le conférencier devant les amis du musée de Grenoble débute
par « A
multiverse explanation » du norvégien de 45 ans, Rune Gunerlussen
qui photographie ses installations d’objets manufacturés dans
des paysages sauvages.Incongrus et poétiques, des champignons se révèlent à ceux
qui croient aux contes.
Les luminaires tiennent conciliabule dans «
Plasma » et des livres aussi font monuments ou torrent. Des
chaises constituent une « Force statique et dynamique ».
Aux premières lueurs du jour les lucioles quittent le monde des contes, des
eaux et forêts. Après avoir saisi la
bonne lumière, iI est temps de ranger le groupe électrogène dans le camion le
plus proche.Kevin Peterson (USA) 43 ans vient du street art
et pourtant dans ses peintures hyper réalistes à l’huile sur bois, les tags
sont signes de dégradations quand il confronte la beauté des enfants et des
animaux à la ville délabrée. « Coalition II ». Il cite
discrètement dans une de ses œuvres, Banksy auteur de « La fille avec les
ballons », la petite palestinienne qui rêve de passer au dessus de
ce mur en Israël. « Tôt un dimanche
matin » de Hopper disait aussi la désolation mais aucun
animal protecteur ne venait au secours des petites filles déterminées. Dans ce
monde d’après l’apocalypse elles crient.Yang Yongliang lui aussi quadragénaire,
photographe de nationalité chinoise fait référence à la peinture classique. « Journée
claire dans la vallée ». Dong Yuan
Sur un rouleau de soie du X° siècle les hommes sont si petits dans un
paysage où l’espace vide est central et la profondeur subtilement évoquée par
des nuances de gris. « Paysages fantômes » L’écho
de la tradition donne toute leur force à des images nouvelles quand les grues
ont remplacé les arbres et les immeubles
ont recouvert les montagnes. « Sur l’eau calme / Eclipse ».
« Les anciens exprimaient leur appréciation et
leurs sentiments envers la nature à travers des peintures de paysages. Pour ma
part, mon propre paysage sert à critiquer la réalité telle que je la vois. » « Summer Mountains Landscape
II » L’expression « dentelle numérique » reprise d’un
des nombreux sites qui présentent ses travaux me parait tout à fait appropriée
pour décrire son travail très minutieux de tressage des images sans retouche à
l’encre.« Une élégante assemblée de lettrés dans la forêt des pêchers en
fleurs », a-t-elle vu la ruine de la culture ?L’anglais Jason de Caires Taylor, proche de la
cinquantaine est
plutôt un citoyen du monde, installant ses sculptures de béton dans
les eaux peu profondes. Il a commencé en bordure de l’île de la Grenade, « Grace Reef », alors que les poissons qui avaient déserté les lieux après
les cyclones caribéens reviennent. Ces statues moulées à partir de volontaires
de la région, auxquelles a été greffé du
corail se transforment et deviennent récifs.
Sollicité par le gouvernement
mexicain, il installe « Le Musa », musée
subaquatique au large de Cancun, puis à Bali, aux Canaries ou à proximité des
îles de Lérins. « Le correspondant perdu ».
« Je
travaille sur un projet en Australie, sur la Grande Barrière de corail, avec
une série de sculptures célébrant des scientifiques de la mer et leurs
recherches.[…] Je suis en discussion pour d'autres projets, dont un en mer
Rouge, où je n'ai jamais travaillé, ce qui est excitant. »L’artiste hollandais Bernhnaut Smilde de la même génération, sculpte
les nuages,comme Le Corrège (Antonio
Allegri da Correggio) avait transformé Jupiter étreignant délicatement Io.Il photographie la fugace installation des nuées réunissant
vapeur d’eau et fumée dans les intérieurs les plus divers, le courant d’air
étant l’ennemi. « Nimbus ».Karl Lagerfeld a droit à un petit alto stratus
lui qui a souvent subventionné discrètement des créateurs.