Après le train qui ne posait aucun problème écologique, le trimestriel développe un
questionnement équilibré autour de l’automobile.
Un grand récit historique, illustré par une 2CV en bord de
route lors d'un pique-nique et un départ des 24 heures du Mans du temps des rêves de vitesse, se
boucle sur l’annonce des appellations des prochaines Renault électriques :
R4 et R5.
« La bagnole
cristallise les clivages territoriaux et illustre jusqu’à la caricature le
dilemme entre préservation du pouvoir d’achat et décarbonation
des activités humaines. »
Si les rubriques révisant le vocabulaire automobile ou l’évocation
de l’auto radio comme objet culte étaient prometteuses, la mise en forme est
bien plate.
Pourtant la revue soigne son style comme dans le récit vivant d’Arles
à Paris en Blablacar
et offre des angles originaux
avec l’association CAR 80 (Conduire l’automobile d’un retraité de la Somme),
les voitures « sans pe » (sans permis) qu’adoptent
des adolescents à Marseille
ou l’évocation de la R12 pour les voyages au bled.
Des
entretiens avec des automobilistes sur une aire d’autoroute,
avec des
animateurs de sites POA (Petites Observations Automobiles) sur YouTube complètent un argumentaire documenté à propos de la
voiture électrique
et des réflexions autour du genre même si la réflexion « femme au volant, mort au
tournant » est morte.
Pastoureau « le spécialiste des pigments » n ‘apporte
pas grand-chose lorsqu’il constate que la palette des couleurs de voitures est
peu diversifiée,
pas plus que Le Bras et ses cartes une fois qu’il a dit que
« Dans la diagonale du vide, les
modèles de voitures plus écolos peinent à percer mais ils ont du succès dans l’Ouest
de Paris ».
Le dessin de Catherine Meurisse et la bande dessinée de
Guillaume Long séduisent toujours.
La conversation avec Dany Boon, acteur qui
ne me passionne pas à priori, s'avère intéressante et sa trajectoire
extraordinaire, depuis une enfance difficile qu’il est capable de regarder avec
tendresse.
Au pays des algues vertes dont une bande dessinée a contribué
à la mise en cause d’un système d’agriculture bretonne malfaisant
des agriculteurs résistent,
cultivent du blé noir, du chanvre, élèvent des moutons des landes de Bretagne,
des vaches armoricaines et préservent des semences : coco de belle Ile,
sucrine du Berry, Potimaron Angélique, ils refont
haies et talus…
Dans les vignobles bordelais, les conditions de vie de
roumains ou de marocains soumis à des passeurs et à des patrons véreux sont
scandaleuses, alors que les passeurs de savoir-faire anciens à Grasse sentent
bon.
La nouvelle de Belinda Cannone m’a
laissé indifférent,
mais j’ai découvert un écrivain Franck Courtès,
dont un voisin a affiché :
« Oubliez
le chien, méfiez vous du maître », terrible.