Bonne nouvelle !
Robert Mcliam Wilson vit à Paris, il est l’invité d’un nouveau fait littéraire « Paris en toutes lettres » ; et aux lecteurs de Télérama, il confie qu’il a toujours rêvé d’être éboueur, avec cet humour qui lui est si particulier.
Robert Mcliam Wilson, je l’ai rencontré en 2007, lors du Printemps du Livre Grenoblois ; il était l’évènement ; son dernier livre « Les dépossédés » venait d’être traduit de l’irlandais et bouleversait les lecteurs par l’actualité du livre, ici en France ; une France d’avant la crise pourtant, mais qui découvrait qu’au XXIème siècle, on pouvait y vivre, y travailler et ne pas pouvoir se loger.
Ecrit en 1992, alors qu’il n’avait que 27 ans mais trois livres derrière lui sur les luttes et la misère au Royaume Uni, les « dépossédés » tente une analyse d’une forme particulière de la pauvreté et décrit une classe moyenne ravagée par la politique ultralibéraliste de la Dame de Fer Margaret Thatcher ;le projet de l’écrivain est de réaliser une enquête objective, accompagné d’un photographe, sur « la pauvreté , (celle-ci) étant la seule expérience humaine, en dehors de la naissance et de la mort, que tout être humain est capable de partager ».
Pour être « dépossédé », il faut avoir « possédé » quelques biens, un emploi, une famille et c’est le processus de déchéance financière, sociale, morale vécue par des femmes et des hommes rencontrés à Londres, Glasgow et Belfast, qu’il partage et nous invite à partager : en compagnie d’ Henry « beau, intelligent enflammé, mais sans le sou, noir et gay, tu ne peux pas être plus marginal ! » ; de Gabrielle qui lui apprend qu’être pauvre c’est moche mais qu’être pauvre et femme l’a « laminée plus sûrement que tout autre facteur » ; ou bien encore de Marty et Ann, l’un travaillant dans un « club social » et l’autre, femme de ménage dans un hôpital ; fiers de leurs enfants intelligents et doués, ils se privent de tout pour que ceux-ci poursuivent leurs études au lycée .
Loin de l’étude distancée prévue, Robert MC Liam Wilson raconte avec compassion, faconde et parfois drôlerie, un an de rencontres avec des êtres auxquels il s’est attaché et dans lesquels, issu lui-même d’un quartier pauvre de Belfast, il s’est retrouvé. Il souligne leur dignité au milieu de ces situations inextricables, intenables et pourtant supportées ; il stigmatise les critiques et les clichés ordinairement proférés à leur encontre : un téléphone ? une télévision ? C’est superflu ! Et pourquoi faire autant d’enfants ?
Mais face au cynisme dominant du gouvernement et des riches, il considère que sa démarche a échoué. « Il n’a rien publié depuis plus de dix ans et sa voix nous manque » dit son traducteur.
Marie-Françoise Proust
bien lu attentivement ton commentaire de ce livre bien d'actualité au moment où les classes moyennes s'effondrent, que les intérimaires se retrouvent sans travail
RépondreSupprimerj'espère trouver ce bouquin à la bibli
merci