mardi 6 décembre 2022

Le roi cassé. Dumontheuil.

« Du fort ! » comme on dit d’un tord-boyau, vous vrille le cœur et le cerveau.
Il fallait bien que l’histoire du dernier mort de la guerre de 14-18 soit complètement dingue pour mieux dire la folie des hommes de cette époque ressemblant quelque peu à la nôtre, à 10 millions de morts près, avec foule versatile, politiques paumés et manipulateurs, déni de la mort et hypocrisie pour tous.
Quand je me suis ébaubi devant l’originalité du récit, je ne me souvenais pas d’une précédente production pourtant surprenante du lauréat de l’Alph-art d’Angoulême en 1997.
Le dessin crée une atmosphère étrange, propice à des péripéties loufoques, pas aussi gratuites qu’elles en ont l'air, mais productrices de questions d’importance bien au-delà d’une conventionnelle dénonciation de l’absurdité de la guerre. L’humour est noir. 
« Peuple de France, peuples de tous les pays, en cet instant unique, un homme, le soldat Virjusse, par son sacrifice inutile, va sceller le sort d’un monde nouveau : un monde de paix et d’amour». 
Le héros n’en est pas un, il a d’ailleurs commencé comme déserteur au début des 96 pages qui commencent d’enfer, lorsqu’il sort de sa planque, tue deux hommes avant de rencontrer la mort sous les traits de son voisin… Elle lui propose un arrangement. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire