Le cadre est remarquable, la vue dominant la vallée du
Grésivaudan splendide, et la présentation des œuvres dans des pièces joliment délabrées
est tout à fait originale.
L’extérieur de ce qu’il serait plus juste de nommer maison
forte a été rénové, mais la tour ajoutée au XIX° siècle sur une construction
initiale datant du XIII° me semble bien dégingandée.
Cette propriété a été aménagée avec tout le confort moderne
par Keller à qui l’on doit aussi le pavillon
portant son nom construit sur pilotis au dessus de la Romanche à Livet Gavet.
L’exposition sur deux étages, intitulée « Absence, ou
la mémoire d’un lieu vacant » prend une dimension étonnante en nous
confrontant à la notion d’œuvre d’art quand celle-ci voisine avec un lambeau de
tapisserie remarquable, s’inscrit dans la brèche d’un mur ou s’harmonise parfaitement
au carrelage d’une salle de bain.
Notre œil passe des œuvres encadrées à de charmants bouquets
séchés, des tracés d’artistes, à des stigmates de squats récents, de mobiliers
qui furent luxueux et des sols qui furent magnifiques à l’idée de rénovations
nécessaires qui en effaceront le charme.
Tal Coat est au musée Hébert jusqu’au 29 octobre 2018.
Le beau musée de La Tronche nous avait fait connaître
Trophémus avant que sa disparition lui vaille une plus grande notoriété.
Cette
fois c’est Tal Coat (1905-1985) qui est à l’honneur ; ses autoportraits
marquent le temps qui passe. Ils se trouvent à l’étage du musée où sont exposées des
œuvres d’Hébert lorsqu’il était pensionnaire à la Villa Médicis.
Dans les salles de « L’autre côté » de la rue pour désigner
l’annexe, il s’agit des « années d’envol », les 20 dernières années
de Pierre Jacob qui avait choisi « Front de bois »
comme nom traduit en breton pour éviter la confusion avec Max Jacob, le poète.
Un film aux beaux paysages permet d’aborder une œuvre peu évidente au premier coup d'oeil.
Je jouerai volontiers avec le terme « croûte »
très péjoratif en peinture, alors qu'il peut se comprendre aussi comme cicatrice,
surface où le temps a joué, recherche éternelle du peintre à traduire, pénétrer
le réel.
« Se regarde
comme un caillou ou un morceau de bois. »
Souvent monochromes, ses peintures grumeleuses en aplat, fouillent
la terre, le sable, effleurent la roche.
Lorsqu’il accompagne des poètes, attentif à l’équilibre de la page, ses graphies prennent de l’élan.
Lorsqu’il accompagne des poètes, attentif à l’équilibre de la page, ses graphies prennent de l’élan.
« En ces
peintures nul commencement, nulle fin ; elles font corps avec l’atmosphère
que nous respirons » André du Bouchet
Merci de commenter ces exposition avec une très grande sensibilité qui donne envie de les voir.
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