière de Marion Montaigne. 


1 commentaire:

  1. "Les thérapeutes ont eu du mal à diagnostiquer le mal".
    Pour une fois, je ne rechigne pas contre le graphisme,là, c'est appréciable.
    Mais je me suis offert le luxe il y a quelque temps de décider que cette passion du diagnostic : pour la voiture, le chien, la personne, l'appareil ménager, c'était envahissant.
    Maintenant, toi et les lecteurs connaissez mon admiration pour Goethe, dans une lettre privée que Finkielkraut connait, au moins, quand Goethe annonce qu'il voit arriver le moment où l'Occident sera un vaste hôpital. Moi, j'ajoute... à ciel ouvert, et sous forme de laboratoire hôpital.
    Nous y sommes. C'est moche. De l'anti-beau, l'anti-musique, l'anti-vie, même.
    Perdre sa vie à soigner et se soigner.
    Allons, j'ai autre chose à faire ce matin.

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