jeudi 2 octobre 2008
La religion du progrès
Tel était le titre alléchant du débat de Libé opposant Michel Taubmann qui jouait au nostalgique du temps où les hommes s’émerveillaient de marcher sur la lune, face à Alain Gras, bedeau de la religion de la décroissance. Il faudra éviter de dire que le combat fut prométhéen, car celui qui vola le feu aux dieux est mis à l’index, comme les lumières qui qualifièrent un siècle. Sale temps pour les rationalistes où la pensée scientifique est jetée par-dessus bord avec l’eau nauséabonde des dégâts d’un progrès marchandisé. Les tarots dépassent des manches de celui qui parle du pétrole comme « le sang du diable », quand il appelle la poésie au secours d’une dénonciation fondamentale de la place même de l’homme dans la nature. Le choix des énergies fossiles (le feu) pour une société ivre de pouvoir est funeste pour ceux qui poussent la modestie à considérer l’homme à peine mieux qu’une blatte, et la machine à laver comme bien peu indispensable. Le confort acquis grâce aux techniques, les avancées pour soigner nos corps ne conduisent même pas à la nuance les prêcheurs appelant à une sobriété drastique : les monstres peuplant leurs imagiers sont tellement plus expressifs. La passion contre la raison, la nature contre la culture. « Back to the trees » : j’en ai frôlé ce matin là, ils dénoncent sans répit les lobbies, mais imposent leurs thématiques. Ils gagneraient en crédibilité, à se montrer moins volontiers punitifs, mais leur pureté serait en péril. Une croissance « autolimitée » serait plus atteignable qui conserverait le monde autant qu’elle le transformerait.
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