lundi 21 mars 2022

Illusions perdues. Xavier Giannoli

J’avais tellement aimé le livre lu sur le tard, aux punchlines classieuses
«  la polémique est le piédestal des célébrités » 
que j’ai attendu «  la pluie de récompenses » pour aller voir ce qu’il en était au cinéma après  avoir apprécié une adaptation théâtrale inventive. 
Au-delà de la classique supériorité de la littérature pour traduire les dilemmes intimes, ce film, pas désagréable, se contente, à mon avis, de clins d’œil offrant une farandole de numéros d’acteurs, d’où les Césars.
Alors que Balzac en nous plongeant dans son siècle nous interrogeait profondément sur ce que nous avons fait de notre jeunesse, le faiseur d’images de 2021 reste anecdotique.
Sont évoquées des fausses nouvelles dites «  canards », alors des canards se baladent dans les locaux d’un journal, quand par ailleurs des pigeons porteurs de « fake news » sont posés dans un autre coin pour évoquer les bleus volatiles de Twitter.
La première et  la dernière image sont à ce point artificielles qu’elles pèsent sur un déroulement par ailleurs intéressant d’intrigues au rythme télévisuel. 
La critique du milieu journalistique n’est pas dépourvue de connotations populistes très contemporaines, tout en rendant compte d’un appétit pour s’exprimer librement à l’époque de la Restauration, une foi dans l’écriture, en même temps le cynisme entamait les juvéniles énergies.
Ces 2h 30 permettent  tout de même d’ouvrir la voie à quelques réflexions a travers quelques séquences réussies, quand ancienne et nouvelle maîtresse se rencontrent ou qu’un livre suscite de la part du même critique la louange ou l’opprobre. 
« L'un des malheurs auxquels sont soumis les grandes intelligences, c'est de comprendre forcément toutes choses, les vices aussi bien que les vertus. »

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