jeudi 2 septembre 2021

Christo. Musée Würth.

Ma curiosité pour les propositions artistiques contemporaines s’est émoussée, mais je suis toujours aussi emballé par les œuvres hors du commun de Christo.
En réalité il s’agit d’un couple américain composé du bulgare Christo Vladimiroff Javacheff mort en 2020 et Jeanne-Claude Denat de Guillebon née au Maroc le même jour de la même année en 1935, également décédée un an auparavant.
C’est bien sous la double appellation Christo et Jeanne-Claude que la fondation Würth qui possède 130 œuvres du couple leur rend hommage.
Les vastes espaces du musée conviennent parfaitement à la présentation de travaux préparatoires à des mises en place monumentales.
Le bâtiment inondé de lumière est situé dans la zone industrielle d’Erstein commune de 10 000 habitants où est implantée depuis un siècle une grande raffinerie de sucre.
La multinationale allemande Würth, spécialisée dans les fixations a installé dans cette bourgade de la plaine du Rhin son treizième musée pour présenter une des plus importantes collections d’entreprise d’art moderne et contemporain en Europe.
Les empaquetages par les deux artistes de monuments tels que le Reichstag à Berlin ou le Pont neuf à Paris sont bien connus.
Mais tout en se défendant d’appartenir au genre « Land Art », leurs projets ne sont pas seulement urbains, ils embrassent vallées et rivières, plages et parcs…  
En 2016, plus d’un million de personnes avaient emprunté «Les jetées flottantes» sur le lac d’Iséo en Italie. 
Après de patientes préparations qui prennent parfois des années pour une apparition éphémère ; un rideau de plusieurs kilomètres peut barrer une vallée,
un ruban intitulé « La barrière qui court » sur 40 km peut être tendu quelques jours en Californie
où par ailleurs 1760 immenses parasols jaunes vont être plantés alors que 1340 parasols bleus sont ouverts au Japon.
Leur procédé original de dissimulation à une échelle colossale permet de mieux révéler les bâtiments les plus emblématiques. Mis sous les yeux de tout le monde ces réalisations nous interrogent sur notre présence au monde et la place des disparus.
La beauté et la mort.
Dans les musées les esquisses, les croquis sont toujours intéressants, ici la virtuosité et la vigueur de Christo aux dessins de drapés, depuis toujours dans l’histoire de l’art, est flagrante.
Nous pouvons apprécier la patience en particulier de Jeanne Claude, l’organisatrice, pour mener à bout d’ambitieux projets courant parfois sur des décennies sans même aboutir, ainsi le recouvrement d’une rivière en Arkansas.
Cet automne, l’Arc de triomphe de l’Etoile à Paris, sera bien recouvert.

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