Deux heures entre les murs de l'université Al-Azhar au moment où il faut trouver un nouveau Grand Imam
passent facilement à côté du jeune fils de pêcheur qui découvre cet univers
insolite.
Nous sommes manœuvrés comme le
novice par une intrigue mettant en évidence les luttes de pouvoir entre l’état
et les intégristes religieux.
Le cheminement policier divulgue les intrigues,
les coups fourrés, les hypocrisies, le cynisme, la complexité aussi. Dans ces
lieux, un concours de récitation (c’est le sens du mot Coran) est un moment
important. La force des mots se mesure à chaque instant et sont déterminants
dans les rebondissements d’un scénario récompensé à Cannes.
La pédagogie dispensée à l'Université n’est
pas participative du tout mais le sérieux des étudiants impressionne ainsi que
les images de foule fussent-elles de prosternation.
Les personnages
évoluent et réservent des surprises avec manipulateurs manipulés, héros naïf mais habile
et rigoriste faillible, les bons ne sont pas toujours bons et les mauvais,
mauvais …
Les femmes brillent par leur absence mais la seule à apparaitre
aura un rôle clef.
L’impossibilité de
tourner en Egypte donne l’occasion d’apprécier le décor de la mosquée
Süleymaniye d’Istanbul qui permet de belles images.
Dans les références,
j’ai pensé davantage au Vatican sans l’ironie italienne
qu’au « Le nom de la rose » évoqué à tous coups.
Ce film suédois par le petit fils d’un étudiant de cette
université sunnite originaire d'une famille analphabète vaut le coup d’être vu
pour lui tout seul.
Là, tu m'as donné très envie.
RépondreSupprimerJe dois dire... qu'à la place qui est la mienne, que j'assume un peu malgré moi depuis de longues années, ces questions m'interpellent énormément, et font que je ne suis pas tentée de psalmodier en choeur les litanies convenues que nous sommes (as)sommés de proférer... en Occident sur ces tensions.
Devant l'ampleur de la propagande que j'ai arrêté d'écouter à la radio, ou de regarder sur les images, je reste interloquée de nos... certitudes bien pensantes qui sont proférées alors que nous nous drapons dans les mots "ouverture", "tolérance", etc.
Dans tes mots ci-dessus, je tombe sur celui de "prosternation", et j'ai un déclic fulgurant : "eureka", il s'agit de l'ancien conflit qui a opposé Grecs et Alexandre sur cette position supposée de "soumission".
Le refus de la prosternation a fini par gagner l'église et a provoqué une sourde révolte des hommes qui ne voulaient pas s'agenouiller devant Dieu, car ils ne voulaient pas reconnaître qu'il y avait, même dans le Ciel ? PLUS FORT QU'EUX.
Cette fronde qui a infecté (oui, je choisis bien mon mot...) les hommes a fini par gagner les femmes aussi, et maintenant nous sommes tous devenus... des Don Juans, et fiers de l'être.
Je crains que tant d'inconséquence amène une solution finale apocalyptique...mais à l'heure actuelle, inculture oblige, nous n'y verrons... que du feu.