Quand le très succinct journal de salle de la MC2 parle de
déstructuration par Forsythe du répertoire classique en nous usant avec le
vocabulaire déconstructeur, je ne suis pas d’accord.
Comme si toute création ne s’appuyait pas sur le passé ici
avec révérence pour le célébrer ou une
dose d’impertinence pour en secouer les ankyloses.
Le newyorkais construit, surtout dans la deuxième partie
autour de la musique de Rameau mêlant arabesques classiques et postures
improbables du hip hop en des mouvements magnifiques. Des gants de couleur
soulignent une élégance enjouée d’où toute dérision est absente. L’apport d’une
gestuelle venue de la rue se marie bien avec une chorégraphie plus familière
des plateaux sans abuser de spectaculaires performances individuelles qui sont
souvent le lot de la break dance.
La première partie commencée avec des chants d’oiseaux
tellement ténus qu’on se demande s’ils ne provenaient pas d’un téléphone
portable et poursuivie dans le silence était plus austère. Les duos dont on
attend classiquement la synchronisation, sont ici légèrement décalés dans une
harmonie époustouflante jouant sur la durée pour inscrire dans nos mémoires
leur intense recherche.
Une bonne soirée tranquille.
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