Pas besoin de se lever aux aurores ce matin, nous
prenons le petit déj’ à huit heures face à la mer derrière les vitres du
premier étage de l’hôtel. Le temps n’est plus au beau comme hier et ne se
lèvera pas.
Aujourd’hui, nous visitons dans le parc de Mechalilla la commune
autogérée de Agua Blanca. Nous avons droit à un guide local, Paul, descendant du peuple manteña (VII° au XVI° siècle) que traduit José.
On commence par un musée modeste et émouvant, car les Manteñas promeuvent et tentent d’exploiter leur culture sans financement de l’état, qui ne peut pour l’instant les soutenir.
D’où une urne funéraire réparée au chatterton. Sans aucune recherche scientifique officielle, les descendants protègent comme ils peuvent les vestiges mis à jour.
Note guide nous engage à le suivre sur un sentier aménagé dans la forêt, et déjà échaudés nous nous bombardons de 5/5 au cas où.
Un pont de singe nous conduit vers un secteur archéologique où trois reproductions d’urnes funéraires sont exposées in situ sous des boites en verre.
Puis nous nous promenons dans la forêt sèche, traversons un petit ruisseau en marchant sur des sacs de sable, parmi les cochons qui farfouillent.
Ce petit ruisseau n’est que la reste d’une grande
rivière navigable utilisée par les Manteñas sur de bateaux en balsa afin de
commercer. Autrefois, il montait jusqu’à 4 ou 5 m, comme en témoignent les
parois creusées par l’eau. De l’autre côté du gué le sentier longe la rivière
dans la forêt.
Nous pouvons apercevoir un oiseau spécifique du coin, un geai
bleu, des papillons,qui adoptent la couleur de l’arbre pour échapper à leur prédateur, des écureuils plutôt gris qui sautent habilement de branche en branche et un petit cardinal rouge qu’aucun appareil photo n’a pu capturer.
Nous franchissons des barbelés grâce à de petites échelles en bois, poussons différents portillons de bois, pour voir les cultures maraîchères, et des bananiers, protégés des chèvres et des cochons.
Sur un espace en hauteur et dégagé il y a un site manta. Des vestiges d’un temple du soleil sont balisés par des piquets au sol pas encore déblayés et exploités mais repérés.
Plus loin nous voyons des kapokiers entourés de flocons cotonneux, volatils et sur le chemin du retour, nous surprenons cachées par les arbres, des femmes qui font leur toilette et leur lessive.
Nous retraversons le gué et nous nous dirigeons vers la piscine d’eau sulfureuse bien arrangée de forme circulaire derrière une petite barrière de branches qui sert plus de décoration que de protection.
Paul nous abandonne là et José s’occupe de trouver deux employées en uniforme d’aide soignante pour enduire de boue argileuse notre petite équipe qui s’est mise en mailllot de bain sous une bruine vaporisante.
Je ne tente pas l’expérience mais prends des photos de mes compagnons barbouillés des orteils jusqu’au crâne. Ils prennent des allures de primates lors du séchage d’un quart d’heure, bras écartés et yeux écarquillés, chair de poule et poils collés. Pour se réchauffer, ils « dansent » sur la terrasse en bois puis grimpent dans un arbre. On dirait des statues de Munoz, l’argile change de couleur peu à peu, et annonce le moment de passer dans le bain d’eau sulfureuse. Elle leur parait presque chaude et agréable malgré l’odeur. Après une douche d’eau douce et avoir réglé les deux employées (3 $/ personne) nous finissons le circuit qui ramène au village où nous attend Sixter notre chauffeur.
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