Je me rappelais de mon plaisir dans « Un ange cornu avec des ailes de tôle »
où il est question de l’amour des livres et de l’effervescence de « La Nuit des princes charmants »
dans les années 90, ou plus récemment : http://blog-de-guy.blogspot.com/2012/01/le-passage-oblige-michel-tremblay.html
Cette fois ce sont ses propres aquarelles qui illustrent les
154 pages où s’exprime un vieux monsieur ayant connu l’enfermement
psychiatrique et qui se met à écrire tandis que la peinture de la nature et de ses nuages lui apporte un
certain apaisement.
Je ne sais si après tant d’années de souffrance monsieur Marcel
peut s’exprimer avec cette lucidité :
« Je me souviens
qu’on l’appelait Spéghatti parce qu’il était
maigre et très grand - s’emparait du micro pour annoncer le spectacle comme
s’il s’agissait de la huitième merveille du monde alors que ce à quoi nous
allions assister était sans doute navrant »
Pourtant si ce journal peut paraître comme un habile
exercice de style, jouant du rêve, des hallucinations et du réel, de fortes
pages, des situations puissantes saisissent le lecteur.
Il ne cesse de voir sa mère aux cheveux qui brûlent, elle
lui avait dit :
« T’avais pas
l’air d’un bébé, t’avais l’air… je sais pas … d’un petit animal pas fini. On
t’a sauvé surtout ta tante pis ta grand-mère, parce que ça aurait pas été
chrétien de pas le faire, mais si ça avait été juste de moi … un petit paquet
de troubles, mais un paquet de troubles pareil, c’est ça que t’étais. Pis t’es
resté. »
En voilà un Monsieur qui a l'air très intéressant.
RépondreSupprimerIl faut être fort pour survivre au Québec en ce moment... très fort.